Récession et inflation à plus de 4% en 2023 : le sombre scénario des économistes pour les Etats-Unis

Plus de la moitié d'un panel de plus de 200 économistes américains anticipe une récession aux États-Unis en 2023. Et près des trois quarts d'entre eux voient l'inflation rester supérieure à 4% jusqu'à la fin de l'année. C'est ce qu'il ressort d'une enquête de la fédération d'économistes NABE. Un sombre scénario que ne partage toutefois pas la Banque centrale américaine.
La Fed a mis à jour ses prévisions économiques la semaine dernière. Elle anticipe une inflation pour 2023 à 3,6% (contre 3,5% auparavant), donc sous la barre des 4%. Pour 2024, elle table sur une hausse générale des prix de 2,6% (contre 2,5%).
La Fed a mis à jour ses prévisions économiques la semaine dernière. Elle anticipe une inflation pour 2023 à 3,6% (contre 3,5% auparavant), donc sous la barre des 4%. Pour 2024, elle table sur une hausse générale des prix de 2,6% (contre 2,5%). (Crédits : HANNAH MCKAY)

C'est un scénario assez sombre que dresse la fédération d'économistes NABE (National Association for Business Economics). Dans une enquête publiée ce lundi 27 mars, ils livrent leur prévision pour l'année 2023 pour l'économie américaine.

Selon la présidente de l'organisme, 53% des panélistes « s'attendent à une récession à un moment donné en 2023 », expose Julia CoronadoPrès d'un quart de ce panel table sur une récession au troisième trimestre de cette année, 5% pensent que la récession est déjà en cours, 16% la voient arriver au deuxième trimestre, et 13% au quatrième trimestre. Et près d'un quart s'attend à ce que cela ne se produise pas avant le second semestre de 2024.

Et, alors que les États-Unis pourraient être placés en défaut de paiement dès cet été si républicains et démocrates ne parviennent pas à trouver d'accord pour relever le plafond de la dette, la moitié des panélistes jugent cette hypothèse improbable. L'autre moitié croit en revanche à la possibilité de voir se réaliser cette situation inédite, dont les conséquences auraient des effets inattendus et potentiellement désastreux sur l'économie mondiale.

À noter toutefois que cette enquête a été réalisée avant la crise du secteur bancaire liée aux faillites récentes des banques régionales américaines Silicon Valley Bank (SVB), Signature Bank et Silvergate, qui ont créé une vague d'inquiétudes. Elle a en effet été menée entre les 2 et 10 mars, auprès de 217 économistes travaillant pour des entreprises ou des fédérations professionnelles dans tous les secteurs.

Lire aussiCrise bancaire : les marchés restent à l'affût de la prochaine victime

Inflation toujours supérieure aux objectifs

Concernant la hausse générale des prix, près des trois quarts du panel d'économistes pensent que l'inflation CPI restera supérieure à 4% jusqu'à fin 2023.

« Et plus des deux tiers ne sont pas convaincus que la Fed sera en mesure de ramener l'inflation à son objectif de 2% dans les deux prochaines années sans induire de récession », indique Julia Coronado.

L'inflation outre-Atlantique s'affichait à 6% sur un an en février. Afin de tenter de la calmer, la Banque centrale américaine (Fed) resserre  sa politique monétaire depuis l'an dernier. La semaine dernière encore, elle a encore relevé ses taux d'un quart de point de pourcentage. Le principal taux directeur de la Fed se situe désormais dans une fourchette de 4,75 à 5%, au plus haut niveau depuis 2006.

La puissante institution était devant un difficile arbitrage. Elle a finalement opté pour le compromis, entre la forte hausse des taux qu'elle anticipait il y a encore deux semaines face à l'inflation élevée, et une pause, afin d'éviter d'aggraver les difficultés des banques.

Et pour la suite, la majorité des 18 responsables de la Fed - gouverneurs et présidents des antennes régionales - anticipent une hausse supplémentaire d'un quart de point des taux. L'un d'entre eux juge opportun de s'arrêter là, tandis que sept autres sont favorables, à l'inverse, à aller encore plus haut.

Lire aussiLa Fed relève ses taux malgré les turbulences bancaires

La Fed et l'OCDE misent sur la croissance

La Fed a d'ailleurs mis à jour ses prévisions économiques la semaine dernière, dont les précédentes remontaient à décembre. Elle ne partage pas l'avis du panel d'économistes puisqu'elle anticipe une inflation pour 2023 à 3,6% (contre 3,5% auparavant), donc sous la barre des 4%. Pour 2024, elle table sur une hausse générale des prix de 2,6% (contre 2,5%).

Du côté de la croissance du produit intérieur brut (PIB), la Fed a révisé ses prévisions en légère baisse, à 0,4% contre 0,5% pour 2023, et à 1,2% contre 1,6% pour 2024. Pour rappel, elle s'était affichée à 2,1% en 2022. L'OCDE (l'Organisation de coopération et de développement économiques) a également actualisé ses prévisions mi-mars. Elle mise, elle, sur une croissance de l'économie américaine de 1,5% en 2023 (contre 0,5% lors de ses dernières estimations en novembre) et de 0,9% en 2024 (contre 1%).

Lire aussiCroissance mondiale : l'OCDE revoit ses prévisions à la hausse malgré « des vulnérabilités financières »

(Avec AFP)

Commentaires 3
à écrit le 27/03/2023 à 12:05
Signaler
Enfin l 'état voyou prend une bonne leçon , ne boudons pas notre plaisir

à écrit le 27/03/2023 à 10:48
Signaler
Plus des 2/3 des pays du monde actuel se detourne de l'usage du $ pour notamment les achats de petrole sur les plateformes d'achat international. Il est donc logique que les usa reculent alors que la monnaie pretenduement refuge a perdu depuis plus ...

à écrit le 27/03/2023 à 9:38
Signaler
Bof le monde s'est remis de la crise financière de 2008 , il se remettra de celle qui se profile. Mais il est certain que l'avenir de notre pays n'est pas enthousiasmant. Mon credo profitons au maximum tant qu'on le peut car la situation chez nous ...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.