Le gouvernement français soutient la taxe sur les superprofits des banques décrétée par l'Italie

Laurence Boone, secrétaire d'Etat française chargée de l'Europe, a jugé samedi que la taxe sur les « surprofits » des banques instaurée par l'Italie s'inscrit dans un mouvement général en Europe où « plusieurs pays ont pris des mesures temporaires pour redistribuer des profits exceptionnels ».
Pour Laurence Boone, secrétaire d'Etat française chargée de l'Europe, la taxe bancaire instaurée par l'Italie est une réponse à la remontée des taux d'intérêt qui ont gonflé les profits des entreprises de certains secteurs.
Pour Laurence Boone, secrétaire d'Etat française chargée de l'Europe, la taxe bancaire instaurée par l'Italie est une réponse à la remontée des taux d'intérêt qui ont gonflé les profits des entreprises de certains secteurs. (Crédits : Reuters)

Le gouvernement français part à la rescousse de la taxe sur les « surprofits » des banques décrétée début août par l'Italie. Ancienne cheffe économiste de l'OCDE, désormais secrétaire d'Etat chargée de l'Europe, Laurence Boone, en marge du forum économique organisé par The European House - Ambrosetti à Cernobbio, sur les rives du lac de Côme, a estimé que cette mesure n'avait rien de « populiste ».

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« Tous les pays européens ont connu des circonstances exceptionnelles dues à l'envolée des cours de l'énergie ou la remontée des taux d'intérêt, qui ont gonflé les profits des entreprises de certains secteurs, a fait valoir la ministre. Plusieurs pays ont pris des mesures temporaires pour effectivement redistribuer ces profits qui sont exceptionnels. La façon dont chaque pays procède est une décision qui lui revient en propre ».

Laurence Boone a souligné que des « débats similaires sur la hausse des prix de l'énergie qui a accru les profits de certaines entreprises » ont eu lieu en France qui a transposé dans son budget 2023 « une taxe temporaire de l'Union européenne sur les surprofits des groupes énergétiques que la France a transposée dans son budget 2023 ». Elle en a aussi profité pour rappeler que son homologue à l'Economie, Bruno Le Maire, « s'est assis en septembre 2022 à une table avec les banques et ils sont convenus de plafonner la hausse des frais bancaires à 2% en 2023 ».

Un impôt « juste » pour le ministre italien de l'Economie

En Italie, cette taxe fait toujours couler beaucoup d'encre et charrie son lot de polémiques. Ainsi, le ministre italien de l'Economie, Giancarlo Giorgetti, devant les patrons réunis à Cernobbio dans le cadre du mini-Davos italien, a estimé dimanche que la taxe sur les surprofits des banques pouvait « sûrement être améliorée ». Il a également admis des couacs de communication, mais « c'est une taxe juste, car l'Etat donne et l'Etat demande et, ces dernières années, l'Etat a donné beaucoup au système bancaire en termes de garanties ».

Cette taxe bancaire avait été annoncée dans la soirée du 7 août dans la plus grande confusion par le vice-Premier ministre et chef de la Ligue (extrême-droite) Matteo Salvini. « Il ne s'agit pas de quelques poignées de millions, mais de quelques milliards. C'est une mesure d'équité », avait-il assuré. La taxe sur les surprofits des banques, qui devra être réglée au cours de l'année 2024, concernera les exercices comptables de 2022 ou 2023.

Le prélèvement de 40% sera effectué soit sur la partie du revenu net d'intérêts de 2022 dépassant d'au moins 5% le montant de l'exercice 2021 soit sur les profits de 2023 pour lesquels le seuil est fixé à 10%. Après la tempête boursière qui a suivi, le décret d'application prévoit « un plafond pour la contribution, qui ne peut excéder 0,1% du total des actifs » d'une banque. Cette contribution des banques devrait rapporter entre 2 et 2,5 milliards d'euros.

Les patrons soutiennent toujours Meloni

Giancarlo Giorgetti, également membre de la Ligue, n'avait pas assisté à conférence de presse consacrée à la taxe. Une nette majorité (62,8%) des grands patrons réunis à Cernobbio sur les rives du lac de Côme se sont déclarés opposés à cette taxe, lors d'un sondage réalisé dimanche par les organisateurs du forum The European House - Ambrosetti. A contrario, selon un autre sondage, une nette majorité (69%) d'entre eux portent un jugement positif sur le gouvernement.

 (Avec AFP)

Commentaires 11
à écrit le 05/09/2023 à 18:24
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Est ses pour quand en france de taxer les super profils des fournisseur et pour total en france

à écrit le 04/09/2023 à 21:53
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Une taxe plafonnée à 0 % comme les yoghourts... Bienvenue sous le chapiteau italien! :o)

à écrit le 04/09/2023 à 14:55
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Le secteur financier comme créateurs de richesse? 🤣À lire certains (qui confondent création de richesse et création de valeur), ils sont restés ancré au capitalisme actionnarial alors que le capitalisme de connivence l'a balayé, comme le capitalisme ...

à écrit le 04/09/2023 à 10:29
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Un ministre francais se félicite de la taxe imposée dans un autre pays européen. Quelle folie??? A quand la taxation de l' Etat francais obèse avec une dépense publique excessive de 58% du PIB, un record mondiale???? La taxe c'est toujours pour les a...

à écrit le 04/09/2023 à 10:11
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Je crois que le seul remède à ce mal français qui se traduit par croire que l'impôt est payé par le voisin est le suivant: attribuer une prime croissant avec la baisse du déficit et une ponction dans le sens inverse. Comment croire aux boniments de n...

le 04/09/2023 à 13:16
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Oui, la rémunération des responsables politique devrait être conditionnée à la diminution des déficits et à la baisse de la dépense publique courante

à écrit le 04/09/2023 à 9:30
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Une taxe sur les paradis fiscaux serait bien plus opportune, enfin non interdire cette aberration économique et écologique est une obligation d'abord et avant tout. S'ils taxent les banques les banques nous le feront payer d'une façon ou d'un autre c...

à écrit le 04/09/2023 à 9:24
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Des gens qui n'ont gagné 5 millions d'euros minimum dans leur vie ou créé 100 emplois dans des secteurs concurrentiels ne devraient pas avoir le droit de décider de la dépense publique, de la distribution d'argent public ou de l'impôt. Peu importe s'...

à écrit le 04/09/2023 à 9:15
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Si les gouvernements peuvent être assurés d'une chose, c'est bien du fait qu'ils n'auront jamais à payer de taxe sur leurs "super-profits" ou autres : ils ne savent que dépenser et faire des dettes qu'ils nous chargent ensuite d'honorer pour eux. Là ...

le 04/09/2023 à 9:26
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Oui, chaque euros gagné par nos dirigeants est un super-profit parce que il n'est pas mérité, vu les résultats de notre balance commerciale, déficits et niveau éducatif.

à écrit le 04/09/2023 à 8:06
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Populisme d'incompétence de bas étage...quand les taux sont à 0 et que c'est argent gratuit ça ça, quand ca remonte au niveau d'avant quoi quil en coûte c'est un surprofit! Appelez ça directement IS à 70% et subissez les conséquences qu'on rigole 5m...

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