Les Européens de plus en plus critiques face à l’UE

Que les Britanniques votent pour le maintien ou non de leur pays dans l’Union européenne, les électeurs des autres pays du continent doutent de plus en plus de l’UE, selon une étude du Pew Research Center publiée mardi. Un article de notre partenaire Euractiv.
La Grèce et le Royaume-Uni sont les deux pays dans lesquels les sondés se disent les plus favorables à la rétrocession aux gouvernements nationaux de certains pouvoirs actuellement exercés par l'UE. (Photo: un graffiti anti-européen dans les rues Athènes, en juin 2015)

Le référendum du 23 juin au Royaume-Uni s'annonce serré: 48% des électeurs britanniques ont une opinion défavorable de l'Europe, alors que 44% y sont favorables.

Les sondages menés par l'institut américain Pew Research Center dans dix États de l'UE montrent dans le même temps que les Européens souhaitent en grande majorité voir la Grande-Bretagne rester dans le Bloc : 89% des Suédois, 75% des Hollandais et 74% des Allemands considèrent qu'un Brexit serait une mauvaise chose.

     > Lire aussi : "En cas de Brexit, la zone euro devra prendre ses responsabilités!"

En revanche, ils sont de moins en moins nombreux à avoir une vision favorable des institutions européennes. La France est le pays où l'image de l'UE s'est le plus fortement détériorée: seuls 38% des Français en ont une opinion favorable, alors qu'ils étaient encore plus de la moitié (55%) en 2014.

Net recul des opinions favorables

Les opinions favorables sont aussi en net recul en Espagne (-16%), en Allemagne, (-8%) et au Royaume-Uni (-7%, avec 44% des sondés qui disent désormais avoir une vision positive de l'UE).

     > Lire : Les citoyens européens de plus en plus opposés au Brexit

La Grèce et le Royaume-Uni sont les deux pays dans lesquels les sondés se disent les plus favorables à la rétrocession aux gouvernements nationaux de certains pouvoirs actuellement exercés par l'UE.

Si au sein des pays fondateurs les plus riches de l'UE, la bienveillance vis-à-vis de l'Union atteint tout juste 50%, l'UE est par contre encore soutenue par ses nouveaux pays membres, comme la Pologne (72%) ou la Hongrie (61%).

« Une grande partie du mécontentement à l'égard de l'UE parmi les Européens peut être attribuée à la gestion de la question des réfugiés par Bruxelles. Dans tous les pays sondés, une large majorité désapprouve la manière dont Bruxelles a géré le problème », explique le rapport.

Echec dans la gestion de la crise migratoire

Les jeunes électeurs et les militants de gauche sont en général plus favorables à l'UE que les plus âgés ou la droite populiste, mais ils expriment tous leur inquiétude sur la manière dont l'UE traite la crise des réfugiés, avec de larges majorités exprimant leur frustration.

Ainsi, en Grèce, où les migrants ont afflué depuis la Turquie par la mer Egée, 94% des interrogés pensent que la crise migratoire a été mal gérée par l'UE. Ils sont 88% en Suède, 77% en Italie et 75% en Espagne à juger de même.

L'économie est la deuxième source d'insatisfaction, notamment en Méditerranée, toujours avec la Grèce au premier rang des mécontents (92% des sondés y désapprouvent la gestion économique de l'UE), suivie par l'Italie (68%) et la France (66%).

Dans les pays du sud qui croulent sous la dette, 65% des Espagnols, 66% des Français, 68% des Italiens et 92% des Grecs désapprouvent la gestion par l'EU des questions économiques.

Sans surprise, ce sentiment général de malaise se traduit par un soutien moins important à l'objectif du Traité européen de 1957 d'une « union sans cesse plus étroite » entre États membres.

Récupérer les pouvoirs délégués à l'UE

Dans 6 des 10 pays sondés, les électeurs sont plus nombreux à vouloir que certains pouvoirs reviennent à leur pays que ceux qui soutiennent une plus grande centralisation ou le statu quo.

Les chiffres britanniques sont parlants: 65% des électeurs souhaiteraient que Londres retrouve de son influence, alors que seulement 6% voudraient transférer davantage de pouvoirs à Bruxelles, et 25% le statu quo.

     > Suivre notre direct : Brexit or no Brexit ?

___

Par EurActiv France, avec agences

(Article publié le mercredi 8 juin 2016, à 9:09)

___

>> Retrouvez toutes les actualités et débats qui animent l'Union Européenne sur Euractiv.fr

Euractiv

Commentaires 8
à écrit le 08/06/2016 à 16:33
Signaler
Les Européens seraient critiques vis-à-vis de l’Europe, est-ce pour les raisons suivantes publiées : En termes de performance des MARCHES, après un record boursier en 2007, depuis, seuls le DOW, le DAX, le FOOTSIE et le NIKKEI ont dépassé le niveau,...

le 08/06/2016 à 19:16
Signaler
Vous mal parler ma langue ..!

à écrit le 08/06/2016 à 15:28
Signaler
Je les comprends. L'EU est devenue un monstre sans âme dont la seule institution vraiment fédéral est la BCE. devant les crises grecques et autres, nous constatons tous les jours que l'EU n'est qu'un mot ... ( ou maux?) vide de sens. Alors que les eu...

à écrit le 08/06/2016 à 14:06
Signaler
En principe l'Europe est une avancée. Les grands principes de circulation sont positifs. Mais ils se heurtent a la pratique. A quoi bon la libre circulation des capitaux lorsque l'on voit la part des grands dans le blanchiment ou l'optimisation ? ...

à écrit le 08/06/2016 à 13:47
Signaler
Il faut revenir à la raison et considérer qu'il est bon d'avoir un marché commun ce que les britanniques n'ont jamais contesté depuis 1973. Nous n'étions pas tenus par contre d'avaliser le traité de Maastricht. Donc sachons simplement de quoi on parl...

à écrit le 08/06/2016 à 13:11
Signaler
L'UE, un concept magnifique, une représentation issue des rebuts des politiques nationaux, une administration pléthorique avec des coûts de fonctionnements trop élevés, et une efficience des sommes qui transitent très discutable (le citoyen n'en per...

à écrit le 08/06/2016 à 12:56
Signaler
L'Europe nous permet de voyager sans frontière et l'€uros d'avoir des taux d'emprunt extrêmement bas que l'on ne pourrait pas avoir avec le retour du franc, ce serait dommage de jeter tous ça !

le 08/06/2016 à 18:11
Signaler
On voyageait déjà avant l'Europe ! Mais elle nous a apporté une inflation de normes et réglements, une bureaucratie galopante, des centres de décision de plus en plus éloignés des gens, quelquefois des dénis de la réalité, Au final, à part la paix,...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.