Présidentielle au Portugal : le candidat de droite l'emporte dès le premier tour

Professeur de droit et commentateur célèbre de télévision, Marcelo Rebelo de Sousa a recueilli dimanche 52% des voix. Il partait favori face au socialiste Antonio Sampaio da Novoa (23%) et la candidate du bloc de gauche Marisa Matias (10%).
En succédant à Anibal Cavaco Silva en tant que chef de l'Etat Portugais, Marcelo Rebelo de Sousa acquiert le pouvoir non négligeable de dissoudre le Parlement et de démettre le Premier ministre.

Sans surprise, c'est le grand favori de l'élection présidentielle portugaise Marcelo Rebelo de Sousa, candidat de la droite et membre du Parti social démocrate (PSD), qui a remporté dimanche dès le premier tour la victoire, avec 52% des voix, selon les résultats provisoires. Ce professeur de droit haut en couleur, ancien journaliste âgé de 67 ans a nettement devancé son principal rival, l'indépendant de gauche Antonio Sampaio da Novoa, qui obtiendrait 22,89% des suffrages, ainsi que la candidate du Bloc de gauche, Marisa Matias (10,13% des voix).

Avec le soutien de l'opposition de droite, Marcelo Rebelo de Sousa a mené une campagne très personnalisée, promettant également de "tout faire pour aider à construire la stabilité" alors qu'après un vote de censure contre le gouvernement de centre-droit en novembre dernier, un cabinet socialiste soutenu par l'extrême gauche est entré en fonction fin novembre. Antonio Costa, ancien maire socialiste de Lisbonne, a promis de respecter les règles budgétaires imposées par Bruxelles tout en s'engageant à "tourner la page de l'austérité".

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La dissolution,  "bombe atomique" du chef de l'Etat

Si la fonction de chef de l'Etat au Portugal reste avant tout protocolaire, ce dernier pourrait jouer un rôle important dans un contexte d'incertitude politique provoquée par les élections législatives d'octobre. En effet, le président dispose du pouvoir de dissoudre le parlement et de démettre le Premier ministre.

Les contraintes budgétaires européennes étant difficiles à concilier avec les promesses d'allègement de l'austérité, la majorité parlementaire formée par le PS, les communistes et le Bloc de gauche va devoir trouver un équilibre difficile lors de la présentation du budget 2016.

Pour de nombreux commentateurs, le gouvernement d'Antonio Costa n'ira pas au bout de son mandat de quatre ans. Si tel est le cas, le chef de l'Etat devra alors jouer les médiateurs en vue de la formation d'un nouvel exécutif ou utiliser ce que les Portugais appellent sa "bombe atomique", c'est à dire son pouvoir de dissolution. Si Anibal Cavaco Silva, le président sortant issu lui aussi du PSD, a accepté - après l'avoir longtemps refusé -  l'investiture du gouvernement Costa, c'est uniquement parce que la Constitution lui interdit de dissoudre dans les six mois précédant la fin de son mandat, a-t-il lui-même reconnu.

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Un conservateur "à l'aile gauche de la droite"

Son successeur sera en revanche en droit de le faire à compter du 4 avril, c'est à dire six mois après les législatives, tout comme de limoger le Premier ministre. Marcelo Rebelo de Sousa n'en a pour le moment pas exprimé l'intention et s'est montré plutôt conciliant.

"La priorité, c'est de raffermir la stabilité politique, l'entente nécessaire pour gouverner. Ce n'est pas le moment de diviser", a-t-il déclaré récemment.

L'ancien homme de télévision, qui se dit "à l'aile gauche de la droite", a axé sa campagne sur la justice sociale et l'équilibre financier, des thèmes tout aussi chers au PS. Il a surtout cherché à apparaître comme un "arbitre" plus que comme un homme de parti. A gauche, on le soupçonne toutefois de chercher à exploiter sa notoriété médiatique pour renouer avec la politique de la droite traditionnelle.

(Avec Reuters)

Commentaire 1
à écrit le 25/01/2016 à 15:12
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Je ne crois pas que ce soit le mari de Linda de Sousa parce que je ne vois pas la valise en carton :-)

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