« Produit vert », « biodégradable »... L’UE va interdire les allégations imprécises sur les étiquettes

Les députés européens et les représentants des Etats membres ont validé l'interdiction de la communication environnementale trompeuse, inscrite sur les produits vendus aux Européens. Objectif, mieux informer les consommateurs. Dans le même texte, les politiques européens ont aussi interdit les affirmations non étayées sur la durée de vie des produits pour lutter contre « l'obsolescence précoce ».
Les allégations environnementales « génériques », vagues et trompeuses sur les étiquettes et publicités vont être interdites en Europe.
Les allégations environnementales « génériques », vagues et trompeuses sur les étiquettes et publicités vont être interdites en Europe. (Crédits : Reuters)

Fini le greenwashing dans les rayons des grandes surfaces. Les eurodéputés et représentants des 27 Etats membres se sont mis d'accord, dans la nuit de mardi à mercredi, pour interdire les allégations environnementales « génériques », vagues et trompeuses sur les étiquettes et publicités.

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« Produit vert », « biodégradable », « neutre pour le climat », « écologique », et autres mentions vantant des bénéfices écologiques sans fondement seront interdites, si elles ne sont pas accompagnées de preuves détaillées. Le texte adopté interdit également les allégations d'impact environnemental neutre ou positif uniquement fondées sur la compensation des émissions de carbone, qui revient souvent à des plantations d'arbres, pratique inefficace par rapport à la réduction directe des émissions de CO2 de l'entreprise.

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Nouvelles règles contre « l'obsolescence précoce »

Ce texte souhaitant limiter le greenwashing ne s'arrête pas aux mentions écologiques trompeuses. Pour lutter contre « l'obsolescence précoce », d'autres « pratiques trompeuses » seront désormais bannies, comme les affirmations non étayées sur la durée de vie alléguée du produit ou le fait de présenter un bien comme réparable alors qu'il ne l'est pas ou difficilement.

Dans le détail, la législation interdit les mécanismes incitant à remplacer plus tôt que nécessaire les « consommables » (cartouches d'encre d'imprimante, par exemple), les mises à jour logicielles inutiles, ou l'obligation injustifiée de devoir acheter des pièces de rechange ou accessoires auprès du producteur d'origine au détriment d'autres fabricants.

Mais surtout, elle propose de faire le ménage dans les labels de durabilité qui ont foisonné ces dernières années et sont parfois peu exigeants. Seuls ceux fondés sur des systèmes de certification approuvés ou établis par les autorités pourront continuer d'exister. Un nouveau label harmonisé européen sera élaboré pour attester d'une durée de garantie étendue au-delà des délais réglementaires. En outre, les informations sur la garantie devront être plus visibles, alors que de nombreux consommateurs ignorent les obligations légales existant dans ce domaine. « Cela permettra d'indiquer clairement quels produits durent le plus longtemps, facilitant l'achat de produits plus durables », a noté l'eurodéputée socialiste croate Biljana Borzan, rapporteure du texte.

« C'est la première fois qu'un texte interdit la pratique de l'obsolescence prématurée et offre un recours concret aux consommateurs. Que la charge de la preuve repose enfin sur les vendeurs est un signal fort pour notre marché intérieur », s'est félicité l'élu Vert David Cormand.

Un projet plus ambitieux en discussions

Le texte doit encore recevoir le feu vert formel des eurodéputés et des Vingt-Sept avant d'entrer en vigueur, avec un délai de deux ans pour transposition dans le droit des Etats.

Il s'agit d'une première étape avant un second projet de législation plus ambitieux contre l'écoblanchiment. Proposé par la Commission en mars et encore en cours de négociations, il vise à interdire l'ensemble des affirmations qui ne seraient pas soutenues par des bases factuelles et scientifiques, disponibles via un QR code ou sur un site internet, avec des sanctions « dissuasives » en cas de manquement.

(Avec AFP)

Commentaire 1
à écrit le 20/09/2023 à 19:06
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Si aux États Unis le président et son gouvernent tombaient c'est la FDA la "food and drug administration" qui prendrait le contrôle du pays. Tout est dit non ? Cela en explique un paquet de phénomènes en tout cas.

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