Mais si, le crowdfunding et les banques peuvent faire bon ménage !

Le Crédit coopératif s’apprête à se lancer dans le financement participatif. Son conseil d’administration a voté une enveloppe de "quelques millions d’euros" pour lui permettre de nouer des partenariats avec des plates-formes de crowdfunding.
Christine Lejoux
Le financement participatif a permis de collecter près de 80 millions d’euros en France, en 2013, selon le cabinet CompinnoV. REUTERS.
Le financement participatif a permis de collecter près de 80 millions d’euros en France, en 2013, selon le cabinet CompinnoV. REUTERS.

Les banques n'entendent pas rester en marge du crowdfunding, ce nouveau moyen de financement qui met en relation quasi-directe - via des plates-formes Internet - des porteurs de projets en quête d'argent avec des particuliers désireux de donner, d'investir ou de prêter leurs économies.

A l'occasion de la présentation de ses résultats annuels, le 14 mars, le Crédit coopératif (groupe BPCE) a ainsi fait part de son intention de se lancer dans le financement participatif. "Notre conseil d'administration a voté une enveloppe de quelques millions d'euros, destinée à nous permettre de nouer des partenariats avec des plates-formes de crowdfunding", a indiqué Jean-Louis Bancel, président du Crédit coopératif.

 Des partenariats qui ne s'inscrivent pas dans une logique capitalistique

 Une évolution somme toute naturelle pour cette banque très axée sur le financement de l'économie sociale et solidaire : "Nous avons été les premiers banquiers, avec le Crédit Mutuel, à soutenir l'Adie [Association pour le droit à l'initiative économique, créée il y a 25 ans et spécialisée dans le microcrédit aux personnes exclues du système bancaire traditionnel ; Ndlr]. Nous disposons donc d'un savoir-faire historique en la matière", rappelle Jean-Louis Bancel.

 Pour autant, si le Crédit coopératif est décidé à être "très actif sur le terrain du financement participatif", la banque "n'est pas dans une logique capitalistique." Autrement dit, il ne faut pas attendre du "Crédit coop" qu'il prenne des participations dans des acteurs du crowdfunding, contrairement, par exemple, au Crédit Mutuel Arkéa, actionnaire à hauteur de 35% de la plate-forme de prêts entre particuliers Prêt d'Union.

 Les plates-formes de dons et d'investissement en ligne de mire

 A ce sujet, ce ne sont pas les plates-formes spécialisées dans le prêt qui intéressent le Crédit coopératif. Pour l'instant, du moins. "Nous restons prudent sur le sujet du prêt, non pas par rapport à notre propre fonds de commerce, mais en raison de l'incertitude qui demeure quant au recouvrement des sommes prêtées par les particuliers si le porteur de projet fait faillite", explique Jean-Louis Bancel.

 C'est donc plutôt sur le terrain des plates-formes de dons et d'investissement en fonds propres dans de jeunes pousses qu'il faut attendre le Crédit coopératif, à l'image de ce que font déjà La Banque Postale et BNP Paribas. Partenaire depuis juin 2011 de la plate-forme de dons KissKissBankBank, la Banque Postale a permis à une trentaine de projets de voir le jour, en finançant la moitié de leur objectif de collecte. La banque a remis le couvert en janvier dernier, dans le domaine du prêt entre particuliers cette fois-ci, en nouant un partenariat avec la plate-forme Hellomerci.com.

 Le crowdfunding a permis de collecter 80 millions d'euros en France, en 2013

 De son côté, BNP Paribas a conclu, en début d'année, un partenariat avec Wiseed, une plate-forme spécialisée dans l'investissement en fonds propres dans de jeunes PME et TPE innovantes. La banque, par l'intermédiaire de sa cellule de veille technologique l'Atelier BNP Paribas, participera à la sélection des porteurs de projets, ce qui lui permettra d'identifier très tôt des innovations susceptibles de l'intéresser.

 Pas étonnant que les banques ne soient pas indifférentes au crowdfundig. Celui-ci a permis de collecter près de 80 millions d'euros en France, en 2013, selon le cabinet CompinnoV. Un montant certes minuscule par rapport aux trois milliards de dollars engrangés à l'échelle mondiale, mais qui a quasiment triplé par rapport à 2012. Et qui devrait continuer sur cette lancée, à la faveur de l'assouplissement de la réglementation du financement participatif, prévue pour cet été.

Christine Lejoux

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Commentaires 5
à écrit le 16/03/2014 à 10:16
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Le crowfunding est bridé à des montants ridicules, par des politicards stupides. Ainsi rien de grand ne sera jamais possible en France, la réindustrialisation est impossible, et ne se fera pas, après l'échec de la désindustrialisation sous la droite ...

le 16/03/2014 à 19:03
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"Le crowfunding" financent participatif ( pour faire plaisir à ces journalistes) .... pour les 35H .... il y'a pas de terme .... foutre en l'' air tous ses machins à la cons !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

à écrit le 15/03/2014 à 19:46
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Le crowfunding est pour les banques un dstrapontin bon marché pour leurs contrôles de la situation, sans guère de risque ni d'effort de trésorerie. Le crowdfunding est un autre dérivé de la technique d'exonération de capitaux propres nécessaire et de...

le 17/03/2014 à 9:46
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Si j'ai bien lu, la BPCE cherche surtout à faire de l'entrisme pour contrôler mais sans investir. Si les banques faisaient leur boulot il n'y aurait pas de crowfunding, pas de BPI, et l'état n'aurait pas besoin d'intervenir en permanence pour investi...

le 17/03/2014 à 11:09
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assez d'accord, je suis d'accord avec vous ...quant au Crédit Coopératif , est-il si coopératif que cela ?

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