Augmenter les salaires ? Oui, si l'État commence par arrêter de tirer les prix vers le bas, dixit le Medef

Si l'Etat veut augmenter les bas salaires, bienvenue dans le jeu, dit en substance le patron des patrons, Geoffroy Roux de Bézieux: mais qu'il commence donc par améliorer les marges des entreprises en remontant les barèmes de ses appels d'offres au lieu de toujours tirer les prix vers le bas, notamment dans les métiers peu payés du nettoyage ou du gardiennage.
Le président du Medef, Geoffroy Roux de Bezieux, à sa sortie de la réunion des syndicats organisée par le Premier ministre Jean Castex, hier dans l'après-midi du jeudi 2 septembre à l'Hôtel de Matignon.
Le président du Medef, Geoffroy Roux de Bezieux, à sa sortie de la réunion des syndicats organisée par le Premier ministre Jean Castex, hier dans l'après-midi du jeudi 2 septembre à l'Hôtel de Matignon. (Crédits : Reuters)

On s'en souvient, fin août, le président du Medef avait déclaré qu'il s'attendait à des hausses de salaires au regard des difficultés de recrutement des entreprises, particulièrement fortes dans les services, citant alors la restauration, l'hôtellerie et le bâtiment.

"Je suis très frappé : tous les patrons que j'ai vus cet été, même avant l'été, leur sujet numéro un, ça n'est plus la pandémie, c'est le recrutementavait-il déclaré.

L'État doit arrêter de "tirer les prix vers le bas" dans ses appels d'offres

Hier après-midi, après une rencontre des syndicats avec le Premier ministre à Matignon, il a expliqué que l'État devait donner l'exemple en matière d'augmentation des bas salaires en payant mieux les entreprises de sous-traitance dans les services, mettant l'accent cette fois sur d'autres métiers: le nettoyage et le gardiennage.

Geoffroy Roux de Bézieux a déclaré avoir dit à Jean Castex que "pour les salaires dans les métiers de services, qui sont les métiers les moins rémunérés mais qui ont aussi les plus faibles marges pour l'entreprise, l'exemple doit venir de l'État".

Geoffroy Roux de Bézieux fustige le principe de la sélection au moins-disant dans les appels d'offres passés par l'État -mais aussi par les grandes entreprises-, qui, en réduisant trop drastiquement les marges des entreprises, est le premier responsable du bas niveau des salaires dans ces métiers peu rémunérés:

"Quand l'État ou les collectivités locales ou les hôpitaux font des appels d'offres pour du gardiennage, pour de la sécurité avec des prix tirés vers le bas, il n'y a pas de marge de manoeuvre pour augmenter les salaires", selon le président de l'organisation patronale. (...) "Il y a aussi des appels d'offres de grandes entreprises qui doivent montrer l'exemple, mais le premier exemple doit venir de l'État", a-t-il insisté.

Le patron du Medef inquiet du risque d'inflation

Le patron du Medef s'inquiétait au passage du risque d'inflation en cas de hausse généralisée des salaires, particulièrement des bas salaires:

"Quand on augmente les salaires dans ces métiers, c'est les prix qui vont augmenter."

Évoquant les métiers de l'hôtellerie-restauration:

"Il y a le cas particulier des HCR (hôtels, cafés et restaurants) où effectivement je pense qu'il y aura des négociations salariales parce qu'il y a un problème de recrutement", mais "là aussi, si les salaires augmentent, les prix vont augmenter", a-t-il mis en garde.

Les fonctionnaires pas concernés, selon Roux de Bézieux

Le président du Medef a précisé que "la question des salaires se pose pour les emplois de services mal rémunérés, ce n'est pas le cas des fonctionnaires".

Le Premier ministre a entamé mercredi des discussions bilatérales avec les partenaires sociaux, qui doivent s'achever vendredi, occasion de balayer l'ensemble des sujets d'actualité en cette rentrée.

 (avec AFP)

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Commentaires 11
à écrit le 04/09/2021 à 10:55
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A une époque , l'État à ouvert une partie de son marché du travail à la concurrence étrangère .Cette partie etait surtout le travail manuel .Un raz de marée, une manne ouvrière payée 300 à 600 € est venue concurrencer nos ouvriers n'ayant pas les mêm...

à écrit le 04/09/2021 à 9:49
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Hommes d'affaires et politiciens sont bien trop proches pour être en mesure de proposer un avenir à notre pays tout ces gens de ce fait n'étant repus qu'à tirer la couverture à eux. Plus qu'augmenter les salaires il faudrait réduire le temps de trava...

à écrit le 04/09/2021 à 2:22
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50 milliards de dividendes sur le CAC (10% des entreprises françaises) contre 76 milliards de budget de l'éducation nationale, ou des 50 milliards de perte sur le livret A. Qui est le lésé dans l'histoire ?

à écrit le 03/09/2021 à 20:18
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Quelle réponse de la part du MEDEF.... ils les ont créé le millions d'emploi promis sous hollande ? Et ils vont rembourser les vaccins à l'Etat ? ils ont baissé le prix dans les restaurants ? ils sont augmenté les salaires ? ils ont la mémoire courte...

à écrit le 03/09/2021 à 17:57
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Le discours du MEDEF est toujours déconnecté du pragmatisme économique car... Avant la crise CoViD les dirigeants du CAC 40 s'octroyaient de généreuses augmentation de rémunération globale (fixe + variable) de 10+ % par an tout en pestant contr...

à écrit le 03/09/2021 à 17:01
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C'est simple, il faut mettre le SMIC horaire à 15 €. Le reste suivra.

à écrit le 03/09/2021 à 12:59
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On ne peut pas clamer la valeur travail quand on laisse au SMIC des gens qui font des travaux pénibles. Ces personnes méritent de très bons salaires, tout autant que ceux qui ont fait des études. ça fait trop longtemps que l'on sacrifie ces ouvrier...

le 03/09/2021 à 19:25
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"Ces personnes méritent de très bons salaires, tout autant que ceux qui ont fait des études. " Certes, ces métiers ne devraient pas être des métiers de misère, mais si vous ne rémunérez pas plus les autres métiers qui nécessitent un investissement i...

à écrit le 03/09/2021 à 12:26
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Tel est prix qui croyait prendre !

à écrit le 03/09/2021 à 12:20
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Tout est dit.... Le gouvernement ne se rend même pas compte de ce qu'il dit (je pense qu'il s'en contre fou, tout simplement).. C'est le jeu du "fais ce que je dis mais surtout ne fais pas ce que je fais "

à écrit le 03/09/2021 à 12:00
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Finalement, depuis les années 70, tout est un problème de prix.

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