À la veille de son mariage avec CNP, La Banque Postale affiche sa résilience

L'union entre La Banque Postale et CNP Assurances sera officiellement scellée ce mercredi 4 mars. À quelques jours de ce mariage, le groupe bancaire affiche des résultats solides avec un résultat avant impôts et des revenus en hausse grâce à une logique de diversification.
Juliette Raynal
(Crédits : Mal Langsdon)

Alors que La Banque Postale s'apprête à changer de dimension en s'unissant officiellement à CNP Assurances, le groupe bancaire public a partagé des résultats solides pour son exercice 2019, démontrant sa capacité à résister à un environnement de taux durablement bas, voire négatifs, qui rognent la rentabilité du secteur bancaire.

Changement de dimension imminent

Le mariage entre La Banque Postale et CNP Assurances aura officiellement lieu ce mercredi 4 mars. Il donnera naissance à un groupe de bancassurance européen avec un Produit net bancaire (PNB), l'équivalent du chiffre d'affaires, pro forma de plus de 9,2 milliards d'euros. La filiale bancaire de La Poste détiendra alors 62,1% du capital de CNP Assurances, qui restera cotée.

"Dès mercredi, nous serons responsables d'un peu plus de 700 milliards d'euros de bilan vis-à-vis de la Banque centrale européenne, qui nous supervise", a indiqué Rémy Weber, le patron de la banque lors d'une conférence de presse ce lundi 2 mars.

Diversification accentuée

En attendant ce jour "historique", Rémy Weber s'est félicité de "résultats résilients". "Depuis six ans, nous affichons un résultat avant impôts supérieur à un milliard d'euros", a-t-il indiqué. En 2019, La Banque Postale a enregistré un résultat avant impôts de 1,05 milliard d'euros, en hausse de 1,9% sur un an. Son PNB s'élève à 5,64 milliards d'euros, en hausse de 1,4%. La banque de détail, qui représente plus de 90% du PNB, enregistre une hausse de 1,1%. L'activité d'assurance non vie, qui pèse moins de 5% dans les revenus, enregistre quant à elle une forte croissance à +14,7%, tandis que la gestion d'actifs, très minoritaire également, enregistre une légère hausse de 1,7%.

"Notre résilience vient de notre stratégie de diversification. Elle représente aujourd'hui 30% du PNB de la banque à 1,65 milliard d'euros, en croissance de 137 millions d'euros par rapport à 2018", a souligné Tony Blanco, membre du directoire de La Banque Postale.

Cette stratégie de diversification regroupe les activités entreprises et secteur public local, le crédit à la consommation, l'assurance non vie, la BFI, de la gestion d'actifs et la gestion privée.

Bonne activité commerciale

La filiale bancaire de La Poste a également vu ses encours de crédits accordés aux particuliers augmenter de 5,5% et ceux accordés aux personnes morales s'envoler à + 23%. "L'année 2019 a été une très bonne année pour le secteur public local avec 6 milliards d'euros d'encours. Cela est directement lié à l'environnement conjoncturel, les élus réalisant beaucoup d'investissements l'année précédant la fin de leur mandat",  explique Tony Blanco. La Banque Postale a aussi travaillé les segments des PME et des professionnels. Et "les volumes ont considérablement crû dans le domaine de l'affacturage", ajoute Tony Blanco.

Interrogé sur son intérêt pour les activités de banque de détail d'HSBC France, le patron de La Banque Postale est volontairement resté flou : "Nous avons marqué un intérêt à regarder ce dossier sur la base d'un périmètre qui n'est pas forcément celui qui est aujourd'hui en vente", a-t-il répondu. La Banque Postale souhaite en effet se renforcer sur les segments de la clientèle patrimoniale et des entreprises, alors que les PME et les ETI ne devraient pas faire partie des activités en vente, circonscrites aujourd'hui à la clientèle de particuliers et des plus petites entreprises.

Future entreprise à mission

Outre cette stratégie de diversification, l'année 2019 a été marquée par d'importants investissements en matière de digitalisation avec notamment le lancement de Ma French Bank. Cinq mois après son coup d'envoi, cette offre 100% mobile comptait 122.000 clients actifs à la fin 2019. Elle en revendique aujourd'hui 151.000. "Une merveilleuse réussite", selon Rémy Weber, qui vise 1,25 million de clients en 2025. Volume nécessaire pour atteindre le seuil de rentabilité. Ma French Bank s'enrichira dans le courant de l'année de produits d'assurance pour la maison et le mobile. Une offre pour les mineurs doit également voir le jour en 2020 et une autre dédiée aux professionnels est prévue en 2021.

La Banque Postale, qui entend devenir une société à mission, veut conforter son rôle de leader dans la finance durable. Elle maintient son objectif de mettre en conformité la totalité de ses encours sous gestion, soit environ 230 milliards d'euros d'actifs, aux principes de l'ISR d'ici la fin 2020. "Aujourd'hui, nous sommes à 60%", a précisé Rémy Weber.

Juliette Raynal

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Commentaires 4
à écrit le 04/03/2020 à 16:51
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Perso, je suis dans cette banque depuis 25 ans, mais les frais deviennent horribles et je viens de la quitter.

à écrit le 03/03/2020 à 20:57
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La banque Postale se fait remarquer par un bug informatique qui dure depuis près de 3 semaines, bug qui touche les comptes des entreprises !!! Comment est-ce possible en 2020 !!!!

à écrit le 03/03/2020 à 20:52
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moi ça me fait toujours rire la banque postale ... Quand je vois déjà les nombreux problèmes et les énormes difficultés que La Poste a pour réaliser son premier métier, à savoir la distribution de lettres et de colis, je ne mettrais jamais un centim...

à écrit le 03/03/2020 à 9:16
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Nouveauté à la poste ,dorénavant au guichet si vous retiré du liquide de votre propre compte ,même une somme faible environ 100€ par exemple ,on vous demande de justifier par écrit sur le bordereau ,la raison de ce retrait.Absurde.

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