Tour de force des banques françaises dans l'affaire AIG

Les autorités françaises auraient réussi à manœuvrer la Réserve fédérale de New-York et le Trésor américain selon le Wall Street Journal dans l'affaire AIG afin de ne pas subir de décote sur leur actifs pourris. La Société Générale aurait été la grande gagnante de l'opération, avec un afflux de cash de 16,5 milliards de dollars et Calyon de 4,3 milliards.

Selon le Wall Street Journal de ce mercredi, à l'automne 2008, lors des négociations sur les débouclages des contrats de dérivés de crédit (CDS, Credit Default Swap) dont l'assureur américain AIG, à la dérive, était la contrepartie, les banques françaises, soutenues dans leur argumentaire par la Commission bancaire, auraient fait valoir auprès d'AIG et de la Réserve fédérale de New York qu'elles ne pouvaient négocier une éventuelle décote, sous peine de voir leur responsabilité pénale et celle de leurs dirigeants engagées.

Au départ de l'affaire, une commission du Sénat Américain se penche sur la gestion de la crise financière. Au cours de l'enquête une question se pose à la commission : comment est-il possible que le remboursement par AIG de ses dettes sur CDS se soit fait au montant nominal des dites créances. Dans l'ensemble des interventions sur ce type d'actifs, de sérieuses décotes sont appliquées aux remboursements. Ce ne fut pas le cas pour AIG. En cause, les liens étroits entre AIG et Goldman Sachs. Hank Paulson, Secrétaire au Trésor et ancien patron de Goldman Sachs, aurait cherché à favoriser Goldman Sachs qui aurait reçu l'intégralité de sa créance de 12 milliards de dollars auprès d'AIG, avec le feu vert du gouvernement américain, le lendemain de la chute de Lehman Brothers en octobre 2008.

Dans cette affaire, les autorités françaises auraient fait ainsi savoir qu'en acceptant une ristourne sur ces dettes, les dirigeants du Crédit Agricole et de la Société Générale, les principaux bénéficiaires de cette intervention, risquaient la prison. Cet argument a permis à Goldman Sachs et Merrill Lynch d'imposer l'égalité des créanciers et leur a donc évité une perte sur ces actifs qui ne valaient plus que la moitié de leur montant nominal.

«Les banques françaises et leur régulateur ont magistralement manœuvré les Américains», selon Neil Barofsky, l'inspecteur general des facilités financières concernées et connues sous le nom de TARP (Troubled Asset Relief Program), initailement plan Paulson. La Société générale aurait ainsi été la grande gagnante de l'opération, avec un afflux de cash de 16,5 milliards de dollars (sans impact positif sur le compte de résultat mais cela a évité de très lourdes provisions pour dépréciations ), suivie de Goldman Sachs (14 milliards). Calyon (Crédit Agricole), sixième de la liste, aurait touché 4,3 milliards.

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Commentaires 8
à écrit le 20/01/2010 à 15:15
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Fabuleux...on peut tout se permettre donc...quel beau message...vous pardonnez encore les banques? Pas moi

à écrit le 20/01/2010 à 13:59
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à beau marchais : il faudrait que les tpe/pme/pmi soient solvables pour que les banques prétent... et soient remboursées . Ce qui est le cas dans cet article;Donc raisonnement à coté de la plaque

à écrit le 20/01/2010 à 11:28
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C'est à souhaiter qu'en France ces mêmes établissements, redeviennent prêteurs auprès des TPE/PME/PMI!

à écrit le 20/01/2010 à 11:15
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pour une fois que les Français ont été malin devant les USA... Moi je dis bravo, au moins ils ont moins perdu que prévu et donc l'économie Française ne s'en porte que mieux.

à écrit le 20/01/2010 à 9:11
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ce genre de manipulation effectué par une TPE et le dirigeant se retrouve en prison ou tout le moins avec une condamnation avec sursis

à écrit le 20/01/2010 à 9:09
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C

à écrit le 20/01/2010 à 8:55
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Bin,oui...on ne manoeuvre pas les UZESSAS commme celà...c'est encore du pipo préélectoral...ou bien je me fourvoie!!!!que serra serra!

à écrit le 20/01/2010 à 8:55
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Cette affaire prouve une fois de plus que lorsque l'on est puissant, et que l'on a des relations, on peut se sortir de toutes les situations avec profit. Même quand il y a eu des "tripatouillages"pas très clairs. les arrangements entre amis ont to...

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