Alors que la banque franco-belge Dexia, en cours de démantèlement, fait figure de première victime de la crise de la dette, les pays de l'Union européenne envisageraient un plan coordonné pour renflouer le système bancaire. "Le capital des banques européennes doit être renforcé afin de leur donner une marge de sécurité et ainsi réduire l'incertitude [sur les marchés]", a indiqué le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires Olli Rehn dans les colonnes du Financial Times, soulignant "un sentiment d'urgence" parmi les ministres des finances du Vieux Continent et la nécessité "d'aller de l'avant".

Des propos aussitôt salués par les marchés. Après une chute généralisée des indices la veille, les Bourses européennes ont cloturé en nette hausse ce mercredi. Londres gagnait ainsi 3,19, Paris 4,33%, Francfort 4,91%. Malgré la dégradation de la note souveraine de l'Italie par l'agence de notation Moody's, la Bourse de Milan a affiché un rebond de 3,94%. En France, les valeurs bancaires reprenaient des couleurs. A la clotûre, Crédit Agricole s'adjugeait ainsi 10,54% à 5,18 euros, BNP Paribas 8,33% à 29,44 euros et Société Générale 7,98% à 19,48 euros.

Cependant, "la pression à la baisse risque de reprendre le pas si ces annonces ne sont pas suivies par des décisions significatives", indique à l'AFP Michael Hewson, analyste chez CMC Markets.
Du côté de la Commission européenne, «il n'y a pas de plan concret à ce stade», a déclaré un porte parole, avant de juger "important" que la situation soit gérée de manière coordonnée.
Une volonté que partage Angela Merkel. La chancelière allemande a plaidé ce mercredi à Bruxelles pour la mise en place de critères communs au niveau technique et pour qu'une décision intervienne de manière rapide. Elle a également rappelé que son gouvernement se tenait prêt, si besoin, à recapitaliser les établissements allemands.

Si les dirigeants politiques européens commencent donc à admettre progressivement la nécessité de recapitaliser les banques, ce n'est toujours pas le cas des différents établissements concernés, pour qui cette opération ne serait pas nécessaire, en particulier en Allemagne et en France. La Fédération bancaire française (FBF) indique que les programmes engagés de réduction des bilans et ceux s'inscrivant dans le cadre d'une convergence avec les nouvelles normes réglementaires dites de Bâle III vont dans déjà dans le sens d'un renforcement desdits établissements.