BNP Paribas : l'enquête pour délits d'initiés classée sans suite

L'enquête ouverte par le parquet national financier sur d'éventuels délits d'initiés commis par de hauts dirigeants de BNP Paribas en 2013 et 2014 a été classée sans suite "en l'absence de toute infraction", a annoncé mercredi le procureur national financier. L'ancien président de la banque Baudouin Prot et son prédécesseur Michel Pébereau étaient mis en cause.
L'enquête avait été confiée à la Brigade financière et l'Autorité des marchés financiers (AMF) avait aussi été sollicitée.

"En l'absence de toute infraction, le parquet national financier (PNF) a classé sans suite cette procédure", a indiqué le procureur national financier, Éliane Houlette, dans un communiqué, mercredi 8 avril.

Ainsi, l'enquête sur d'éventuels délits d'initiés commis par de hauts dirigeants de BNP Paribas prend fin. Ouverte en octobre 2014, elle portait sur des opérations sur le titre de la société, en 2013, alors qu'une procédure lourde de menaces pour la banque était en cours aux États-Unis sur la violation de l'embargo sur les transactions financières avec Cuba, le Soudan et l'Iran.

Baudoin Prot et Michel Pébereau étaient mis en cause

Le Canard enchaîné, qui avait révélé l'affaire, affirmait que les dirigeants visés étaient l'ancien président de la banque Baudouin Prot, son prédécesseur Michel Pébereau et le directeur général délégué Philippe Bordenave. En cause, selon l'hebdomadaire, la vente de près de 300.000 actions à un cours moyen compris entre 44 et 49 euros.

Mais "l'ensemble des éléments recueillis démentent toute possibilité de délits d'initiés par les dirigeants de BNP Paribas lors de leurs opérations sur le titre de la société, tant en 2013 que jusqu'à l'annonce de la sanction à l'été 2014", a expliqué dans son communiqué le procureur national financier.

L'enquête avait été confiée à la Brigade financière et l'Autorité des marchés financiers (AMF) avait aussi été sollicitée.

A l'époque, le PNF avait reçu "une lettre anonyme" dénonçant des délits d'initiés "imputés à plusieurs hauts dirigeants de BNP Paribas, commis courant 2013", a expliqué le procureur national financier. "Cette dénonciation était accompagnée de documents internes au groupe", a ajouté Éliane Houlette.

 BNP Paribas avait accepté de payer une amende de 8,9 milliards de dollars

Lors de l'annonce de l'enquête, à la mi-novembre, une source proche de la banque avait expliqué que les cessions d'actions s'inscrivaient "dans le cadre d'un plan de stock options arrivant à échéance en 2013" et que "les dirigeants concernés (avaient) attendu que l'enquête américaine soit annoncée au marché (en février 2013, ndlr) pour vendre leurs titres, comme ils le font tous les ans".

Dans le cadre de la procédure américaine, BNP Paribas avait transigé à l'été 2014 et accepté de s'acquitter d'une amende de 8,9 milliards de dollars (8,2 milliards d'euros), un record pour une banque étrangère.

Outre l'amende, la banque française avait aussi été interdite de paiements en dollars pendant un an, de janvier 2015 à décembre 2015, et des contraintes temporaires avaient été imposées à son activité aux États-Unis.

Cette issue avait toutefois été accueillie avec un relatif soulagement par les marchés qui craignaient une amende très supérieure. Le cours de l'action n'avait pas chuté.

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Commentaires 4
à écrit le 09/04/2015 à 14:02
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Encore une fois les banquier sauvent leur peau. Après le délit d'initié classé de EADS, c'est toujours le fric qui l'emporte sur la vrai justice !

à écrit le 09/04/2015 à 10:52
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Les dirigeants ont vendu entre 44 et 49. A la veille de l'annonce de la procédure aux USA, l'action avait dépassé 60. Elle n'est jamais depuis retombé sous 44. A défaut de délit d'initié, ils ont commis une erreur de trading: conserver leurs titres ...

à écrit le 09/04/2015 à 9:08
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Pas étonnant. Pébereau a été le conseiller officieux de Sarkozy pendant la crise de 2007/2008. Il a du s'en faire des bons contacts durant cette période. Ca lui sert aujourd'hui. Affaire classé "sous le tapis". Ca ne fait que confirmer dans quel syst...

le 09/04/2015 à 22:25
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Le président c est F. Hollande... Ce n est plus Sarkozy, cette pseudo affaire sort en 2014. Au passage pour un ex président Sarkozy a quelque démêlés avec la justice... Et pourtant il a le "bras long". Selon votre raisonnement simpliste il ne devrai...

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