Les dernières révélations de l'Union nationale des associations familiales (Unaf) et de "60 Millions de consommateurs" sur les frais abusifs pratiqués par certaines banques, en l'occurrence celles des réseaux Caisses d'Epargne et Banques Populaires, ont fait plier le groupe BPCE. Le ministre de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire, avait lui-même jugé "préoccupantes" ces révélations : selon une nouvelle grille tarifaire instaurée en novembre dernier, des frais, appelés "commissions d'intervention" pouvaient être prélevés sur des opérations réalisées lorsque le compte était créditeur s'il était constaté que ce dernier était dans le rouge en fin de journée. Des frais "illégaux" selon l'Unaf et "60 Millions". Le régulateur, l'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), adossée à la Banque de France, avait annoncé vendredi qu'elle allait renforcer ses contrôles.
"Conscient de la complexité de la tarification actuelle des commissions d'intervention et des incompréhensions qu'elle a pu susciter, le groupe BPCE annonce engager une évolution et une simplification de son dispositif" a indiqué le groupe mutualiste dans une communiqué vendredi soir. "Le nouveau dispositif de tarification des commissions d'intervention, en cours d'élaboration, sera plus lisible et permettra de prendre en compte en priorité toutes les opérations créditrices de la journée avant imputation des opérations débitrices" a-t-il assuré.
Victoire des défenseurs des consommateurs
L'annonce de BPCE amènera aussi sans doute une réflexion au Crédit Mutuel, cité par l'Unaf et 60 Millions comme pratiquant également ce type de tarification.
Cette décision est une victoire pour l'association de défense des consommateurs et du magazine. Déjà, leurs révélations en novembre dernier sur les montagnes de frais d'incident, générant un montant estimé de 6,5 milliards d'euros de revenus pour les banques, avaient conduit Bercy à mener une réflexion sur le sujet.
Cependant, les discussions n'ont abouti début septembre qu'à un engagement volontaire de modérer ces frais ainsi qu'un plafond maximum de 20 euros par mois et 200 euros par an, uniquement pour les clients identifiés comme les plus fragiles.
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