"Subprime" : BNP Paribas règle son litige avec le rehausseur MBIA

La banque française a soldé son contentieux MBIA . BNP Paribas accusait le rehausseur de crédit américain d'avoir siphonné ses liquidités lors de la crise des "subprime" pour ne pas avoir à respecter ses engagements.
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Toutes les affaires de la crise du "subprime" en sont pas encore terminées. La preuve : BNP Paribas aurait signé ce lundi 9 janvier un accord pour régler un litige avec le rehausseur de crédit MBIA, selon David Neustadtl, du département des services financiers de New York interrogé par l'agence Blommberg.

L'établissement français, à l'image d'autres banques, accusait MBIA, alors menacé de faillite, d'avoir siphonné ses liquidités pour les transférer à une nouvelle structure. L'ancien MBIA n'avait alors plus les moyens  de rembourser BNP Paribas des montants assurés.

Des emprunts des collectivités locales aux produits titrisés

MBIA était avant la crise le numéro un américain des "monoliners", nom donné aux réhausseurs de crédit. Son métier est d'apporter une garantie à un organisme public ou privé qui émet des emprunts obligataires sur les marchés financiers. Grâce à cette garantie, les émetteurs peuvent bénéficier d'une meilleure notation financière (une notation rehaussée) et donc emprunter à un taux d'intérêt moins élevé.

Dans un premier temps, MBIA, comme ses principaux concurrents (Ambac, FGIC, FSA, etc), s'était spécialisé dans le rehaussement des emprunts émis par les collectivités locales. Par la suite, les rehausseurs américains se sont diversifés et ont apporté leur garantie - qui est une forme d'assurance - à des produits titrisés comme les paquets de créances CDO, ces "collateralized debt obligation" ou obligations adossées à des actifs c'est-à-dire des titres représentatifs de portefeuilles de créances bancaires (par exemple des crédits immobiliers). Or, ce sont ces CDO composés en particulier de crédit hypothécaire "subprime" (accordés à des emprunteurs américains peu solvables) qui  ont été à l'origine de la crise de 2007-2008 ce qui  a valu de graves difficultés à MBIA.

Un litige réglé par un accord confidentiel

La banque d'affaires américaine Morgan Stanley a pour sa part annoncé avoir conlu un accord avec MBIA qui la conduira à passer une charge avant impôt de 1,8 milliard de dollars, soit environ 1,2 milliard de dollars net. "MBIA va retirer sa plainte liée à la vente de ditrie adossés à l'immobilier, et Morgan Stanley va retirer sa plainte liée à la restructuration de MBIA", a indiqué la banque.

C'est au tour de la banque française BNP Paribas de solder son litige avec MBA. Mais les termes de l'accord et ses conséquences financières ne sont pas encore connus. Il reste encore d'autres conflits à régler puisque MBIA était poursuivi par pas moins de dix-huit banques dont les françaises BNP Paribas mais aussi Société Générale et Natixis.

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