Une bouffée d'oxygène pour les LBO

Le volume d'émissions sur le marché high yield (obligations à haut rendement) a atteint 44,1 milliards de dollars le mois dernier, dans le monde, selon l'agence Thomson Reuters. Nombre de fonds LBO en ont profité pour refinancer une partie de leurs dettes d'acquisitions.
Le fonds Apax a pu lever suffisament de fonds pour financer l'acquisition d'Orange Suisse Copyright Reuters

Les sociétés sous LBO (Leverage buy-out : acquisition par endettement) peuvent pousser un « ouf » de soulagement. Le marché « high yield », utilisé par les fonds de LBO pour se financer, s?est enfin rouvert. Et largement. En février, le volume d?émissions de ces obligations risquées mais à haut rendement a atteint 44,1 milliards de dollars, dans le monde, selon les données de l?agence Thomson Reuters. Ce qui fait de février 2011 le troisième meilleur mois jamais connu par le marché high yield, après mai 2011 (51,9 milliards de dollars) et mars 2011 (46,7 milliards). Au total, le marché high yield s?est élevé à 68,4 milliards de dollars sur les deux premiers mois de 2012, contre 64,2 milliards au cours de la même période de l?année précédente. Pour mémoire, il s?était effondré de 66% au second semestre 2011 (par rapport au premier semestre), à 83 milliards de dollars, l?aversion des investisseurs au risque augmentant avec l?intensification de la crise de la dette dans la zone euro.

Nombre de fonds de LBO se sont engouffrés dans la brèche

La mise en place du plan de sauvetage de la Grèce a apaisé ces craintes. Aussi, nombre de fonds de LBO en ont profité pour financer des acquisitions ou pour refinancer des dettes d?acquisition arrivant à échéance. En février, le fonds Apax est même parvenu à lever plus que prévu sur le marché high yield, ce qui lui a permis d?accroître la part du financement obligataire (par opposition à la dette bancaire) dans le cadre de l?acquisition d?Orange Suisse.

Numericable a allongé de 5 ans la maturité de sa dette

Le groupe américain de médias Clear Channel, qui avait été racheté en 2007 par Bain Capital et Thomas H. Lee Partners pour près de 20 milliards de dollars, soit l?un des plus gros LBO de l?époque, a, lui, levé 2,2 milliards de dollars sur le marché high yield, fin février, afin de rembourser une partie de la dette d?acquisition. De la même façon, le cablô-opérateur français Numericable, détenu par Carlyle, Cinven et Altis, a émis, le mois dernier, pour 360 millions d?euros d?obligations high-yield. Un refinancement qui a allongé de cinq ans, à 2019, la maturité de la dette du groupe, laquelle s?élève à 2,35 milliards d?euros, ce qui fait de Numericable l?un des plus gros LBO en France.

Un mur de dette de 550 milliards de dollars

Plus largement, en Europe, les sociétés ayant fait l?objet d?un LBO au cours des années d?euphorie de 2004 à 2008 n?auront pas moins de 550 milliards de dollars à rembourser, au cours des cinq prochaines années, selon le cabinet Dealogic. C?est dire si, face à ce mur de dette, la réouverture du marché high yield représente un enjeu de taille pour les entreprises sous LBO.
 

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Commentaires 2
à écrit le 20/03/2012 à 8:34
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A quel taux les obligations ont-elles été négociées ? Quel est le "rating" de ces LBO ? Merci pour les infos...

à écrit le 19/03/2012 à 15:52
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la cavalerie reprend, plus chère sera la note...

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