Bourse : après une année record, 2022 s’annonce toujours porteur malgré quelques nuages

Les marchés actions dans le monde ont progressé de 17% en 2021. L’année écoulée a été particulièrement porteuse pour l’indice parisien CAC 40, qui enregistre sa plus forte performance depuis 1999. Le marché devrait continuer sur sa lancée en début d’année, avec un point d’inflexion attendu au deuxième trimestre. Les profits des entreprises sont toujours attendus en croissance d’environ 10 % en 2022 et les banques centrales prendront garde de ne pas resserrer trop brutalement leur politique monétaire.
Les profits des entreprises pourraient croître de 10 % en 2022, ce qui est un facteur de soutien pour les actions.
Les profits des entreprises pourraient croître de 10 % en 2022, ce qui est un facteur de soutien pour les actions. (Crédits : Regis Duvignau)

La Bourse de Paris a connu une année 2021 exceptionnelle. L'indice CAC 40 a clôturé vendredi soir à 7.153,03 points, en hausse sur un an de 28,85%, dépassant, et de loin, son précédent record du 4 septembre 2000. Une performance inégalée depuis l'année 1999 (+51,2%).

Mieux, l'indice phare de la place de Paris a connu la plus forte progression parmi les principaux indices mondiaux. L'indice allemand Dax a gagné sur l'année 15,79%, le Footsie britannique 14,3%, l'indice Stoxx des 600 premières capitalisations européennes 22,25% et, enfin, l'indice américain S&P 500 aura battu à 70 reprises son record de l'année pour terminer en hausse de 27% (et donc largement battu le Dow Jones et le Nasdaq).

100.000 milliards de dollars de capitalisation mondiale

L'Asie a, de son côté, pâti des stratégies « zéro Covid » et du tour de vis réglementaire de la Chine. L'indice CSI des 300 premières capitalisations des places chinoises a ainsi reculé de 5,2%. Dans l'ensemble, l'indice MSCI des marchés mondiaux actions a progressé de 17% pour une capitalisation qui frôle désormais les 100.000 milliards de dollars, relève la lettre du Cercle de l'épargne.

La performance du CAC 40 repose pour l'essentiel sur l'incroyable parcours des valeurs du luxe, qualifiées à la fois de défensives et de croissance, avec le fameux quatuor LVMH (+42%), Hermès (+73,4%), L'Oréal (+33,7%) et Kering (+21,7%). Ces quatre valeurs expliquent, à elles seules, la moitié de la performance du CAC 40. Mais l'indice a également été dopé par de spectaculaires revalorisations de certaines valeurs, comme Société générale (+80,8%), Cap Gemini (+68%), Veolia (+66%) ou bien Saint-Gobain (+61,2%). Seules sept valeurs terminent dans le rouge cette année (excepté Vivendi compte tenu de la scission avec Universal Music).

Pas de signe de bulles

Les Bourses, comme chacun sait, ont bénéficié à la fois de liquidités surabondantes, de taux bas et du très rapide rebond des résultats des entreprises, qui ont non seulement retrouvé leurs niveaux d'avant crise sanitaire, mais surtout publier des profits supérieurs aux attentes (pour au moins 80% des entreprises du S&P 500 et 67% des entreprises de l'indice Stoxx 600).

Pas de signes pourtant de bulles ou de spéculation. En effet, il n'existe pas de comparaison possible avec la situation de l'an 2000, lors de l'éclatement de la bulle internet. Les champions de la Bourse engrangent aujourd'hui de solides bénéfices, en forte croissance, contrairement aux stars de la Bourse d'hier. Ensuite, les taux d'intérêt étaient bien plus élevés il y a vingt ans (autour de 4,5%) et la prime de risque très faible.

Au total, aujourd'hui, le ratio cours sur bénéfices (PER) se situe autour de 15,8 en Europe (21 aux Etats-Unis), proche de la moyenne des années avant crise sanitaire, contre plus de 25 en l'an 2000. Selon les estimations de Pictet Asset Management, ce multiplie devrait légèrement se replier l'an prochain, soit 15,6 sur le Stoxx 600 et 20, 2 sur le S&P 500.

Optimisme prudent pour 2022

Pour l'année qui vient, l'optimisme reste de mise malgré les incertitudes sur la croissance et l'inflation. Les profits des entreprises sont toujours attendus en hausse en 2022, soit 10% pour les entreprises du S&P 500 et 9% pour les entreprises européennes. Ces perspectives, associées à des politiques de dividendes et de rachat d'actions, devraient continuer à soutenir les cours. « De nouvelles révisions haussières de croissance des bénéfices pourraient soutenir les marchés actions en début d'année », estime Natixis Wealth Management.

Bien sûr, une accélération de l'inflation pourrait contraindre les banques centrales à resserrer plus fortement que prévu leur politique monétaire. Mais les banquiers centraux restent sur un scénario d'inflation temporaire, qui pourrait même baisser l'an prochain par un effet de base et par le ralentissement économique.

Pour l'heure, les marchés anticipent trois hausses des taux courts en 2022 aux Etats-Unis, à 0,9% fin d'année (et 1,9% à la fin 2023). En revanche, c'est toujours le statu quo sur la zone euro, avec des taux courts stable à -0,5%. « Les banquiers centraux ne prendront pas le risque de resserrer leur politique monétaire à la hauteur de l'inflation et c'est pourquoi ils s'arc-boutent sur le concept de l'inflation temporaire », estime Christophe Donay, directeur des investissements chez Pictet Asset Management. D'autant que les marchés ne sont pas du tout préparés au retour d'une inflation structurelle.

Au premier semestre, le taux de croissance devrait rester soutenu, avec un point d'inflexion attendu au second semestre, avec un risque de compression des valorisations des actions. Tout sera une question de dosage des politiques budgétaires et monétaires pour piloter au mieux l'atterrissage de l'économie. « 2022 sera une année de normalisation », souligne Jean-Jacques Friedman, directeur des investissements chez Natixis Wealth Management. « L'histoire n'est pas écrite au-delà de 2022 », prévient cependant Christophe Donay.

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Commentaire 1
à écrit le 03/01/2022 à 8:11
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Quels nuages !? Ils se sont fabriqué un faux ciel tout bleu et ça va bien mieux ! Regardez le déluge est à nos portes du fait de l'ultra pollution de notre système économique, l'économie a été stoppée nette sinon ralenti depuis deux ans et demi et l...

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