Le petit moins enregistré ce 31 décembre (-0,28%) ne suffira pas à ternir l'excellente performance de la Bourse parisienne, à quelques minutes de la clôture de l'ultime séance. Car 2021 a clairement été une année à nulle autre pareille pour le CAC 40. Avec une progression de 29,21% au 30 décembre précisément, la place parisienne fait même mieux que les autres places boursières, notamment celles de Milan (+23%), Francfort (+15,79%) ou Londres (+14,59%).
Un bon comportement de la Bourse qui a su demeurer linéaire ou quasiment, tout une partie de l'année, alors que janvier avait marqué le pas et que 2020 a clôturé avec un indice en recul de 7% sur l'année. 2021 demeurera donc comme une année record, notamment avec les 7.200 points atteints cette fin décembre après avoir atteint 7.183 points mi-novembre.
Merci qui ? Les banques centrales et la reprise économique
Les rasons de cette performance sont à chercher du côté d'un comportement complémentaire, avec d'une part, le soutien qui ne s'est pas démenti de la part des banques centrales, alors que de l'autre part, la reprise économique s'enclenchait après deux années tendues, auquel s'ajoute le rebond de la consommation. Les bons résultats des entreprises françaises au troisième trimestre ont dopé le tout alors que les difficultés d'approvisionnement - bête noire alors que la relance était encouragée et à portée de main - étaient en voie de résorption.
Des entreprises françaises qui n'ont pas déçu, bien au contraire, par leurs résultats. Au sommet du CAC 40, c'est la Société Générale qui se distingue avec un +77% de bon aloi, tandis que Hermès enregistre un +75%, suivi par Capgemini à 70%, Véolia affichant, pour sa part, +66%.
Presque de quoi venir contredire tout ce que l'on pensait de la Bourse et de certains secteurs. Ainsi les banques, l'automobile ou encore l'industrie, très dépendantes de l'activité économique, ont passé la phase de reprise sans l'essoufflement que certains redoutaient.
De quoi donc renforcer la confiance des investisseurs. Avec beaucoup d'argent disponible, ces derniers vont volontiers vers les actions. "On s'attendait à voir une hausse marquée des taux d'intérêt pour les Etats, ça ne s'est pas produit", note Florence Barjou, responsable de l'investissement chez Lyxor.
Quand les taux d'intérêt baissent, les investisseurs se tournent davantage vers les actions, plus risquées que les obligations mais plus rémunératrices. L'inflation élevée du moment contribue à ce phénomène, car elle rogne mécaniquement les gains, par définition fixes, des obligations.
Paris, mais pas que
Si Paris s'est distingué, elle n'est pas la seule place boursière à avoir connu une année 2021 exceptionnelle. A l'étranger, le Dow Jones Industrial Average, l'indice de la Bourse de New-York a, par exemple, dépassé les 30.000 points en novembre dernier, une barre symbolique car, à l'instar des 7.200 points CAC 40 parisien, jamais atteinte.
D'autres grands indices, comme le S&P ou le FTSE, ont également battu leurs records des années 2000. L'indice parisien n'a fait que rattraper son retard. A noter que la pondération de l'indice a également bien changé en vingt ans. Aujourd'hui, ce sont les valeurs du luxe qui font la pluie et le beau temps et qui tirent l'essentiel de la hausse. LVMH, L'Oréal et Hermès, qui bénéficient tous trois de la puissance du marché chinois, sont devenues ainsi les trois principales capitalisations de la place de Paris.
Mais il n'y a pas que le CAC 40 qui se porte bien en cette fin 2021. L'indice européen Euronext, a lui aussi battu son propre record avec 212 introductions en Bourse réalisées, engendrant un montant de 26 milliards d'euros levés pour 123 milliards d'euros de capitalisation.
2022, stop ou encore ?
La question sur toutes les lèvres à l'aube d'une nouvelle année est : cette bonne dynamique va-t-elle durer ? Les investisseurs continuent de surveiller le comportement de la pandémie et des effets possibles du variant Omicron, qui est désormais majoritaire parmi les infections Covid-19 recensées en France. En Afrique du Sud, où il avait été détecté le mois dernier, on annonce avoir dépassé le pic de la vague sans hausse importante du nombre de décès. De quoi modérer les inquiétudes mais la vitesse de propagation et les impacts d'éventuelles mesures prises par le gouvernement tempèrent, malgré tout, l'enthousiasme. A cela s'ajoute un effet normalisation de la croissance qui va forcément « freiner » l'effet euphorisant de 2021. Prudence pourrait bien être ce qui va caractériser les premiers pas de 2022.
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