Bourse : face au risque d'enlisement du conflit en Ukraine, les valeurs françaises dégringolent

Déjà bien entamé au moment de la reprise post Covid, l'incendie de l'inflation risque de repartir de plus belle avec la guerre en Ukraine. A la Bourse de Paris, l'indice cédait près de 4% dans la matinée, avant de clôturer en repli de 1,31%. Société Générale a été la banque la plus bousculée par les craintes des investisseurs ce lundi.
(Crédits : SIMON DAWSON)

[Article mis à jour lundi 7 mars à 19h30]

La semaine démarre en Bourse sur le scénario noir. Un possible embargo occidental sur le pétrole russe faisait de nouveau flamber les prix de l'or noir lundi et provoquait la chute des marchés boursiers qui craignent un ralentissement de l'économie mondiale. Avec la flambée des prix de l'énergie, s'accompagne, - comme pendant la crise Covid-19 -, le spectre de l'inflation qui viendrait notamment provoquer des faillites d'entreprises en cascade. Les Bourses d'Europe continentale s'enfonçaient peu après l'ouverture et perdaient plus de 4%, conséquence directe de l'invasion de la Russie en Ukraine.

Après cette ouverture en forte baisse, l'indice CAC 40 a récupéré un peu de terrain en deuxième partie de séance pour finir en recul de 79,39 points, à 5.982,27 points, un niveau de mars 2021.

Les valeurs françaises, les plus exposées en Russie, ont été les plus touchées. Le niveau d'angoisse est proche de celui atteint le jeudi 24 février, jour de l'attaque de la Russie. La Bourse de Moscou ne rouvrira d'ailleurs pas avant le 9 mars.

Vers 09H35, Alstom, qui détient une participation de 20% dans le constructeur ferroviaire Transmashholding, chutait de 12,45%, Société Générale, présent via sa filiale Rosbank, reculait de 10,41% pour ralentir sa chute à -7,45% à 11 heures. La banque a indiqué quelques jours plus tôt pouvoir absorber les pertes de ces actifs en Russie. Crédit Agricole perdait 5,86%.

Les constructeurs automobiles Renault (-7,83%) et Stellantis (-10,05%) qui exploitent des usines en Russie étaient également pénalisés. Veolia perdait plus de 7%.

Lire aussi 7 mnGuerre en Ukraine : Société Générale peut absorber la dépréciation de ses actifs russes

Ailleurs, la Bourse de Francfort lâchait 4,10%, Paris 4,04%, Milan 5,28% et la place de Londres, qui est plus résiliente depuis le début de cette crise, perdait 2,42%.

La Bourse de Tokyo a clôturé en baisse de 2,94% à son plus bas niveau depuis novembre 2020, celle de Shanghai à -2,17%. Les pertes à Hong Kong étaient encore pires : -3,87%.

À l'inverse les valeurs refuge sont recherchées : le prix de l'or a brièvement dépassé les 2.000 dollars l'once, une première depuis août 2020, et le dollar gagnait 0,66% face à l'euro.

Les banques centrales prises entre géopolitique et inflation

Tandis que l'inflation a déjà atteint des niveaux records dans plusieurs pays, dans le prolongement de la crise post-Covid, c'est un scénario similaire qui se dessine dans la contexte de la guerre en Ukraine.

Les banques centrales commençaient même à remonter leur taux pour éviter une surchauffe de l'économie liée à la politique de l'helicopter money menée par de nombreux Etats. Or, avec la guerre en Ukraine, la spirale dépenses publiques - inflation - aides de l'Etat - ne semble pas prête de s'arrêter. Face à la hausse des prix de l'énergie, le gouvernement français a prévu de dépenser de l'ordre de 22 milliards d'euros en mesures de soutien au pouvoir d'achat, a indiqué lundi le ministre de l'Economie Bruno Le Maire.

Jeudi, la Banque centrale européennes (BCE) tiendra une réunion de politique monétaire.

Les prix des métaux continuaient aussi de monter : l'aluminium a dépassé pour la première fois la barre des 4.000 dollars la tonne et le cuivre a atteint un nouveau plus haut historique à 10.845 dollars la tonne.

Une escalade du conflit en Ukraine aurait des conséquences économiques "dévastatrices" au niveau mondial, a prévenu samedi le Fonds monétaire international (FMI).

Lire aussi 7 mnGuerre russe en Ukraine : le FMI redoute des conséquences "dévastatrices" sur l'économie mondiale

Mais même si l'or noir de Moscou n'est pas directement sanctionné pour l'instant en théorie, il ne trouve déjà quasiment plus preneur, ce qui perturbe sérieusement l'offre mondiale.

"À moins d'une fin des hostilités, il n'y a pas grand-chose à l'horizon pour ralentir" la montée des cours du pétrole, selon une note de la National Australia Bank publiée lundi.

"La hausse prolongée des prix du pétrole et des matières premières va probablement amener les économies européennes à rationner la consommation et va peser sur la reprise économique et les bénéfices des entreprises en 2022", estime Ipek Ozkardeskaya, analyste de la banque Swissquote.

(Avec AFP)

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Commentaires 5
à écrit le 07/03/2022 à 17:47
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A décollé de la planète terre. Si vous connaissez un néo calédonien ou une néo calédonienne faut de suite vous marié... ils viennent de gagner au loto..

à écrit le 07/03/2022 à 15:11
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Et les Grands Perdants sont.......comme d'habitude, les mêmes et les Grands Gagnants...pareil. Donc a qui profite le crime ?? Chacun se fera sa opinion

à écrit le 07/03/2022 à 12:45
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J’espère que le gouvernement n’a pas oublié de saisir la collection Morozov qui est actuellement exposée à la Fondation Vuitton et qui est propriété de l’Etat russe

à écrit le 07/03/2022 à 11:53
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lemaire, un genie a lui tout seul.

le 07/03/2022 à 12:32
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Pas d'impact qu'il a dit..

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