Crédit instantané : Younited affiche des revenus en hausse de 80% au premier semestre

La plus ancienne des fintechs françaises poursuit son développement accéléré sur son créneau du crédit instantané. Elle multiplie les partenariats et vient de mettre en place les « crédits express » chez Orange Bank. Younited affirme être déjà rentable sur ses activités historiques de vente en ligne de crédits aux particuliers.
Charles Egly, co-fondateur de Younited, n'observe pas une augmentation du coût du risque.
Charles Egly, co-fondateur de Younited, n'observe pas une augmentation du coût du risque. (Crédits : DR)

 « Nous sommes en hypercroissance ». Charles Egly, co-fondateur de la fintech Younited, qui s'est fait une place en dix ans sur le credo du crédit à la consommation instantané, ne connaît pas la crise. Sur le semestre, ses revenus récurrents annualisés (revenus du second trimestre multipliés par quatre) ont grimpé de plus de 80%, à 200 millions d'euros.

« Cette estimation est d'ores et déjà dépassée et nous sommes plutôt sur des revenus annualisés de 250 millions d'euros », précise le dirigeant. Quant à la production de crédit, elle s'établit, sur un rythme annuel, à 2 milliards d'euros sur le semestre, contre 1,2 milliard d'euros l'an dernier.

La fintech n'en dit pas plus sur ses performances financières, malgré ses efforts en matière de transparence. « Nous sommes rentables sur nos activités historiques (de vente de crédit en ligne, Ndlr) en France, en Espagne et en Italie », lâche Charles Egly. Mais pas encore sur ses partenariats, une activité initiée en 2016, ni sur ses nouveaux marchés, en Allemagne et au Portugal.

Rentabilité de 20% sur l'activité historique en France

Le crédit à la consommation est par nature une activité rentable et Younited affiche même une rentabilité de 20% sur son activité historique en France. Rien à voir, donc, avec le modèle de néo-banques, centré sur les comptes bancaires et les paiements.

Mais l'avenir s'annonce-t-il aussi rose que ces folles années de croissance passées ? « Nous n'observons pas de hausse du coût du risque au premier semestre de cette année. En revanche, nous avions noté que, à la fin 2021, le coût du risque, qui était anormalement bas pendant la crise sanitaire, était revenu à ses niveaux de 2019 », avance Charles Egly.

Reste que la fintech a commencé à resserrer les conditions d'octroi d'un crédit, en augmentant notamment de 10% le revenu minimum disponible exigé en fonction de la taille du crédit.

Le pari du crédit régulé

Quant à la concurrence, Younited, agréé établissement de crédit depuis sa création, entend jouer sur son savoir-faire sur le crédit régulé pour faire la différence.

« Le crédit instantané joue la même fonction que le paiement fractionné sauf que c'est un crédit totalement régulé, et sur des montants généralement beaucoup plus élevés, jusqu'à 50.000 euros », explique Charles Egly. « Pour le client, c'est la même expérience, sauf qu'il doit signer le crédit de façon numérique », ajoute-t-il.

La nouvelle directive européenne sur les crédits à la consommation, actuellement en cours d'examen au Parlement européen, devrait sensiblement durcir les conditions d'exercice des acteurs non régulés, y compris pour les crédits inférieurs à 200 euros ou les facilités de paiement en plusieurs fois. Tous les acteurs seront logés à la même enseigne, avec notamment la nécessité de vérifier la solvabilité de l'emprunteur, de mieux informer le consommateur et faire signer un contrat. Ce qui risque de nuire à la fluidité des parcours de certains acteurs.

« Beaucoup d'acteurs du paiement différé/fractionné ne sont pas régulés. Le fait qu'une réglementation européenne plus stricte se mette en place est une bonne nouvelle pour nous car cela devrait éliminer un peu de concurrence. Le fait d'être régulé nous a d'ailleurs déjà permis de signer avec des géants mondiaux, très soucieux de protection du consommateur », résume Charles Egly.

Partenariat et vente directe doivent s'équilibrer

Younited a en effet signé plusieurs partenariats avec des enseignes emblématiques, comme Microsoft (consoles de jeux) ou les distributeurs agréés Apple (hors Apple Store) en France, en Italie, et bientôt en Espagne.

Les partenariats sont clairement le principal relais de croissance. Ils concernent les marchands, mais également les institutions financières auxquelles Younited apporte la brique « crédit instantané ».

La fintech travaille ainsi avec la banque publique Bpifrance - son plus gros partenaire en termes de volumes - pour la mise à disposition de prêts aux TPE/PME, mais aussi avec la banque en ligne Fortuneo (Crédit Mutuel Arkéa), la néo-banque N26, et également Orange Bank, qui vient de mettre en place ses « prêts express » pour ses clients ou non (sous réserve d'accepter de partager l'historique bancaire).

Pour l'heure, l'activité liée aux partenariats représente 30% des revenus, mais elle augmente deux fois plus vite que l'activité historique de vente en ligne de crédit auprès des particuliers, et les deux activités devraient à terme s'équilibrer.

Si la hausse des taux (et l'inflation) devrait calmer la consommation des ménages, les vents restent, selon la fintech, toujours aussi favorables pour les partenariats.

« Les e-marchands souhaitent de plus en plus des solutions de crédit régulé, et les établissements financiers de second rang se rendent compte que la technologie du crédit est très onéreuse à développer », estime Charles Egly.

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