Le scandale Wirecard éclabousse un autre organe de supervision

L'Apas est l'autorité publique censée superviser les commissaires aux comptes et cabinets d'audit. Son directeur a reconnu la semaine dernière avoir effectué à titre privé des opérations boursières sur le titre Wirecard.
(Crédits : Michael Dalder)

Le chef de l'organisme allemand de contrôle des cabinets d'audit (Apas) a été mis à pied pour avoir spéculé sur des titres de la société Wirecard au moment où la société de paiements en ligne était soupçonnée d'irrégularités qui ont conduit à sa faillite, ont indiqué lundi les autorités.

L'Apas est l'autorité chargée de superviser les commissaires aux comptes et cabinets d'audit. L'un de ces cabinets, le géant mondial de l'audit Ernst & Young (EY), est visé par une enquête préliminaire pour ses carences présumées dans la vérification des comptes de Wirecard.

Le patron de l'Apas, Ralf Bose, avait reconnu la semaine dernière, devant la commission parlementaire enquêtant sur ce scandale, qu'il avait effectué à titre privé des opérations boursières sur le titre Wirecard entre fin avril et fin mai 2020 alors que la société était déjà dans la tourmente.

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Les organismes publics de contrôle en question

Wirecard, entreprise cotée au Dax à Francfort, a déposé son bilan en juin lorsque ses responsables ont avoué que 1,9 milliard d'euros inscrits dans les comptes n'existaient pas. Cette affaire a ébranlé la place financière de la première économie européenne et mis en lumière les défaillances en matière de supervision et de vérification des comptes.

M. Bose est suspendu "pour assurer l'intégrité de l'Apas" le temps nécessaire pour éclaircir les reproches qui lui sont faits, a indiqué lundi le ministère de l'Economie.

Les pratiques reconnues par le chef de l'Apas témoignent "d'une effroyable ignorance des conflits d'intérêts", avaient critiqué des parlementaires verts tandis que le ministre de l'Economie Peter Altmaier s'était déclaré "très supris".

Les nombreuses investigations, judiciaires et administratives, en cours sur l'affaire Wirecard, ont également révélé récemment que quelque 85 salariés du gendarme allemand de la finance, la Bafin, avaient aussi spéculé sur l'action de la société au premier semestre 2020.

La Bafin s'est vu reprocher son manque de vigilance malgré plusieurs alertes sur des fraudes alléguées au sein de la firme bavaroise. Des réformes pour renforcer ses règles de surveillance ont été présentées par le gouvernement.

Lire aussi : Scandale Wirecard : le cabinet EY savait depuis des années, affirme le FT

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