Société Générale s'en sort mieux que prévu sur les marchés

La banque de La Défense a dépassé les attentes avec des revenus en hausse de 9,6% et une bénéfice net de 1,2 milliard d'euros (+32%) au troisième trimestre. Son activité sur les marchés de taux est stables, contre un fort recul chez BNP et Crédit Agricole. La banque se rapproche d'un accord avec les autorités américaines. L'action gagne plus de 2%.
Delphine Cuny
La Société Générale met fin ce trimestre aux impacts financiers des grands litiges avec les autorités américaines relatifs à la période pré-crise financière a assuré son directeur général, Frédéric Oudéa.
La Société Générale "met fin ce trimestre aux impacts financiers des grands litiges avec les autorités américaines relatifs à la période pré-crise financière" a assuré son directeur général, Frédéric Oudéa. (Crédits : Charles Platiau)

[Article mis à jour à 12h]

Presque tous les indicateurs sont au vert pour la banque au carré rouge et noir. Société Générale a publié ce jeudi 8 novembre des résultats supérieurs aux attentes des analystes au troisième trimestre, tirés par une stabilisation de l'activité de banque de détail et un rebond de celle sur les marchés financiers. Elle a généré un produit net bancaire de 6,5 milliards d'euros, en hausse de de 9,6%, en partie gonflé par la réévaluation de ses titres Euroclear (+4,4% hors cet effet), et un bénéfice net de 1,2 milliard d'euros, en croissance de 32,4%.

L'action Société Générale gagne plus de 2,7% ce jeudi à la mi-journée, signant la deuxième plus forte hausse du CAC 40. Elle affiche un recul de 20% depuis le début de l'année.

Scrutée de près par les analystes, la banque de financement et d'investissement (division "grande clientèle et solutions investisseurs") s'affiche en hausse de 7,7% à 2,1 milliards d'euros, grâce à une hausse de 7,9% des activités de marchés, avec un bond de 19% sur les marchés d'actions et une stabilité sur ceux de taux, changes et matières premières, quand les concurrents BNP Paribas et Crédit Agricole ont fait état d'une forte baisse dans ce domaine (autour de 15%). Le bénéfice net de la branche augmente de 6,2% à 345 millions d'euros.

« Société Générale publie des résultats trimestriels solides avec un bon niveau de rentabilité. Nos revenus augmentent grâce à la croissance confirmée des activités de banque de détail et services financiers Internationaux et à la bonne dynamique des activités de financement et conseil et de marché » s'est félicité Frédéric Oudéa le directeur général, dans le communiqué.

Dans la banque de détail en France, le produit net bancaire (PNB) est en effet en hausse de 1,8% à 1,95 milliard d'euros (+2,3% hors provisions PEL/CEL), « dans un contexte de taux toujours bas et de transformation du réseau », le bénéfice net est stable à 320 millions d'euros. Le PNB est attendu en baisse de 1% à 2% sur l'année comme indiqué cet été (-0,6% à ce stade).

Dernier litige bientôt réglé

A l'international, les revenus des activités de banque de détail et de services financiers opèrent un rebond sur un an (+7,3% à 2,09 milliards d'euros).

« Une bonne performance à confirmer dans le temps » ont estimé les analystes du courtier Jefferies dans une note à leurs clients ce jeudi matin.

Par ailleurs, Société Générale dit avoir réalisé une « nouvelle avancée dans la résolution des litiges ». Il lui reste en particulier un dernier important litige avec les autorités américaines, concernant les soupçons de violation d'embargo (avec l'OFAC - Office of Foreign Asset Control - l'entité du Trésor américain chargée de faire respecter les embargos), qui devrait l'être « dans les prochains jours ou prochaines semaines » a indiqué Frédéric Oudéa lors d'une conférence téléphonique ce jeudi matin. La banque a accru de 136 millions d'euros sa provision pour litiges qui s'élève désormais à 1,58 milliard d'euros à fin septembre.

« Le coût financier attendu du règlement futur du dossier sanctions américaines est intégralement couvert par la provision allouée au sein de la provision pour litiges » affirme la banque. « Le groupe met fin ce trimestre aux impacts financiers des grands litiges avec les autorités américaines relatifs à la période pré-crise financière » a ajouté le directeur général.

La banque a également annoncé avoir signé un accord définitif avec Commerzbank au sujet de l'acquisition des activités « Equity Markets and Commodities » de la banque allemande, pour renforcer son pôle de produits dérivés et de gestion d'actifs. En revanche, elle a indiqué qu'elle prévoyait d'autres cessions d'actifs après la vente d'Euro Bank en Pologne, de la Bulgarie et de l'Albanie.

Pas de stress sur les stress tests

Interrogé sur les résultats de la banque aux stress tests de l'Autorité bancaire européenne (ABE) et les commentaires du vice-président de la Banque centrale européenne (BCE) sur les établissements ayant un ratio de fonds propres "durs" (CET1) inférieur à 9% dans un scénario extrêmement adverse, comme la Société Générale (à 7,61%) mais aussi BNP Paribas, Frédéric Oudéa a tenu à relativiser.

« Il ne faut pas trop extrapoler les propos qui ont été tenus dans un discours. Je ne crois pas que les 9% seront émis comme une règle absolue » a déclaré le directeur général au cours de la conférence téléphonique. « Je tiens à souligner le caractère extraordinairement théorique des stress tests, qui partent d'un bilan statique, un portefeuille qui ne bouge pas, et ne prennent pas en compte les cessions et l'optimisation du capital » a relevé Frédéric Oudéa.

 Il a confirmé l'objectif de porter le ratio CET1 de la banque à 12% d'ici 2020, contre 11,2% à fin septembre 2018.

« Le plus grande banque américaine, JP Morgan se pilote avec un Core Tier 1 de 12%, les autres banques américaines à moins de 12%. Notre groupe étant deux fois plus petit que JP Morgan, je ne vois pas en quoi ce ratio de 12% poserait problème » a ajouté le patron de la Soc Gen. « Nous n'avons pas eu de contact avec la BCE mais nous sommes extrêmement sereins. »

Le directeur général du Crédit Agricole S.A., Philippe Brassac, avait également jugé, lors de la présentation des résultats du groupe publiés mercredi, que les stress tests de l'ABE reposaient sur « des hypothèses peu probables, peu réalistes, totalement excessives sur la rémunération des dépôts. »

Delphine Cuny

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Commentaire 1
à écrit le 08/11/2018 à 9:17
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Pourquoi vous ne mettez pas les photos du nouveau siège social de la SG ? Attention vous faites de la désinformation là. Caractérisée.

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