Les fonds n'ont pas renoncé à s'emparer des emballages de Saint-Gobain

Le groupe veut introduire en Bourse Verallia, sa division emballage, mais cinq fonds, dont le consortium Axa PE-Blackstone-TPG, n'ont pas renoncé à la racheter.
Copyright Reuters

Le 13 octobre dernier, Saint-Gobain avait officiellement pris sa décision : sa division spécialisée dans l'emballage en verre, rebaptisée Verallia, fera l'objet d'une introduction en Bourse partielle au plus tôt au deuxième trimestre de cette année. Cette annonce avait alors été interprétée comme une fin de non-recevoir envoyée aux candidats au rachat, le groupe n'étant pas satisfait des prix proposés.

Pourtant, depuis l'automne dernier, les investisseurs, notamment financiers, n'ont pas renoncé à l'idée de mettre la main sur Verallia. Mieux, ils s'agitent en coulisse pour convaincre la direction du groupe de revenir sur son choix. Cinq grands fonds d'investissement internationaux sont encore sur les rangs : Apollo, KKR et un consortium regroupant le français Axa Private Equity (PE), Blackstone et TPG. Le groupe irlandais Ardagh, troisième fabricant d'emballages en verre d'Europe et acquéreur en septembre dernier d'Impress, n'est plus en course. Le leader mondial du secteur, Owens-Illinois, ne peut, pour sa part, prétendre au rachat pour des raisons concurrentielles.

Quelques zones d'ombre

Sur les marchés, Verallia est valorisée autour de 4 milliards d'euros par les analystes. Mais « ce chiffre sera difficile à atteindre », selon une source proche du dossier, évoquant "la forte incertitude liée à une introduction en Bourse depuis le début de la crise". Depuis la faillite de Lehman Brothers en septembre 2008, seuls deux placements de taille ont été réalisés à la Bourse de Paris : CFAO, en décembre 2009, qui a levé 927 millions d'euros, et Medica, en février 2010 (293 millions). En outre, "Verallia souffre d'un désavantage : sa faible exposition aux pays émergents, qui freine certains investisseurs sur les marchés", estime un bon connaisseur du dossier. Autant de zones d'ombre qui, espèrent les candidats encore intéressés, pousseront Saint-Gobain à leur ouvrir de nouveau la porte. Parmi les cinq fonds, c'est le consortium Axa PE-Blackstone- TPG qui semble le mieux armé pour financer une telle opération. KKR, de son côté, peut faire valoir sa bonne connaissance du secteur. Le fonds américain est en effet resté près de vingt ans au capital d'Owens-Ilinois, après l'avoir racheté en 1987.

En 2007, déjà, le groupe présidé par Pierre-André de Chalendar avait cherché à céder l'ex-Saint- Gobain Emballage, qui était alors valorisée entre 4 et 5 milliards d'euros. Mais la crise l'avait contraint à reporter sine die son projet. En 2009, Verallia a généré un chiffre d'affaires de 3,44 milliards d'euros. Selon nos informations, la société devrait enregistrer une marge brute opérationnelle (Ebitda) proche de 700 millions d'euros en 2010.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.