Saint-Gobain et Hyundai s'associent pour une usine solaire

D'un côté Hyundai, un coréen qui veut se placer sur le marché encombré de la production solaire, de l'autre un français, Saint-Gobain, qui cherche des débouchés pour son verre dans ce secteur. Les deux groupes étaient faits pour s'entendre, et sur une technologie qui les réunisse, les cellules solaires à couches minces.

Le groupe sud-coréen Hyundai Heavy Industries et Saint-Gobain ont donc annoncé qu?ils allaient se lancer ensemble dans la fabrication de cellules photovoltaïques en couches minces en Corée. Le groupe français fournira les plaques de verre support des cellules, via sa filiale coréenne Hankuk Glass Industries.

Ce sera la 3ème usine de cellules en couches minces de Saint-Gobain, après les deux usines construites par sa filiale Avancis en Allemagne.

Cette usine aura une capacité de 100 MW au départ, mais Hyundai veut la porter à 400 MW en 2015. Les deux partenaires se partageront l'investissement initial de 195 millions $. La construction démarrera en décembre et s'achèvera en 2012.

Saint-Gobain persiste ainsi dans son choix de soutenir les cellules en couches minces, pour lesquelles il peut fournir des plaques de verres comme support : ces cellules sont composées d'une très fine couche d'un alliage déposé sur du verre ou du plastique. Moins chères, elles sont aussi d'un rendement inférieur aux cellules classiques en tranches de silicium.

Le groupe français, qui parie sur le solaire, est partenaire dans plusieurs pays pour la production de ce type de cellules, dont l'intérêt économique est de plus en plus contesté depuis la chute du prix des cellules en silicium.

Il est partenaire pour la production de tuiles solaires en France -- des tuiles Sunstyle conçues par Solaire France, en partenariat avec Saint-Gobain Solar, sont par exemple installées sur les entrepôts de Saint-Charles International à Perpignan (Pyrénées Orientales) -- , aide la start-up francilienne Solsia à financer son programme de R&D pour la fabrication de panneaux solaires à couches minces à haut rendement, et a récemment investi dans une nouvelle usine de cellules en couches minces en Allemagne.

La division Saint-Gobain Solar prévoit un chiffre d?affaires 2010 de 300 millions d?euros, après 200 millions en 2009, mais son objectif est d?atteindre 2 milliards d?euros dans cinq ans. « Nous pouvons atteindre un milliard assez facilement, puis nous ferons des acquisitions », a expliqué récemment Pierre-André de Chalendar.

De son côté, Hyundai veut compter dans le solaire. En 2008, il avait fait sensation en annonçant un programme d'investissement dans le solaire de 300 milliards de wons (près de 200 millions d'euros aujourd'hui), destiné à booster ses capacités à 330 MW en 2009. A l'époque, Min Keh-sik, le PDG de HHI, avait déclaré que son but était de faire du groupe le centre international de l'industrie photovoltaïque.

Dans une région asiatique où ce ne sont pas les grands industriels de solaire qui manquent, entre les chinois Suntech, Yingli ou Solarfun par exemple, et japonais comme Sharp ou Kyocera, Hyundai se fait peu à peu aussi une place au soleil.

Le sud-coréen a annoncé, cet été, qu'il voulait augmenter ses capacités de production de cellules solaires, pour les porter à 600 MW, mais à l'époque, il ne parlait pas des couches minces mais des cellules en silicium. Il a aussi sécurisé ses approvisionnements en silicium jusqu'en 2015 auprès de son compatriote Korea Advanced Materials et de Woongjin Holdings.

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