Pour Airbus, le B787 n'est pas le "Dreamliner" mais le "Subsidy-liner"

Dans le feuilleton des aides publiques à l'aéronautique qui fait l'objet d'une plainte respective des Etats-Unis et de l'Union européenne depuis, Washington et Airbus d'un côté, Bruxelles et Boeing de l'autre, n'ont pas la même analyse du dernier rapport de l'OMC.
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Pour Boeing, le B787, est le Dreamliner. Pour son rival Airbus, « le B787 doit être dorénavant rebaptisé le "Subsidy-liner" (B7aid7). Les conclusions rendues par l'OMC prouvent qu'il s'agit de l'avion le plus lourdement subventionné de l'histoire de l'aviation", a déclaré dans un communiqué Rainer Ohler, le directeur de la communication d'Airbus, en commentant un rapport publié ce lundi de l'organe d'appel de l'Organisation mondiale du commerce (OMC).

Airbus estime le préjudice à 45 milliards de dollars

Ce dernier, selon Rainer Olher, « confirme, voire élargit, l'existence de subventions illégales versées par les Etats-Unis à Boeing ». « Initialement estimées par l'OMC à au moins 5,3 milliards de dollars, quelques dizaines de milliards de dollars supplémentaires viennent s'ajouter résultant de la décision rendue ce lundi, selon Airbus, qui chiffre le préjudice commercial des aides obtenues par Boeing à environ 45 milliards de dollars.

« L'organe d'appel s'est à présent exprimé sur les deux cas concernant Airbus et Boeing", a déclaré Rainer Ohler. "Si l'on compare les plaintes principales déposées par les deux parties, le résultat est clair et net : les aides financières versées à Boeing sont fondamentalement illégales alors que le système des prêts accordés à Airbus par les gouvernements européens est légal et son utilisation future est autorisée. Boeing et les Etats-Unis disposent à présent de six mois pour appliquer la décision de l'OMC".

Une victoire éclatante pour les Etats-Unis

Forcément, comme c'est le cas depuis le début de la procédure fin 2004, les Etats-Unis n'ont pas la même vision que les Européens des textes de l'OMC. Le représentant américain au Commerce extérieur, Ron Kirk, a revendiqué dans un communiqué une "victoire formidable" à l' OMC , indiquant qu'à "chiffres comparables", l'organisation genevoise avait décelé seulement "trois à quatre milliards de dollars" de subventions illégales américaines, contre 18 milliards de dollars de subventions illégales de l'Union européenne.

D'après les Etats-Unis, les subventions européennes ont fait perdre l'équivalent de 342 commandes d'avions à Boeing tandis qu'à l'inverse les subventions américaines n'ont fait perdre l'équivalent que d'un "peu plus de 100" commandes d'avions à Airbus. Au final, selon les Etats-Unis l'OMC a jugé que l'avionneur américain Boeing avait reçu quatre à six fois moins de subventions publiques que son concurrent européen Airbus.

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