Vol Rio-Paris, une contre-expertise charge l'équipage

Une contre-expertise assure que l'accident de l'AF447 survenu en 2009 dans l’océan Atlantique aurait pour origine une défaillance humaine.
Les simulations et les expertises "ont clairement établi la prédominance des facteurs humains dans les causes de l'accident et dans les facteurs contributifs".

Après l'accident du MH 370, c'est le vol Rio-Paris qui revient sur le devant de la scène. Selon le rapport de la contre-expertise ordonnée dans l'enquête judiciaire, dont l'AFP a eu connaissance mardi, la catastrophe du vol Rio-Paris d'Air France en juin 2009 serait due à "une réaction inappropriée de l'équipage après la perte momentanée des indications de vitesse".

"L'accident aurait pu être évité" par des actions "appropriées"

Les simulations et les expertises "ont clairement établi la prédominance des facteurs humains dans les causes de l'accident et dans les facteurs contributifs", affirment les cinq experts dans leurs conclusions. "Nous avons aussi déterminé que l'accident aurait pu être évité, et ceci par quelques actions appropriées de l'équipage", ajoutent-ils.

L'accident de l'Airbus A330 d'Air France, qui s'était abîmé le 1er juin 2009 dans l'océan Atlantique au large du Brésil, avait coûté la vie aux 228 passagers et membres d'équipage.

L'équipage aurait mal réagi à la situation

Cette contre-expertise, datée du 30 avril, avait été ordonnée un an plus tôt par les juges Sylvia Zimmermann et Sabine Kheris, après une première expertise qui avait été présentée en juillet 2012 aux familles des victimes. 

Dans cette enquête, Air France et Airbus sont mis en examen depuis 2011 pour homicides involontaires. Les auteurs de la contre-expertise, qui dressent une liste de 14 facteurs contributifs par ordre d'importance, écrivent :

"Il a été déterminé par notre collège d'experts que l'accident est dû à la perte de contrôle de l'avion suite à la réaction inappropriée de l'équipage après la perte momentanée des indications de vitesse"

Ils citent d'abord la responsabilité de l'équipage, en évoquant "l'absence d'analyse structurée de la panne présente", "la non compréhension de la situation" et "la répartition des tâches dans le cockpit qui n'a pas été appliquée de manière rigoureuse".

Sondes Pitot

Mais ils mettent également en cause la compagnie aérienne, en déplorant une "absence de directives claires de la part d'Air France malgré plusieurs cas analogues faisant suite à des givrages des sondes Pitot et donc un retour d'expérience insuffisant". Ils pointent par ailleurs "l'insuffisance de la formation des pilotes dans l'application de la procédure +IAS douteuses+", requise lors du givrage des sondes et sur le comportement de l'avion lors de la perte des indications de vitesse.

Contacté par l'AFP, un des avocats des proches des victimes, Maître Yassine Bouzrou, a jugé le rapport "plein de contradictions et d'imprécisions". "Les experts se contentent de blâmer les pilotes tout en éludant la question centrale des défaillances techniques", a-t-il réagi.

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Commentaires 24
à écrit le 15/05/2014 à 9:39
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Le reste du monde aéronautique, anglo-saxons en tête, a bien compris de quoi il retourne (je suis CDB dans un compagnie du Golfe) Ces trois navigants aux heures de vol impressionnantes n'avaient aucune expérience des situations un peu extrêmes (aucu...

le 23/05/2014 à 14:49
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Mais l'important c'est d'apprendre de ses erreurs et faire en sorte chez air France de mieux préparer ses pilotes à de telles situations. Et je pense que l'on en est loin Air France faisant appel de cette expertise afin de sauvegarder la paix sociale...

à écrit le 14/05/2014 à 23:56
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Un avion tel un Airbus vole a haute altitude, une donnée connue mais peu prise en compte est celle des particules à haute énergie, nettement plus dangereuses à 30 000 pieds, qu'au sol et qui ont la capacité de provoquer des "bugs" dans les circui...

à écrit le 14/05/2014 à 10:15
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Et oui une triste erreur de pilotage, c'est dur à attendre pour les familles des victimes et pour les familles des pilotes morts mais l'erreur est humaine et cela arrive. Malheusement. ce qui est plus navrant c'est le refus du SNPL et des avocats des...

à écrit le 14/05/2014 à 8:15
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Et apres ils se mettent en greve...feraient mieux d apprendre à piloter...faire le beau ou reagir en situation relle il y a un gouffre....

à écrit le 14/05/2014 à 6:36
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Plusieurs rapports dont certains internationaux, mettent en avant la faille des pilotes face à un incident considéré comme mineur. La douleur des familles doit être très vive et est compréhensible, malheureusement le refus de leurs avocats de reconna...

à écrit le 13/05/2014 à 23:06
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le plus extraordinaire c'est qu' en laissant faire l' avion tout serait rentré dans l'ordre en quelques secondes . Les pilotes ne savent plus piloter car habitué au tout automatique !

à écrit le 13/05/2014 à 21:40
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AF, le SNPL vont pas être contents d'avoir des pilotes aussi peu qualifiés

à écrit le 13/05/2014 à 20:49
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Et encore une fois Airbus mène le match contre l'association de pilotes : Mont Saint-Odile, Mulhouse, New Jersey, Québec, Casablanca, Rio-Paris.... Reste à savoir si cette contre-expertise aura des effets sur les dédommagements aux familles des victi...

à écrit le 13/05/2014 à 20:49
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par contre pour faire grève, ils sont les meilleurs.

à écrit le 13/05/2014 à 20:36
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Meme en presence de problemes techniques, y compris graves et serieux, l avion peut etre recupere dans la majorite des cas .... les raisons invoquees dans l article sont toutes sauf surprenantes...La tragedie effroyable qui en est la consequence, f...

à écrit le 13/05/2014 à 20:28
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L'origine du crash de l'AF 447 est clairement l'ordre à cabrer donné par le pilote et maintenu jusqu'à l'impact. Comme mentionné, c'est une faute de débutant. Justement, parce qu'on n'est pas dans un salon, lorsqu'un instrument se flagge, ici l'IAS,...

le 13/05/2014 à 21:18
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C'est assez hallucinant de lire votre commentaire rempli de fatuité et de "il n'y a qu'à". Tout d'abord, vous dites qu'il suffit de ne toucher à rien. De nuit, au milieu de turbulences fortes et sans références extérieures, avec seulement les indi...

le 13/05/2014 à 23:12
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il est de toute façon un peu facile d'accuser des morts, ils ne peuvent plus se défendre, et ce, quelles que furent les circonstances.

le 14/05/2014 à 0:59
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Navré si cela vous hallucine, mais je maintiens. Reprenons vos arguments: Qu'est ce qui est vrai, qu'est ce qui est faux: en cas de discordance dans les mesures les infos sont flagguées: une joli croix est mise en superposition ou une couleur i...

le 15/05/2014 à 21:36
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Il semble que vos propos, bien qu'argumentés, ne soient guère convaincants. Je me permets à mon tour de les reprendre. Le décrochage n'a jamais été lié à la vitesse. Il est exclusivement lié à l'incidence. On peut décrocher à n'importe quelle vit...

le 17/05/2014 à 21:52
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“Le décrochage n'a jamais été lié à la vitesse. Il est exclusivement lié à l'incidence. On peut décrocher à n'importe quelle vitesse, tout dépend du facteur de charge sous lequel on est ou, incidemment, de la rafale que l'on subit en atmosphère turbu...

à écrit le 13/05/2014 à 19:29
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C'est ce qu'avaient conclu tous les experts anglo-saxons. avec les enregistrement des boites noires. Une erreur de pilotage de débutant. aucun esprit d'équipe, un commandant de bord inexistant...Mais par orgueil national on a préféré parler en France...

le 13/05/2014 à 21:45
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et des grévistes!

à écrit le 13/05/2014 à 19:12
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Il a fallut 5 ans aux "experts" pour estimer que les pilotes avaient agit de façon inappropriée. Les pilotes, eux ont disposé de moins de 3 minutes pour réagir. S'ils avaient eu le temps de réunir un comité d'experts au calme dans un grand hôtel par...

le 14/05/2014 à 10:36
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Il a fallu tant de temps parce que les avocats des familles ne veulent pas entendre que les pilotes qui ont mal réagi et sont la cause du crash (y'a des sous à perdre) et sont prets à faire appel sur appel de ce constat. Dès la remontée des boites no...

à écrit le 13/05/2014 à 18:56
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Les conducteurs d'engins de travaux publics sont plus habiles que les soit disant pilotes de gros porteurs de passagers. Cela fait trente ans que je pratique comme loisir la voile et la seule personne a bord qui a eu le mal de mer est un (pilote) de ...

le 13/05/2014 à 23:34
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Comme c'est malhabile de sa part :)

le 14/05/2014 à 7:43
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Intéressant votre commentaire......

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