Space X, Virgin Galactic, constellation de satellites, retour sur la lune de la NASA... tandis que les projets, principalement américains, de conquête de l'espace se multiplient, la filière aéronautique et spatiale en France compte, elle, ses pertes suite la pandémie de Covid-19. Le secteur a en effet perdu 8% de ses effectifs en 2020, selon une étude de l'Insee publiée mercredi. Dans ce contexte de compétition avec les sociétés de l'espace, si cette baisse reste "limitée", la filière française a toutefois perdu un tiers de son activité sur la période, selon une étude de l'Insee.

Dans le détail, les 4.480 entreprises de la filière en France hors Guyane employaient 263.000 salariés fin 2020 (hors intérim), soit une baisse de 8,1% (-23.300 salariés) par rapport à 2019. La perte est aussi "quatre fois plus élevée que dans le reste de l'économie", affirme l'Institut national de la statistique.

Au total, les activités aérospatiales représentent 7% des emplois salariés industriels en France.

Les PME sont les plus touchées

Aussi, c'est la perte d'activité, en repli de 32% à 106 milliards d'euros en 2020, observée par l'Insee qui est plus inquiétante. Pour y faire face, les entreprises du secteur ont pu être aidées par les mesures de soutien mises en place par l'État : 80% des entreprises ont eu recours à l'activité partielle, 47% à des prêts garantis par l'Etat (PGE).

Les grandes entreprises du secteur ont davantage été touchées par la baisse d'activité, mais ont réduit moins fortement leurs effectifs que les PME (-6% contre -16%).

Au total, le Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales (Gifas) estimait en début d'année que 60.000 emplois étaient menacés par la crise, mais que les divers dispositifs avaient permis d'en sauver la moitié.

Aussi, les programmes militaires ont joué le rôle d'"amortisseur de crise" pour le tiers des sociétés qui y sont impliquées.

Le difficile retour au niveau d'avant-crise

Pour les industriels de l'espace, la compétition est aussi un autre facteur à prendre en compte, en plus de la pandémie. En septembre, le groupe européen ArianeGroup, qui développe le lanceur lourd Ariane 6 annonçait la suppression de 600 postes d'ici la fin 2022. ArianeGroup fait face à la féroce concurrence de l'américain SpaceX et ses lanceurs réutilisables.

L'optimisme est donc encore loin d'être de retour. Le taux d'utilisation des capacités industrielles a rebondi de 8 points début 2021, à 80%, par rapport à la moyenne de 2020. Mais il est encore loin de son niveau de 2019 (92%).

"En partie préservé par les dispositifs d'aides en 2020, l'emploi bénéficierait peu du redécollage de l'activité", conclut l'Insee.

(Avec AFP)