Airbus confirme son retour aux bénéfices, Boeing reste dans le rouge

Après avoir clôturé une année noire, Airbus a publié un bénéfice net de 362 millions d'euros au premier trimestre, tandis que son rival américain a, lui, enregistré son sixième trimestre consécutif de pertes, à -353 millions de dollars.
(Crédits : Benoit Tessier)

Les courbes prennent un chemin opposé.  Alors qu'Airbus a gagné de de l'argent pour le deuxième trimestre consécutif malgré l'impact de la crise qui frappe le transport aérien, Boeing, plombé par des problèmes sur certains de ses modèles d'avion comme le 737 MAX ou le 787, est resté  dans le rouge pour le sixième trimestre consécutif. Le constructeur européen a en effet annoncé un bénéfice net de 362 millions d'euros au cours des trois premiers mois de l'année (contre une perte nette de 481 millions un an plus tôt), tandis que Boeing a accusé une perte de 537 millions de dollars.

Des perspectives encore "incertaines" pour Airbus

La perte opérationnelle de Boeing a atteint 353 millions de dollars (292,44 millions d'euros) au cours du premier trimestre (contre une perte de 1,70 milliard de dollars). A l'inverse, sur la même période, Airbus a aussi multiplié par trois le bénéfice opérationnel ajusté lié à ses activités d'avions commerciaux, à 533 millions d'euros, essentiellement à la faveur d'un contrôle des coûts et d'un effet de change favorable.

Malgré ces notes d'optimisme, sur les trois premiers mois de l'année, "le premier trimestre montre que notre secteur n'a pas encore surmonté la crise et que le contexte de marché demeure incertain", estime le président exécutif d'Airbus Guillaume Faury, cité dans le communiqué. Pour rappel, Airbus avoir accusé une perte de 1,1 milliard d'euros en 2020, lançant un plan de restructuration important en Europe.

Si l'avionneur européen a livré 125 avions commerciaux sur le trimestre, trois de plus que l'an passé, il reste prudent : il maintient ses prévisions inchangées pour 2021, tablant notamment sur un nombre de livraisons d'avions au moins équivalent à celui de l'an passé (566 appareils) et sur un bénéfice opérationnel ajusté de deux milliards d'euros. Ce niveau de livraisons quasiment similaire à celui de l'an dernier, explique la stabilité du  chiffre d'affaires, à 10,5 milliards d'euros. Celui de Boeing a baissé de 10%, à 15,2 milliards de dollars.

Airbus a en effet en enregistré 39 commandes d'avions au premier trimestre, contre 356 l'an passé. Mais il a déploré dans le même temps 100 annulations de commandes, conséquence des difficultés financière et du manque de perspectives de compagnies aériennes confrontés à la chute du trafic aérien mondial provoqué par l'épidémie.

Boeing compte sur la vaccination

Chez Boeing, on préfère faire le pari de la reprise économique. La pandémie "continue de rendre le marché difficile au niveau mondial", a commenté le directeur général du groupe, Dave Calhoun, dans un communiqué. Mais "nous estimons que 2021 représentera un tournant pour notre secteur avec l'accélération de la distribution du vaccin."

Et de tempérer également car les compagnies volaient au premier trimestre "à moins de 60% de leurs capacités normales au niveau mondial", a-t-il noté. Le trafic de passagers devrait revenir au niveau de 2019 "en 2023 ou 2024".

Après le feu vert de plusieurs régulateurs fin 2020, Boeing a pu reprendre les livraisons de son 737 MAX, cloué au sol pendant près de deux ans, et en a acheminé plus de 85 depuis. Cela lui a aussi permis d'enregistrer en février, puis en mars, plus de commandes d'avions que d'annulations pour la première fois depuis novembre 2019 grâce à quelques gros contrats, avec Southwest et United Airlines notamment. Mais le groupe est en train de "finaliser" avec le régulateur de l'aviation américain la documentation devant permettre de régler la situation,  a souligné M. Calhoun sans donner de date. La Chine, gros marché pour Boeing, n'a par ailleurs toujours pas donné son feu vert au 737 MAX. Il est "probable" que ce sera "au second semestre", a dit M. Calhoun.

Lire aussi : Conflit Airbus-Boeing : Bruxelles et Washington enterrent provisoirement la hache de guerre

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Commentaires 9
à écrit le 30/04/2021 à 6:37
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60% au premier trimestre niveau mondial, c'est écrit mais faut croire que lire est un exercice difficile.

à écrit le 29/04/2021 à 16:21
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En France, mise à part un mois de chômage partiel entre avril et mai 2020, Airbus n'a perçu aucune aide de l'État, une performance !!

le 30/04/2021 à 8:23
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Et le chômage partiel jusqu'en mars 2021? Et le chômage partiel longue durée? Ce sont des aides de l’État, ce qui est très bien d’ailleurs!

le 30/04/2021 à 12:17
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Vous oubliez bien vite les aides publiques pour la R&D et R&T (avion à propulsion hydrogène, ...). Airbus n'abuse pas dy système, mais dire qu'il n'y a aucune aide d'état serait un mensonge.

à écrit le 29/04/2021 à 14:57
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!!! Pas un avion dans le ciel, les compagnies aériennes au bord du gouffre et Airbus fait des benef'! Ils sont trop fort chez Airbus. "Porvou que ça doure".

le 29/04/2021 à 18:53
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@Valbel89: Incompréhensible, en effet: si Airbus fait des bénéfices en ne vendant pas d'avions, Air France devrait être bénéficiaire puisqu'en n'en faisant pas voler; à moins que nos impôts ne servent à payer les charges.

le 29/04/2021 à 18:53
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@Valbel89: Incompréhensible, en effet: si Airbus fait des bénéfices en ne vendant pas d'avions, Air France devrait être bénéficiaire puisqu'en n'en faisant pas voler; à moins que nos impôts ne servent à payer les charges.

le 30/04/2021 à 9:48
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"à moins que nos impôts ne servent à payer les charges. " Et leurs "bénéfices" visiblement aussi...

le 30/04/2021 à 12:19
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Pas un avion dans le ciel.... en Europe uniquement du fait de la non synchronization des politiques de confinement. La Chine, les USA ainsique que l'Asie du su-est permettent de maintenir des livraisons correctes et donc des revenus conséquents.

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