Plus d'un milliard d'euros de perte nette en 2020, l'année noire mais «résiliente» d'Airbus

L'avionneur a vu son chiffre d'affaires chuter de 29%, tandis qu'il a livré un tiers d'avions en moins en raison de l'arrêt du trafic aérien pendant la pandémie. Avec une perte nette inférieure au concurrent Boeing, son président évoque également « les nombreuses incertitudes » pour 2021 « sur un marché difficile ».
(Crédits : Benoit Tessier)

Le constructeur aéronautique Airbus a publié jeudi une perte nette de 1,1 milliard d'euros en 2020, limitant la casse malgré la déconfiture du secteur aérien sous l'effet de l'épidémie.

Avec un trafic aérien mondial en berne et les compagnies aériennes clientes financièrement exsangues, l'avionneur a vu son chiffre d'affaires reculer de 29%, à 49,9 milliards d'euros.

Cela reflète le "marché difficile qui impacte l'activité avions commerciaux", juge le groupe, qui en 2020 a livré 566 appareils, un tiers de moins de l'année précédente.

Lire aussi : Airbus va augmenter sa production en 2021 à un rythme moins soutenu que prévu

Pas de dividende sur 2020

Signe que l'avionneur européen ne s'attend pas à un rebond immédiat du marché, Airbus prévoit en 2021 de livrer le "même nombre d'avions commerciaux qu'en 2020".

"Les résultats 2020 témoignent de la résilience d'Airbus dans la crise la plus sévère qu'ait connue l'industrie aérospatiale", estime son président exécutif Guillaume Faury, cité dans le communiqué.

"De nombreuses incertitudes subsistent pour notre industrie en 2021, car la pandémie continue d'impacter nos vies, nos économies et nos sociétés", ajoute-t-il.

Comme l'an passé, le groupe indique qu'il ne proposera donc pas de dividende pour l'année 2020.

Lire aussi : Airbus table sur une production record d'A320 dès 2023 !

Une perte nette dix fois plus importante chez Boeing

L'avionneur européen s'en tire toutefois mieux que son concurrent Boeing. Le géant américain a essuyé une perte de 11,9 milliards de dollars en 2020, plombé par les déboires du 737 MAX et le retards des premières livraisons du 777X à fin 2023.

La perte nette d'Airbus est légèrement inférieure à celle de l'an passée, marquée par une amende de 3,6 milliards d'euros dans une affaire de corruption.

En dépit de livraisons en berne, Airbus a réussi à dégager un bénéfice opérationnel ajusté de 1,7 milliard d'euros et prévoit 2 milliards pour 2021.

Mais plusieurs charges conduisent à la perte finale : Airbus a provisionné 1,2 milliard d'euros pour financer son plan de restructuration et enregistré 385 millions de coûts liés à la fin du programme de très gros porteur A380 et 480 millions pour des réévaluations comptables.

L'avionneur, qui a réduit ses cadences de production de près de 40%, avait annoncé en juin 15.000 suppressions de postes, dont 5.000 en France et 5.100 en Allemagne, sur les 134.000 que comptait alors le groupe.

Lire aussi : Airbus : la création d'une usine d'A321 Neo à Toulouse bien partie pour être relancée

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Commentaires 5
à écrit le 19/02/2021 à 3:37
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Evoquer des incertitudes, c'est avoir de la bravitude, isn't segolene ? Que deviens t-elle la dinde du Poitou, quelqu'un a des nouvelles ?

à écrit le 18/02/2021 à 14:09
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Une épidémie de ce type, avec une direction sérieuse voire maniaque, comme on la voit dans les élevages ça dure 2 ans pas plus. Les vieux comme moi qui ont subi la grippe asiatique, entendu parler de la grippe espagnole se tiennent à carreau. Les p...

le 19/02/2021 à 3:47
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@ Pemmore. L'experience. c'est comme le papier Q, ca ne sert qu'une fois. Ici, aussi, les trentenaires/ quarantenaires se croient immortels, resultat analogue qu'en France. Incapables de raisonner, ils se reunissent font banboche alors qu'on leur s...

à écrit le 18/02/2021 à 12:48
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Airbus est grandement responsable de ses perte , car certain programme n'ons pas était conduit correctement . A380 par exemple , un gros porteur developper dans la seul optique civile . Allons que nous somme dépendent des gros porteur russe pour les...

à écrit le 18/02/2021 à 9:38
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Ben on voit mal comment la baisse du pouvoir d'achat ne va pas remplacer l'hystérie sanitaire dans cette crise de l'économie aérienne qui semble profondément installée.

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