ATR, les moissons enfin au rendez-vous au pays du soleil levant

ATR semble avoir enfin pénétré le marché japonais. D’ici à quelques années, une centaine d’ATR pourraient voler au Japon.
Michel Cabirol
Le transport aérien est fondamental pour l'archipel, où les lignes aériennes jouent un rôle majeur pour le transport de passagers et de marchandises à travers le pays. (Stefano Bortoli)
"Le transport aérien est fondamental pour l'archipel, où les lignes aériennes jouent un rôle majeur pour le transport de passagers et de marchandises à travers le pays". (Stefano Bortoli) (Crédits : Reuters)

ATR lorgnait depuis longtemps le marché japonais, qui ne s'ouvrait pas vraiment au constructeur franco-italien de turbopropulseurs. Pourtant les appareils de l'avionneur basé à Toulouse semblent bien adaptés à ce marché spécifique, notamment pour relier les différents archipels. ATR a fait une entrée timide sur le marché japonais il y a six ans. Aujourd'hui, seulement 15 ATR sont exploités par trois compagnies (Amakusa Airline, Japan Air Commuter et HAC). Mais il semblerait qu'ATR ait enfin complètement forcé le verrou japonais. Après avoir séduit en 2021 à nouveau Japan Air Commuter (1 ATR 42-600) puis Toki Air, qui a signé une intention de commande pour opérer l'ATR 42-600S (décollage et atterrissage courts), ATR est passé au salon aéronautique de Farnborough à la vitesse supérieure en signant des intentions de commandes et des commandes avec deux nouvelles compagnies japonaises.

Le marché japonais "nous offre l'opportunité de vendre des ATR 42-600, en particulier des ATR 42-600 STOL, en vue de renouveler les flottes de SAAB 340 et Dash 8 de Bombardier. L'hypothèse d'un marché d'une centaine d'avions est confirmée sur un horizon plus lointain que prévu initialement (2025 initialement, ndlr)" avait expliqué le PDG d'ATR, Stefano Bortoli, dans une interview accordée à La Tribune le 8 février dernier.

Deux nouvelles commandes

Ainsi, le constructeur numéro un mondial d'avions régionaux a signé une lettre d'intention avec Feel Air Holdings, portant sur une commande pouvant aller jusqu'à 36 appareils. Nouvelle compagnie aérienne régionale japonaise créée dans le but de redynamiser les régions du Japon, Feel Air Holdings s'appuiera sur un modèle unique de franchise pour bâtir progressivement une famille de compagnies aériennes régionales qui couvriront différentes régions du pays. En outre, la compagnie aérieenne régionale japonaise ORC (Oriental Air Bridge), a commandé un ATR 42-600 afin de fournir une connectivité dans les régions de Nagasaki et Fukuoka dans le sud du Japon.

"Le transport aérien est fondamental pour l'archipel, où les lignes aériennes jouent un rôle majeur pour le transport de passagers et de marchandises à travers le pays", avait précisé Stefano Bortoli dans un communiqué publié le 8 juin. La plupart des ATR neufs viendront remplacer d'anciens modèles moins efficaces et assureront la liaison entre les îles, les régions reculées et les grandes villes japonaises.

Un marché mondial de 2.450 turbopropulseurs

Par ailleurs, le nouveau loueur Abelo a signé un protocole d'accord portant sur 10 ATR 72-600 neufs. Il doit également confirmer une commande de 10 ATR 42-600S (pour STOL, la version à décollage et atterrissage courts) qui avait été précédemment signée par Elix Aviation en 2019. Les premiers ATR 72-600 seront livrés en 2023 tandis que le premier avion STOL sera livré fin 2024. Abelo, qui a été créé en juin 2022, est issu d'une fusion entre la plateforme Elix Aviation et son portefeuille de 65 turbopropulseurs, et l'expertise en gestion d'ADARE Aviation Capital.

Le premier constructeur mondial d'avions régionaux a profité du salon aéronautique de Farnborough (18-22 juillet) pour sortir ses nouvelles prévisions de marché. Il prévoit une demande d'au moins 2.450 avions turbopropulseurs au cours des 20 prochaines années pour répondre à la demande croissante de liaisons régionales et à la nécessité de réduire les émissions du transport aérien. "Couvrant la période 2022-2041, ces prévisions montrent une forte reprise après deux années difficiles pour le secteur de l'aviation", a expliqué le constructeur toulousain dans un communiqué publié mardi. Avant la crise, ATR avait estimé un potentiel de livraisons totales d'environ 3.000 appareils. Puis, lors de l'interview accordée à La Tribune, Stefano Bortoli avait expliqué qu'ATR ciblait "le remplacement du segment des avions entre 30 et 70 sièges, qui représente environ 1.200 avions". Mais le marché était bien au-delà de ces chiffres très conservateurs.

Michel Cabirol

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.