L'ATR 42-600 STOL a pris son envol

Le constructeur franco-italien spécialisé dans la construction de turbopropulseurs a réussi le vol inaugural de la version STOL (Short Take-Off and Landing - décollage et atterrissage courts) de son ATR 42-600.
Michel Cabirol
ATR estime le marché à 150 à 200 appareils pour l'ATR 42-600 STOL, qui a réalisé son premier vol
ATR estime le marché à 150 à 200 appareils pour l'ATR 42-600 STOL, qui a réalisé son premier vol (Crédits : ATR)

Premier vol, premier succès pour l'ATR 42-600S STOL. Lancé en 2019 par ATR, ce nouvel appareil de 30 à 50 places, capable de décoller et d'atterrir sur des pistes plus courtes (de 800 à 1.000 mètres), a entamé hier une phase de tests au sol et en vol. Le constructeur franco-italien, numéro un mondial de l'aviation régionale, a annoncé avoir réalisé ce mercredi "avec succès le vol inaugural de la version STOL (Short Take-Off and Landing - décollage et atterrissage courts) de son ATR 42-600 partiellement modifié". Dans un configuration partielle, l'appareil a décollé mercredi à 10h00 de l'aéroport de Francazal et a réalisé un vol de 2 heures et 15 minutes.

A la suite de ce premier vol, les nouvelles fonctionnalités seront testées les unes après les autres, à commencer par le MFC-NG (ordinateur multifonctionnel de nouvelle génération), suivi des systèmes de freinage automatique, d'aérofreins au sol et des nouvelles puissances moteurs au décollage, a expliqué le constructeur dans son communiqué publié mercredi. L'appareil adoptera sa configuration finale à la fin de l'année avec l'installation d'une nouvelle gouverne de direction plus grande. Il entrera ensuite en phase de certification en 2023, puis il sera mis en service en 2024.

Un nouveau marché pour ATR

Cet appareil représente un des axes de croissance pour l'avionneur toulousain, qui pourra ainsi cibler des flottes pour lesquelles ATR n'avait pas jusqu'ici de solutions. Selon ATR, il y a actuellement près de 500 aéroports dans le monde avec des pistes de 800 à 1.000 mètres de longueur que l'ATR 42-600S pourra desservir. "Cette nouvelle version STOL permettra aux passagers de bénéficier d'une connectivité régionale accrue", estime d'ailleurs le constructeur de turbopropulseurs. "Nous estimons ce marché à 150 à 200 appareils, avait expliqué dans une interview accordée début février à La Tribune le PDG d'ATR Stefano Bortoli.

"Il sera principalement dédié à des routes vers les îles, qui ont souvent des aéroports où les pistes sont courtes sur lesquelles peut se poser l'ATR 42-600 STOL, avait précisé le PDG d'ATR. Nous travaillons sur des combinaisons passagers et cargo pour le rendre plus performant sur le plan économique pour les compagnies aériennes".

À ce jour, ATR a déjà reçu 20 engagements de la part d'opérateurs et de loueurs pour l'ATR 42-600S. Parmi eux, Elix Aviation Capital, loueur de lancement (10 appareils), et Air Tahiti (2), opérateur de lancement. Cet appareil intéresse également le Japon. Toki Air a annoncé au salon aéronautique de Dubaï être intéressé en décembre 2021 par un ATR 42-600 STOL. "Deux autres startups comme Toki Air pourraient nous commander des appareils, avait assuré Stefano Bortoli. Le Japon reste un marché très intéressant pour ATR. Il nous offre l'opportunité de vendre des ATR 42-600, en particulier des ATR 42-600 STOL, en vue de renouveler les flottes de SAAB 340 et Dash 8 de Bombardier".

Michel Cabirol

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Commentaire 1
à écrit le 12/05/2022 à 10:48
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C’est plutôt déroutant d’appeler un avion « STOL », qui fait rapidement référence à l’anglais « Stall » signifiant « décrochage »… 🤨

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