Bande sahélo-saharienne : la France obtient de nouveaux succès opérationnels significatifs

La force barkhane a éliminé le chef militaire de la branche sahélienne d'Al Qaïda, le Malien Bah ag Moussa ainsi que l'un des principaux adjoints de son chef Iyad Ag Ghali. Un nouveau succès qui vient après l'élimination de plusieurs dizaines de djihadistes ces dernières semaines
Michel Cabirol
Conduite par les armées françaises, en partenariat avec les pays du G5 Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad), l’opération Barkhane a été lancée le 1er août 2014. Elle est composée d'environ 5.100 militaires française dont la mission consiste à lutter contre les groupes armés terroristes et à soutenir les forces armées des pays partenaires.
Conduite par les armées françaises, en partenariat avec les pays du G5 Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad), l’opération Barkhane a été lancée le 1er août 2014. Elle est composée d'environ 5.100 militaires française dont la mission consiste à lutter contre les groupes armés terroristes et à soutenir les forces armées des pays partenaires. (Crédits : Ministère des Armées)

Ces dernières semaines, les armées françaises engagées dans la bande sahélo-saharienne ont enregistré plusieurs succès opérationnels probants. La force barkhane, qui mobilise actuellement environ 5.100 soldats français au Sahel, a éliminé mardi 10 novembre en fin de journée le chef militaire de la branche sahélienne d'Al Qaïda, le Malien Bah ag Moussa, lors d'une opération aéroportée dans la région de Ménaka (nord-est du Mali), a annoncé vendredi la ministre des Armées. "Les forces armées françaises ont neutralisé Bah ag Moussa, chef militaire du Rassemblement pour la victoire de l'Islam et des musulmans (RVIM), groupe affilié à Al-Qaïda, et l'un des principaux adjoints de son chef Iyad Ag Ghali", a révélé Florence Parly. L'élimination "d'un des principaux cadres de cette organisation lui porte un nouveau coup dur", a estimé le ministère. Cette opération de haut niveau a engagé d'importants moyens de renseignement ainsi qu'un dispositif d'interception composé d'hélicoptères et de troupes au sol, a précisé le ministère des Armées.

Cette opération "constitue un succès majeur dans la lutte contre le terrorisme que la France mène avec ses partenaires au Sahel. Leur engagement, leur courage et leur abnégation nous rendent forts et fiers", a expliqué Florence Parly.

L'état-major des armées a également annoncé vendredi avoir mené jeudi soir une autre opération dans le centre du pays, à l'est de Mopti, qui s'est conclue par la mort de plusieurs dizaines de combattants et la destruction d'équipement et d'une vingtaine de motos. En outre, les forces françaises ont "neutralisé" plus de 50 djihadistes dans le centre du Mali lors d'une opération menée le 30 octobre. "Je voudrais révéler une opération de grande importance qui a été menée le 30 octobre au Mali par la force Barkhane et qui a permis de neutraliser plus de 50 djihadistes soit l'équivalent d'une katiba (brigade)", avait assuré à la télévision publique malienne Florence Parly lors d'une visite à Bamako le 2 novembre. Elle avait estimé que cette opération portait "un coup significatif à un groupe terroriste affilié à Al Qaïda, une katiba "Ansaro Islam" qui opère dans la région de Boulkessi près de la frontière avec le Burkina", avait-elle précisé.

Qui sont les deux chefs djihadistes éliminés ?

Cadre historique de la mouvance djihadiste au Sahel, Bah ag Moussa est considéré comme responsable de plusieurs attaques contre les forces maliennes et internationales. Il était considéré comme l'un des principaux chefs militaires djihadistes au Mali, notamment chargé de la formation des nouvelles recrues. Pour sa part, le chef de guerre touareg Iyad Ag Ghali, leader du Rassemblement pour la victoire de l'Islam et des musulmans, est selon un colonel de l'état-major des armées interrogé par le Parlement "un professionnel de la rébellion au Mali depuis les années 1980". Issu d'une famille cadette des Ifoghas, il a toujours rêvé de devenir amenokal, c'est-à-dire roi d'une tribu touareg du nord du Mali.

"N'y étant pas parvenu, Iyad Ag Ghali est parti en 1973 en Libye se mettre au service de Kadhafi, changeant ensuite d'idéologie en devenant salafo-djihadiste - ce qui n'est, à mes yeux, qu'un biais idéologique, un masque utilisé dans sa quête effrénée pour accéder à la jouissance du pouvoir, quel qu'il soit", avait expliqué ce colonel.

Ce n'est pas la première fois que la France élimine des chefs militaires dans la bande sahélo-saharienne. Des opérations qui affaiblissent temporairement les groupes terroristes, qui se réorganisent rapidement. Après avoir concentré son action militaire sur la zone dite des "trois frontières" et avoir ainsi "considérablement diminué les capacités d'action de l'Etat islamique au Grand Sahara, groupe affilié à Daech", ces actions d'envergure, conduites le 30 octobre et le 6 novembre contre les mouvances répondant à Al-Qaïda, ont été des succès.  Pour autant, ces succès de l'armée française ne signifient pas la fin de cette guerre de l'ombre. "Le succès n'est pas final, l'échec n'est pas fatal : c'est le courage de continuer qui compte", avait expliqué Winston Churchill.

Michel Cabirol

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Commentaires 3
à écrit le 16/11/2020 à 8:26
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OK mais ils rentrent quand à la maison nos soldats ? Pourquoi on se bat là bas ?

à écrit le 16/11/2020 à 4:13
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Que les strateges de l'elysee relisent le mythe de l'Hydre de lerne, si toutefois ils ont connaissance de la mythologie grecque. On peut en douter, micron a bien pris la Guyane pour une ile....

à écrit le 15/11/2020 à 22:42
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Surtout ne pas faire de prisonniers.

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