Boeing : toujours sous surveillance, les 787 Dreamliner probablement pas livrés avant fin octobre

Le constructeur n'a toujours pas obtenu l'accord des autorités américaines pour redémarrer les livraisons de son avion long-courrier 787 Dreamliner. Le régulateur a en effet déclaré qu'il ne validerait pas les inspections tant que ses experts en sécurité ne seraient pas satisfaits. Les appareils de Boeing sont surveillés de près à la suite de nombreux problèmes sur les modèles 787 Dreamliner et 737 MAX.
Des désaccords ont émergé lors d'une réunion début août entre des représentants de la FAA et de Boeing sur la façon de vérifier les appareils déjà fabriqués.
Des désaccords ont émergé lors d'une réunion début août entre des représentants de la FAA et de Boeing sur la façon de vérifier les appareils déjà fabriqués. (Crédits : <small>DR</small>)

Les déboires continuent pour l'avion long-courrier 787 Dreamliner de Boeing. La livraison des nouveaux exemplaires de ce modèle, suspendue depuis mai dernier, ne devrait pas reprendre avant au moins fin octobre. L'administration fédérale de l'aviation américaine (FAA) a en effet rejeté une récente proposition de l'avionneur au sujet de l'inspection de ses avions, selon le Wall Street Journal le 4 septembre.

Boeing surveillé de près par la FAA

Le 12 juillet dernier, le régulateur avait de nouveau épinglé l'appareil deux mois seulement après la reprise de l'activité. Les livraisons avaient en effet déjà été suspendues entre novembre et mars, et de nouveau interrompues fin mai. En juillet, selon la FAA, certains appareils 787 Dreamliner n'ayant pas encore été livrés présentaient un nouveau problème de fabrication. Le dysfonctionnement se situe "près du nez de certains 787 Dreamliners dans l'inventaire des avions non livrés de la compagnie", avait indiqué le régulateur. Cette inspection avait été lancée après les nouveaux problèmes de fabrication identifiés fin mai. La FAA avait décidé de vérifier directement certains appareils de la gamme 787 Dreamliner avant livraison, une tâche notamment dévolue aux employés du groupe. Le régulateur avait également affirmé vouloir vérifier l'état des appareils déjà en circulation, afin de savoir si des modifications similaires seront aussi nécessaires sur des 787 déjà utilisés pour des vols commerciaux. Résultat, le directeur général, Dave Calhoun, a précisé fin juillet avoir environ 100 avions en stocks, dont moins de la moitié seraient probablement livrés dans l'année.

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Début août, le constructeur a rencontré la FAA pour tenter de convaincre l'agence de procéder à une méthode d'inspection basée sur des contrôles ciblés qui aurait accéléré les livraisons, précise le Wall Street Journal. Mais la FAA a déclaré que l'autorité ne validerait pas les inspections tant que ses experts en sécurité ne seraient pas satisfaits.

Les pressions exercées par Boeing sur la sécurité

Ainsi, afin d'accélérer la reprise de livraison, Boeing s'est de son côté engagé à fournir toute information et a collaborer avec l'autorité de régulation. Le constructeur a indiqué avoir déjà travaillé sur les problèmes du modèle 787 avec la FAA "pendant des centaines d'heures lors de réunion et de sessions de travail et (prévoit) de continuer à le faire".

"Ce travail a un impact à court terme sur nos opérations, mais il s'agit de la bonne ligne de conduite et nous continuerons à prendre le temps nécessaire pour nous assurer de respecter les normes les plus élevées", a ajouté une porte-parole.

Les questions de sécurité sont en effet un enjeu crucial pour Boeing qui est particulièrement surveillé, à tel point que des employés liés au géant américain ont fait état de pressions exercées par le constructeur sur ces questions, a indiqué le régulateur américain de l'aviation dans une lettre. "La culture d'entreprise de Boeing semble empêcher" des membres liés à la sécurité "de communiquer librement avec la FAA", a indiqué le régulateur américain de l'aviation, dans une lettre datée du 19 août.

Les personnes en question font partie de l'unité ODA précise le régulateur, un acronyme faisant référence à une procédure adoptée en 2005 sous la pression du lobby aéronautique, permettant au constructeur de choisir les ingénieurs devant inspecter ses avions. Outre les problèmes de pressions, l'avionneur a par ailleurs une "grande influence" sur le recrutement des membres de l'unité, "ce qui offre davantage d'opportunités d'interférences plutôt que d'indépendance", a ajouté la FAA. Interrogé par l'AFP, un porte-parole de Boeing a indiqué que le groupe considérait "ces questions avec le plus grand sérieux".

Pour rappel, le 787 Dreamliner est le principal générateur de recettes pour Boeing après le 737 MAX. Mais ce dernier est également englué depuis plus de deux ans par une accumulation de problèmes techniques après deux accidents mortels. Toutefois, malgré les nouveaux déboires connus par l'appareil en avril à cause d'un problème électrique, les commandes sont restées importantes. Depuis mai, Boeing a vendu 280 exemplaires de l'appareil (dont 200 à United Airlines). Ces chiffres sont néanmoins à tempérer avec plusieurs centaines d'annulations, qui ramène le nombre de commandes nettes depuis le début de l'année à 157 appareils.

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(Avec agences)

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Commentaire 1
à écrit le 06/09/2021 à 8:41
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On peut penser qu'un cap de haute corruption s'était installé au sein de cette multinationale, je recommande à tout le monde un dessin de Franquin dans ses délicieuses "idées noires" sur lequel un homme d'affaire se félicite aurpès d'un autre d'avoir...

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