Boeing : les déboires du 787 Dreamliner se poursuivent, l'action chahutée à Wall Street

L'administration fédérale de l'aviation américaine a repéré un nouveau défaut de fabrication sur les appareils long-courrier 787 Dreamliners non livrés par Boeing. En conséquence, le géant américain annonce réduire sa cadence de livraison. Un nouveau problème - après les errements liés au 737MAX et au 777X - sanctionné par les marchés : le titre cédait 2,31% à l'ouverture de Wall Street.
Le dysfonctionnement se situe près du nez de certains 787 Dreamliner dans l'inventaire des avions non livrés de la compagnie, a indiqué la FAA.
Le dysfonctionnement se situe "près du nez de certains 787 Dreamliner dans l'inventaire des avions non livrés de la compagnie", a indiqué la FAA. (Crédits : Reuters)

Boeing ne voit pas encore le bout du tunnel de ses problèmes de fabrication pour son très rentable avion long-courrier 787 Dreamliner. Après une première suspension des livraisons entre novembre et mars 2021 - à cause d'un dysfonctionnement sur le raccord d'une portion du fuselage et sur le stabilisateur horizontal - puis une deuxième en mai 2021 - deux mois seulement après la reprise de l'activité - l'appareil est de nouveau épinglé par l'administration fédérale de l'aviation américaine (FAA). Selon le régulateur, certains appareils 787 Dreamliner n'ayant pas encore été livrés présentent un nouveau problème de fabrication.

Le dysfonctionnement se situe "près du nez de certains 787 Dreamliners dans l'inventaire des avions non livrés de la compagnie", a indiqué la FAA, la direction de l'aviation civile américaine. Il a été "découvert dans le cadre d'une inspection en cours de l'ensemble du système" du 787 requise par la FAA.

"Nous continuerons à prendre le temps nécessaire pour nous assurer que les avions Boeing respectent les standards les plus élevés avant la livraison", explique de son côté Boeing dans son communiqué.

La FAA marque de près les appareils Boeing

Cette inspection avait été lancée par le régulateur après les nouveaux problèmes de fabrication identifiés fin mai. La FAA avait décidé de vérifier directement certains appareils de la gamme 787 Dreamliner avant livraison, une tâche notamment dévolue aux employés du groupe. A l'époque, le constructeur avait déclaré qu'ils transmettraient toutes les informations à la FAA, afin qu'elle réalise les audits nécessaires sur sa flotte non-livrée. "Nous travaillons pour fournir à la FAA des informations complémentaires concernant l'analyse et la documentation associées au travail de vérification sur les 787 non livrés", avait indiqué Boeing à l'époque.

Au regard de ces dysfonctionnements, le régulateur ne s'empêchera pas de vérifier également l'état des appareils déjà en circulation, afin de savoir si des modifications similaires seront aussi nécessaires sur des 787 déjà utilisés pour des vols commerciaux.

Ralentissement de la cadence de production

Résultat de cette nouvelle déconvenue - pour rappel, l'appareil a connu des déboires dès son processus industriel - le groupe va réduire sa cadence de production. Selon un communiqué publié ce jour par l'entreprise, "la production des 787 sera temporairement inférieure à cinq par mois, précisant que "Boeing anticipe désormais la livraison de moins de la moitié des 787 présents à l'inventaire cette année". 

Les marchés ont sanctionné les errements industriels du géant de l'aéronautique et de la défense. Le titre cédait 2,31% à la Bourse de Wall Street, ce mardi matin, heure de New York.

Lire aussi Boeing doit inspecter l'ensemble de ses vieux 737

Et pour cause. Boeing, toujours affecté par l'effet de la pandémie sur le transport aérien, a enregistré une perte nette de 537 millions de dollars au premier trimestre 2021. L'industriel comptait notamment sur la reprise des livraisons du 787 pour retrouver des chiffres à l'équilibre. De son côté, son frère ennemi Airbus affichait des résultats au vert sur la période, avec un bénéfice net de 362 millions d'euros.

737MAX, 777X, des problèmes en cascade

L'industriel américain doit également composer avec d'autres problèmes de fabrication sur un autre de ses modèles prestigieux : le 737MAX. Des problèmes électriques dans les cockpits de certains de ces appareils avaient conduit début avril à l'immobilisation temporaire d'une centaine d'exemplaires déjà livrés. Le gendarme américain supervise de très près la sécurité de cet appareil, après deux accidents en 2018 et 2019, qui ont fait 346 morts. L'avion, lancé commercialement en 2017, avait été interdit de voler pendant 20 mois, avant une reprise des vols fin 2020.

Un contrat massif pour redonner confiance

Entre crise sanitaire et doutes sur l'appareil, Boeing avait enregistré 641 annulations de commandes en 2020 pour le MAX et disposait fin mars d'encore 400 appareils sur ses parkings.

Mais l'année 2021 a commencé sous de meilleures hospices. Sur les cinq premiers mois de l'année, Boeing pouvait se targuer de 305 commandes pour son MAX, dont 100 par Southwest Airlines et 50 déjà passées par United. Et le 29 juin, la compagnie aérienne américaine annonçait une nouvelle commande de 200 737MAX auprès de Boeing.

Cette bonne dynamique sur le 737MAX n'efface pas lefait qu'un autre avion de la gamme Boeing est lui aussi encore dans les griffes de la FAA : le Boeing 777X, dont le programme a été lancé en 2013 pour une mise en service en 2020, ne sera pas certifié avant 2023, a assuré le régulateur américain. En cause : un certain nombre de réserves concernant le manque de données et l'absence d'une évaluation préliminaire de la sécurité. Enfin, l'industriel doit inspecter également l'ensemble de ses vieux 737.

(avec AFP et Reuters)

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