Pour Sodern, le marché américain des viseurs d'étoiles était beaucoup trop brillant pour ne pas tenter une approche commerciale habile. C'est tout le sens du partenariat que la PME française a signé lundi avec l'américain Redwire, un des leaders des infrastructures spatiales pour l'économie spatiale de nouvelle génération, après 18 mois de discussions pour conquérir le vaste marché du spatial militaire américain.
La filiale d'ArianeGroup fournira de son côté les têtes optiques des futurs viseurs d'étoiles Eagle Eye à partir de la technologie d'Hydra. Pour sa part, Redwire fabriquera les boitiers électroniques en intégrant les algorithmes de Sodern. Puis, il assemblera le tout dans son usine de production de Marlborough (Massachusetts), et, enfin, vendra les viseurs d'étoiles aux grands maîtres d'oeuvre du secteur spatial américain (Boeing, Northrop Grumman, Lockheed Martin...).
« Ces viseurs d'étoiles seront fabriqués par la base industrielle et technologique de défense américaine », a assuré à La Tribune le directeur général adjoint de Sodern Vincent Dedieu, qui a signé lundi cet accord avec le PDG de Redwire Peter Cannito, lors de la conférence spatiale World Satellite Business Week, à Paris.
Un partenariat qui échappe à ITAR
Résultat, Eagle Eye sera bien estampillé par l'indispensable « Buy american act », qui va progressivement devenir obligatoire pour toutes les entreprises étrangères qui veulent vendre au ministère de la Défense américain (DoD). A terme, Vincent Dedieu souhaite augmenter les ventes de l'activité de viseurs d'étoiles (plus de 30 millions d'euros de chiffre d'affaires), « de plus de 50% » grâce aux ventes réalisées aux Etats-Unis via Redwire, qui a réalisé 137,6 millions de dollars de chiffre d'affaires en 2021.
Un partenariat gagnant-gagnant pour les deux sociétés. « Eagle Eye combine le meilleur des deux entreprises pour fournir aux clients américains, y compris au secteur de la sécurité nationale, la technologie de haute performance de Sodern fabriquée aux États-Unis dans une usine Redwire », a précisé Peter Cannito. Ce transfert de technologies maîtrisé par Sodern, qui est l'un des acteurs clés de la dissuasion française, permet à cette PME d'échapper à la réglementation extraterritoriale américaine ITAR, a affirmé à La Tribune Vincent Dedieu, qui a régulièrement informé l'État français des négociations sur ce partenariat.
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