
Des montagnes russes pour Naval Group, qui peut souffler. Après la perte d'un mégacontrat en Australie (12 sous-marins de classe océanique) par la faute des Etats-Unis, le groupe naval français va finalement se consoler avec l'obtention d'un énorme contrat de 5 milliards d'euros pour la vente à la marine grecque de trois frégates de défense et d'intervention (FDI) plus une en option, et de trois corvettes Gowind, plus une en option, selon nos informations. Un contrat qui devrait être annoncé mardi à l'Élysée par le Président de la République, Emmanuel Macron, et le Premier ministre de la Grèce Kyriakos Mitsotakis, qui sera rejoint par son ministre de la Défense, Nikólaos Panayotópoulos.
Naval Group revient de très, très loin dans cette compétition où il était donné perdant face aux américains. Il semblerait que ce succès soit une compensation américaine à la perte du contrat australien, dont la part pour le groupe est estimée entre 8 et 15 milliards d'euros. Il aurait également consenti d'importants rabais à un client vital pour le groupe naval tricolore, notamment pour le site de Lorient, dont la charge de travail posait problème à moyen et long terme.
Renforcement de la coopération stratégique
La Grèce et la France vont renforcer leur coopération stratégique, a déclaré le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis lundi soir, quelques heures avant l'annonce à Paris de contrat d'armement avec la France. "Nous nous dirigeons vers un renforcement conséquent du partenariat stratégique entre la Grèce et la France", a assuré le Premier ministre grec à la télévision publique ERT durant une visite dans la capitale française. "Il y aura des annonces demain (mardi) matin au palais de l'Élysée" avec Emmanuel Macron. Selon la présidence française, les deux chefs d'État doivent tenir une conférence de presse ce mardi à 09H30 à l'Élysée.
Athènes avait lancé en 2020 un appel d'offres pour quatre frégates et la rénovation de ses frégates Hydra. La société française Naval Group y participe et est opposée à l'allemand TKMS, au néerlandais Damen, à l'italien Fincantieri et à l'américain Lockheed Martin. Mi-septembre, Kyriakos Mitsotakis avait déjà annoncé l'achat de six avions de combat Rafale à Dassault Aviation, en plus d'un précédent contrat à 2,5 milliards d'euros signé en janvier (12 Rafale d'occasion et six neufs). Un nouvel achat qui n'était pas un très bon signe pour Naval Group mais finalement tout se finit bien... L'effort de défense de la Grèce vise à contrer les provocations turques dans l'est de la Méditerranée, contre lesquelles la France est un des rares pays de l'Union européenne à avoir protesté publiquement ces derniers mois.
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