Le groupe d'électronique de défense allemand Hensoldt s'offre la pépite française Nexeya

Hensoldt va acquérir une grande partie des activités de la PME française Nexeya, basées notamment en France. En revanche, le périmètre de cette opération de rachat exclut l'activité spatiale de Nexeya et certaines activités de défense.
Michel Cabirol
Hensoldt met la main sur la quasi-totalité des activités de Nexeya
Hensoldt met la main sur la quasi-totalité des activités de Nexeya (Crédits : Hensoldt)

Le groupe d'électronique de défense allemand Hensoldt a décidé d'acquérir une grande partie des activités de la PME française Nexeya, basées notamment en France. La Tribune avait révélé l'intérêt du groupe allemand, détenu par le fonds américain KKR, pour Nexeya, fournisseur de solutions électroniques et de prestations de services pour les marchés de l'aéronautique, de la défense, de l'énergie et des transports. La transaction sera probablement réalisée au cours du troisième trimestre 2019, une fois toutes les autorisations nécessaires accordées.

En revanche, le périmètre de cette opération de rachat exclut l'activité spatiale de Nexeya (Nexeya Space) et certaines activités de défense liées à la préservation de la souveraineté française. Soit au total 35 millions d'euros environ. C'est grâce au CNES que cette PME toulousaine a également pu lancer une filière de nanosatellites en France. Le ministère des Armées s'est donc opposé au rachat par un groupe étranger de ces activités critiques qui, à terme, pourraient être logées dans une nouvelle société créée par les actionnaires historiques de Nexeya. Elle serait présidée par Philippe Gautier, actuel PDG de Nexeya, qui passerait le manche de la PME au directeur général, Jérôme Giraud.

Hensoldt se renforce en France

Hensoldt reprend l'activité de tests et d'intégration et celle des prestations de services ainsi que l'essentiel de l'activité des systèmes de gestion de missions et des solutions de conversion de puissance de Nexeya, à l'exception de celle concernant la dissuasion océanique française. Ces activités représentent 95 millions d'euros de chiffre d'affaires (sur un chiffre d'affaires global de 125,5 millions d'euros pour l'exercice 2017-2018) avec un effectif d'environ 620 collaborateurs. Nexeya travaille avec de grands donneurs d'ordres français et internationaux comme Airbus, le CEA, les chinois Comac/Avic, le CNES, Naval Group, la direction générale pour l'armement (DGA), Safran, Thales.

"Nexeya renforce notre base industrielle, principalement en France, non seulement en nous offrant un meilleur accès aux clients, mais en élargissant également notre portefeuille de produits", a expliqué le PDG d'Hensoldt, Thomas Müller, cité dans le communiqué publié vendredi

Nexeya cherchait un partenaire pour se développer

Nexeya cherchait depuis plusieurs mois à s'adosser à un groupe puissant afin d'accélérer son développement à l'international et acquérir une taille critique plus significative. Les trois actionnaires de cette très belle PME française - Jean-Yves Rivière, Philippe Gautier et Jérôme Giraud -, réunis dans une holding de tête, Nexeya Invest, société par action simplifiée, avaient alors engagé des négociations, dont Hensoldt. "Nexeya bénéficiera de la croissance mondiale notamment sur ses différents segments d'Hensoldt ainsi que d'une capacité d'investissement plus élevée et de l'accès à son large portefeuille de compétences", a expliqué Thomas Müller.

Pour Hensoldt, présent en France depuis 2018 dans le domaine de la communication et de l'identification ami/ennemi (IFF), cette opération ouvre un nouveau chapitre en France qui est, selon Hensoldt, un "marché particulièrement clé". "En associant nos savoir-faire complémentaires, nous proposerons des produits novateurs et de nouvelles offres à haute valeur ajoutée", a estimé Thomas Müller.

Michel Cabirol

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Commentaires 5
à écrit le 15/04/2019 à 14:14
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Nexeya ayant un niveau d'activité en baisse depuis quelques temps, celà tombe à pic... Sauf pour Hensold qui achète une pépite vidée de son or...

à écrit le 14/04/2019 à 19:53
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Cela ne rentre-t-il pas dans les entreprises stratégiques qui ne peuvent se vendre hors à une entreprise française et sous contrôle de l'Etat? Entreprises française du secteur de la défense, sortez votre chéquier!

à écrit le 13/04/2019 à 9:02
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une pépite va se faire croquée par les usa par l intermédiaire des allemands .les states veulent faire revenir leurs entreprise sur le sol américain .son président s en est fait le maitre . on va se faire piller comme d habitude au passage certains...

le 13/04/2019 à 14:38
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Joignez l'action à la parole. Au lieu de mettre vos économies sur le livret A ou dans la pierre, achetez des actions des sociétés Françaises pour pouvoir contrer le pillage de l'industrie Française.

à écrit le 13/04/2019 à 5:49
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Nexeya avait repris de mémoire une grande partie l activité Test et Services d 'Airbus ( ex Aérospatiale). N est ce pas par ce biais là germanisation de cette belle réussite française ( banc ATEC) .la BPI pme ne peut elle pas intervenir?

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