Loi Pacte : l'inquiétude autour de la privatisation d'ADP au coeur des débats

Le Sénat s'est attaqué, ce mercredi 30 janvier, au volet de la loi Pacte consacré à la cession des parts de l'Etat dans l'entreprise ADP (ex-Aéroports de Paris). Un chapitre qui suscite d'importantes réserves au sein de l'opposition.
L'Etat envisage de céder des parts d'ADP pour le plus grand mécontentement de l'opposition.
L'Etat envisage de céder des parts d'ADP pour le plus grand mécontentement de l'opposition. (Crédits : Philippe Wojazer)

Le débat s'annonce houleux. Le Sénat, à majorité de droite, a commencé à aborder, ce mercredi 30 janvier, dans le cadre de la loi Pacte, la question du dossier de la privatisation controversée d'ADP (ex-Aéroport de Paris). Chose sûre : la cession des parts de l'Etat dans l'entreprise aéroportuaire promet d'être âprement discutée. Pour cause, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire s'est longuement employé à défendre la privatisation d'ADP tout en essuyant les critiques des sénateurs issus des rangs de la gauche et de la droite.

"J'entends bien sûr les inquiétudes, les critiques qui se sont exprimées dans les rangs de votre assemblée, j'entends les comparaisons un peu rapides qui sont faites avec le précédent des autoroutes", a déclaré Bruno Le Maire à l'ouverture des débats. "Nous ne referons pas les mêmes erreurs".

Le Maire tente de rassurer les réfractaires

Le ministre a tenté de dédramatiser l'enjeux en présentant des garanties et en exposant la feuille de route du gouvernement sur le dossier : "Nous renforcerons le cadre de régulation des futurs cessions d'actifs. Prenons l'exemple du groupe ADP : nous avons défini un cahier des charges strict sur les redevances, les investissements, le statut des personnels tout en gardant le contrôle total des frontières."

"ADP c'est une infrastructure absolument stratégique. Mais ce qui est stratégique ce sont les redevances ? Elles sont contrôlées par l'Etat. C'est le foncier ? Vous le récupérez au bout de 70 ans [...] Le rôle de l'État n'est pas de gérer les hôtels et les boutiques de luxe du groupe ADP. Ce n'est pas ma conception de l'Etat", a notamment argué le ministre.

Des arguments qui peinent à convaincre l'opposition

Une tirade qui n'a guère convaincu l'opposition. La privatisation d'ADP, dont l'Etat détient la majorité du capital (50,63%, soit environ 9,5 milliards d'euros) "revient à permettre au privé de braquer la Banque de France en toute légalité", a dénoncé Fabien Gay (CRCE). Si les sénateurs de gauche sont clairement hostiles aux privatisations, la droite se divise sur le cas d'ADP. Les centristes sont plutôt en faveur d'un encadrement de cette privatisation, tandis que chez Les Républicains certains ne veulent tout simplement pas en entendre parler.

M. Le Maire a tenté de les amadouer, indiquant notamment qu'il soutiendrait les propositions du rapporteur LR Jean-François Husson "qui renforcent encore les garanties de l'Etat". Des arguments qui à droite n'ont "pas convaincu" Philippe Dominati, alors que le centriste Vincent Capo-Canellas invitait ses collègues "à amender le texte dans le sens de plus de régulation".

Les cessions d'actifs doivent contribuer à alimenter un fonds destiné à financer l'innovation. "Si le Sénat prenait position contre la privatisation d'ADP, ce serait un coup de tonnerre", prédisait lundi le socialiste Martial Bourquin. Selon une note du Trésor début septembre, Pacte pourrait tirer à la hausse le PIB français de 0,3 point à l'horizon 2025, voire près d'un point à long terme.

(Avec AFP)

Commentaire 1
à écrit le 30/01/2019 à 17:00
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Glacial et Inconfort et Méprisant et Indignes ces ADP. Redevances sur l'aéroport excessives sur les compagnies. Bruxelles est proche de Paris, pratique et moins cher, et RESPECTUEUX des " usagers " ADP fait un pognon de dingue avec sa " do...

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