Pierre-Eric Pommellet prend la barre de Naval Group

Le numéro deux de Thales a été nommé PDG de Naval Group par l'Etat.
Michel Cabirol
Favori depuis plusieurs jours, Pierre-Eric Pommellet, qui aime beaucoup naviguer, ne s'est finalement pas laissé déborder par un concurrent au finish
Favori depuis plusieurs jours, Pierre-Eric Pommellet, qui aime beaucoup naviguer, ne s'est finalement pas laissé déborder par un concurrent au finish (Crédits : Thales)

Favori depuis plusieurs jours, Pierre-Eric Pommellet, qui aime beaucoup naviguer, ne s'est finalement pas laissé déborder par un concurrent au finish. Le numéro deux de Thales a été désigné vendredi matin, ce choix de l'Etat ayant été entériné par un comité des nominations de Naval Group, réuni ce matin. A partir du moment où l'Elysée avait validé cette candidature, la réunion de ce matin n'était plus qu'un formalité.

Diplômé de l'Ecole Polytechnique, de Sup Aero et d'un Master of Science du MIT, Pierre-Eric Pommellet a débuté sa carrière à la direction générale pour l'armement (DGA) comme ingénieur de l'armement, puis à la DCN (devenu DCNS, puis Naval Group) avant de devenir chef de cabinet de Jean-Pierre Raffarin, alors ministre des PME du Commerce et de l'Artisanat de 1995 à 1997. Pierre Eric Pommellet a ensuite rejoint Thales.

Un parachutage compliquée ?

Si Pierre-Eric Pommellet, dit PEP, a toute l'expertise et l'envergure pour diriger Naval Group, sa nomination en froisse plus d'un. A commencer par le PDG de Thales Patrice Caine, qui ne souhaitait pas lâcher son numéro deux compte tenu des futurs enjeux importants pour le groupe. C'est aussi le cas de Dassault Aviation, qui ne souhaitait pas non plus ce départ en tant qu'actionnaire industriel de référence de Thales. Enfin, last but not least, le corps social de Naval Group pourrait avoir vraiment du mal à accepter l'arrivée d'un Thalésien à la tête du groupe naval. Bref, il faudra tout le talent de persuasion de Pierre-Eric Pommellet pour se faire accepter par Naval Group.

Les syndicats Unsa et CFE-CGC de Naval Group ont bombardé un communiqué très clairement contre l'arrivée de Pierre-Eric Pommellet. lls dénoncent "le comportement de l'actionnaire Thales qui dispose de droits bien supérieurs à son poids actionnarial (35%), freine la stratégie de développement et de coopération européenne de l'entreprise dès lors qu'elle ne sert pas la sienne et pire encore se place régulièrement en concurrence de sa filiale Naval Group sur les offres export, comme encore récemment sur la consultation pour les Pays-Bas". Dans ces conditions, "les personnels de l'entreprise ne comprendraient pas que la succession du PDG actuel, Hervé Guillou, soit l'opportunité pour Thales de positionner un outil industriel de souveraineté comme Naval Group en situation de dépendance vis-à-vis d'un équipementier".

Michel Cabirol

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Commentaire 1
à écrit le 24/01/2020 à 14:57
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Favoriser l'émergence d'un grand groupe industriel Français présent dans le naval, l'aéronaval, l'aérien et le spatial via la réunion de DCNS et de Thalès et éventuellement les chantier de l'atlantique pourrait faire sens.

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