
Le VBCI de Nexter n'étant plus qu'un lointain mirage au Qatar, la place était libre depuis plus d'un an pour les concurrents. C'est donc Krauss-Maffei Wegmann (KMW), l'allié de Nexter dans KNDS, qui fait la course en tête à Doha comme l'avait révélée La Tribune en décembre dernier. Selon des sources concordantes, le groupe allemand, cher au directeur général de KNDS Frank Haun, est en piste pour un méga-contrat de près de 3 milliards d'euros portant sur la vente de blindés (Boxer, Dingo), de chars (Leopard 2) et d'artillerie (PzH 2000).
Selon nos informations, KMW aurait soumis une offre directement à l'armée de terre qatarie. Cette dernière aurait l'intention de finaliser rapidement un contrat, en gelant les prix, puis d'essayer de le réactiver après 2023. En dépit de relations pourtant fraiches avec l'actuel ministre de la Défense qatari, qui ne veut pas entendre parler de l'agent de KMW, le groupe allemand se montre confiant dans ses chances de signer ce contrat. Doha a pourtant coupé le MCO des chars Leopard...
Nexter porté disparu
Plombé par les relations compliquées entre Doha et Paris (soutien du Qatar à la Turquie et aux Frères musulmans, mise en examen du président du Paris Saint-Germain Nasser Al-Khelaïfi...), Nexter n'a pas su ou pu concrétiser la lettre d'intention portant sur une commande de 490 VBCI en décembre 2017. Le ministère de la Défense qatari avait alors signé à Doha ce document avec Nexter en présence d'Emmanuel Macron. Une commande qui avait été estimée à l'époque par l'Élysée à 1,5 milliard d'euros.
Une annonce avait même été évoquée à la fin de l'été 2019 par Doha pour le 18 décembre de la même année, jour de la fête nationale du Qatar. Il n'en fut rien. Car à partir de l'automne 2019, le VBCI s'est progressivement et complètement ensablé. Cette déception colossale reste l'un des échecs les plus importants de Florence Parly dans le domaine de l'exportation de systèmes d'armes mais loin derrière le Rafale en Suisse. Un échec qu'elle a tenté d'éviter mais en vain.
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