
Selon plusieurs sources concordantes, le ministre de la Défense va relancer une filière de munitions de petit calibre "Made in France". C'est aujourd'hui décidé. En avril 2016, Jean-Yves Le Drian avait évoqué des questions de souveraineté pour relancer une filière de munitions de petit calibre (5,56 mm). Ainsi la fabrication en France de ce type de munitions, qui est aujourd'hui dans sa totalité importées, permettra de mieux garantir la sécurité des approvisionnements des forces armées. La création de cette filière permettrait de répondre d'ailleurs aux besoins accrus des ministères concernés - défense, intérieur, justice et finances - , au moment où la menace reste au très haut niveau.
"Nous savons fabriquer des Rafale mais nous n'avons pas de fabrication française de poudre militaire pour les petites munitions", avait expliqué en 2016 Jean-Yves Le Drian sur le site de la poudrerie de NobelSport à Pont-de-Buis-lès-Quimerch. "Nous allons travailler autour de cette situation anormale. C'est une question de souveraineté nationale. Nous devons agir rapidement, 2017 au plus tard, pour manifester cette nouvelle dimension de l'activité de l'entreprise Nobelsport", a-t-il précisé.
Si elle est confirmée, cette décision interviendrait quelques mois seulement après que le ministère de la Défense ait notifié le contrat de remplacement du fusil d'assaut FAMAS au fabricant allemand Heckler & Koch, qui va fournir 102.000 fusils d'assaut HK416F aux armées françaises. Les forces seront équipées selon leurs besoins des HK416 en version HK416F-C (canon de 11'') et HK416F-S (canon de 14,5''). Le ministère prévoit dans le cadre de son budget de 2017 une livraison de 5.340 fusils d'assaut de nouvelle génération dès cette année.
Trois groupes concernés
Cette volonté ministérielle va s'appuyer sur l'expertise de trois groupes : NobelSport, qui revendique être le premier fabricant européen de poudres de chasse et de tir, Thales ainsi que le fabricant de machines de cartoucherie Manurhin. La future usine sera implantée... en Bretagne chez NobelSport, qui a déjà un site à Pont-de-Buis-lès-Quimerch (Finistère).
Selon le député PS Nicolas Bays, auteur d'un rapport sur la filière munition avec Nicolas Dhuicq (Les Républicains), Thales TDA Armements a "fait part d'une éventuelle volonté de recréer une filière de munitions de petit calibre par rapatriement d'une ligne de production australienne". Thales a également développé le fusil d'assaut F90 sélectionné en 2015 par l'armée australienne.
Qui finance?
En revanche, ce qui n'est pas décidé, c'est le financement d'environ 100 millions d'euros que nécessiterait une telle opération (achat du terrain et des machines, construction de l'usine...). Deux options sont en cours d'examen actuellement. L'une verrait les industriels financer l'intégralité de l'opération, l'autre verrait l'État mettre la main à la poche pour financer entre autres les machines de cartoucherie de Manurhin. Mais le ministère de la Défense voudrait éviter de se mettre sous les fourches caudines de Bruxelles. Une réunion de calage serait imminente. En revanche, le ministère est prêt à donner une visibilité aux industriels sur le long terme en passant des commandes régulières.
"La réimplantation d'une usine de fabrication (de munitions de petit calibre, ndlr) pourrait nécessiter un investissement initial de 100 millions d'euros, comprenant l'achat du terrain, l'embauche du personnel et l'installation de la chaîne de production", avaient estimé les députés Nicolas Bays et Nicolas Dhuicq.
Les deux députés estimaient que trois à quatre ans seraient nécessaires pour bâtir entièrement une usine et produire les premières munitions. "La rentabilité serait assurée à partir d'une production annuelle de 60 millions de cartouches sous réserve qu'un niveau de commandes constant soit assuré durant les cinq premières années", avaient-ils écrit.
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a le à :
En lisant l'article , j'ajoute à mon commentaire le fait que :
c'est une veritable, honte ...!
Figurez vous que ...Pont de buis ......: c'est en fait ...quasiment Brest ...
vous avez dit electoralisme ? ...ou favoritisme ?
la seule chose certaine , c'est que ...ne riez pas ( Coluche ) c'est avec votre poignon !
St Etienne a une tradition d'armes, et du chômage, pourquoi pas là bas?
Je ne suis pas un écologiste acharné, mais continuer à détruire nos espaces naturels ou nos terres dévolues à nous nourrir "pour rien", ne me semble pas être du tout pertinent.
" La future usine sera implantée... en Bretagne chez NobelSport, qui a déjà un site à Pont-de-Buis-lès-Quimerch (Finistère)."
question : stock + consommation, quels sont les besoins de l'armée française ? et quels différentiel de coût, si il y'en a un ?
Aujourd'hui tout se fait en BRETAGNE
Je ne suis pas jaloux des Bretons parce qu’ils ont des politiciens qui les défendent bien.
On refait les erreurs du passé
Quand De gaulle demandait à Pétait de mécanisé et on a vu la suite de l histoire
Un vote d'ailleurs sans aucune contrepartie. Car lors de l'élaboration de cette directive, la France préconisait la préférence communautaire. Or, une telle clause aurait impliqué d'acheter parfois un produit plus cher à un État membre. Un argument qui a été inacceptable pour des États mal dotés en industrie de l'armement et surtout pour le Royaume-Uni qui y a vu de l'anti-américanisme pur.
Trois ans plus tard, le député Philippe Meunier UMP, député entre 2007-2012, se réveille en posant une question au ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, portant sur le successeur du FAMAS, fusil d'assaut de l'armée française, qui sera bientôt remplacé.
« Deux options sont envisageables, a-t-il expliqué sous les applaudissement des députés du groupe UMP : l'achat sur étagère d'un fusil d'assaut étranger ou la production en France de cette arme si importante pour nos fantassins (…). Aujourd'hui comme hier, l'industrie française est capable de produire ce type d'arme, notamment en Rhône-Alpes, dans le bassin industriel de Saint-Étienne, réputé pour la qualité de sa production. Malheureusement, tel qu'il est rédigé, l'appel à candidatures portant sur la fourniture d'armes individuelles publié en mai 2014 exclut de fait toute entreprise française. C'est la raison pour laquelle je vous demande instamment de revoir les deux clauses de cet appel à candidatures, qui, si elles n'étaient pas modifiées, empêcheraient nos armées de se voir doter d'un fusil d'assaut de qualité produit en France. En cette année de centenaire, rappelant le sacrifice de nos soldats armés de leurs fusils Lebel, ne soyez pas le ministre de la défense qui, pour la première fois de notre histoire, prendrait la décision d'équiper nos fantassins d'un fusil étranger ».
Le ministre de la Défense, Jean-Yves le Drian, a répondu qu'il était tenu de "lancer un appel d'offres européen conformément à la réglementation". Et de préciser que le remplacement du "fameux FAMAS" est inscrit dans la loi de programmation militaire et devrait intervenir en 2016 pour des premières livraisons en 2017. Il porte sur un total de 21.000 armes individuelles du futur (AIF).De plus, le ministre a rappelé que "les entreprises françaises capables de produire directement ce type d'armement il y a une quinzaine d'années ne le font plus ou ont été fermées (manufacture d'armes de Saint-Étienne et à l'atelier munitionnaire du Mans de GIAT-Industries). Il n'y a plus en France ce type d'activités".Juin 2014 La Tribune
Chapeau !
Mais le plus grave est la soumission de certains pays aux armées US et à l'OTAN, qui occupent l'Europe et menacent de provoquer des guerres à tout moment. J'espérais que Trump fasse valser tout ça et obligent la France et l'Allemagne à créer une armée commune suffisamment puissante. Il reste à régler la question de l'Europe. Je suis partisan d'une UE limitée aux pays de l'ouest européen car nos intérêts stratégiques et historiques ne sont pas les mêmes que ceux de la Pologne, des Etats Baltes, de la Bulgarie etc .. C'est le moins que l'on puisse dire !