Le revenu moyen des agriculteurs chute en 2013

Le revenu moyen des agriculteurs après impôts a chuté de 16,4% entre 2012 et 2013 selon les données rendues publiques jeudi par le Ministère de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt. Les céréaliers sont particulièrement touchés, bien qu'en moyenne il restent ceux dont l'activité est la plus rémunératrice.
En 2012, les agriculteurs produisant des céréales, des oléagineux et des protéagineux ont affiché un résultat courant avant impôts moyen par actif non salarié de 567 000 euros selon l’Agreste. Seule la catégorie « cultures générales » dépassait ce montant.
En 2012, les agriculteurs produisant des céréales, des oléagineux et des protéagineux ont affiché un résultat courant avant impôts moyen par actif non salarié de 567 000 euros selon l’Agreste. Seule la catégorie « cultures générales » dépassait ce montant. (Crédits : Reuters)

Voilà de quoi raviver les tensions entre céréaliers et éleveurs sur la distribution des aides de la Politique Agricole Commune (PAC). Après trois années de revenu agricole record, les agriculteurs devraient cette année connaître un repli généralisé de leurs résultats, selon les chiffres publiés jeudi 12 décembre par le Ministère de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt.

En effet, le revenu avant impôts des agriculteurs français en 2013 devrait  s'établir à 29.400 euros en moyenne, en baisse de 18,7% par rapport au record de l'année dernière (36.100 euros), et de 15% par rapport à la moyenne des trois dernières années, historiquement élevées, selon l'Agreste, l'organisme d'État en charge des statistiques et de l'évaluation et la prospective agricole. Les aides de la PAC étant distribué en fonction du nombre d'hectares, les céréaliers sont avantagés, ce qui provoque des tensions avec les autres producteurs, dont les éleveurs ovins et bovins qui affiche le revenu moyen le plus faible, comme décris dans le graphique de droite:

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"L'année 2013 est marquée par un retournement des cours internationaux des matières premières agricoles et celui consécutif des prix français des céréales, oléagineux et des protéagineux", auxquels se sont ajoutées des conditions climatiques difficiles, commente l'Agreste dans sa note Primeur n°307.

Céréaliers, l'activité agricole la plus rentable

En conséquence, le revenu des céréaliers est le plus touché: -57,3% à 24.200 euros en moyenne, pour la première fois inférieur à la moyenne de l'ensemble des exploitations françaises. Les céréaliers restent toutefois la catégorie dont l'activité agricole est la plus rentable comme le montre ces données publiées jeudi par l'Agreste:

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En 2012, les céréalier avaient réalisé une année exceptionnellement bonne. En 2013, les revenus devraient être beaucoup moins bons, sans toutefois baisser à un niveau inférieur à celui de 2010. L'union syndicale de céréaliers Orama profite néanmoins de la parution des estimations pour cette année pour appeler à des "mesures plus équilibrées en faveur des producteurs de grains".

Elle s'inquiète suite aux changements de conditions de distribution des aides de la PAC à partir de l'an prochain. Jusque là grandement bénéficiaires, les producteurs de céréales et d'oléoprotéagineux vont être confrontés à une baisse de ces aides européennes dans le cadre de la future PAC 2014-2020, et ce, parce-que le gouvernement français a opté pour une réorientation des aides européennes en faveur de l'élevage, en proie à de graves difficultés.

Les revenus progressent dans l'arboriculture fruitière et la viticulture

Si une telle redistribution avait été mise en œuvre cette année, elle aurait conduit à "un revenu avant cotisations sociales de l'exploitant de 14.000 euros, soit un revenu quasiment nul après paiement de ces cotisations", assure Orama.

Mais "sur une moyenne triennale qui permet de lisser les variations, le revenu des grandes cultures demeure nettement supérieur à celui constaté dans l'élevage", leur répond le ministère de l'Agriculture dans un communiqué.

Les résultats des agriculteurs "grandes cultures" (betteraves, pommes de terre) devraient également chuter de 49,3% pour s'établir à 31.800 euros en moyenne, confrontés à une forte baisse des prix et à un coût croissant des engrais.

De leur côté, les viticulteurs sont cette année portés par une demande dynamique (revenu en hausse de 32,9%, à 52.600 euros), après une récolte 2012 historiquement faible. Les revenus progressent également dans l'arboriculture fruitière (+7,2% à 32.100 euros), malgré des situations diverses.

Les éleveurs au plus bas

Pour ce qui est des éleveurs, déjà mal en point les années précédentes, leur situation se dégrade encore un peu plus. Le volume de la plupart des productions animales est en baisse et les coûts de l'alimentation pèsent encore sur la rentabilité. Les volaillers sont particulièrement touchés, avec un revenu en chute de 36,6% à 20.800 euros en moyenne, tout comme les producteurs de viande bovine, à 19.800 euros (-8,0%).

La Fédération nationale bovine a ainsi regretté dans un communiqué un revenu moyen se situant "au plus bas des différentes orientations agricoles (...) malgré les contraintes lourdes du métier, et en dépit des gains constants de productivité et efforts de modernisation". Les éleveurs d'ovins et caprins (-5,9% à 17.600 euros) et les éleveurs porcins (-11,2% à 40.500 euros) ne sont pas épargnés non plus.

Seul l'élevage bovin laitier, porté par une hausse des cours au niveau mondial, devrait connaître au final une hausse timide de ses résultats de 3,6%, à 25.100 euros en moyenne. Ainsi, même si l'écart devrait se resserrer en 2013, le monde agricole continue de connaître de grandes disparités entre céréaliers et éleveurs. En effet, au final, pour la période prévisionnelle 2011-2013, le revenu des grandes cultures s'établit à 49.400 euros, contre 19.600 euros seulement pour les éleveurs de viande bovine.

"Cette situation structurelle justifie le rééquilibrage des aides de la PAC au profit des productions les plus fragiles", en conclut le ministère.

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Commentaires 7
à écrit le 17/08/2014 à 13:53
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20000 euros pour un volailler, c'est bac+combien, parce qu'aux associations pour le chômage, à bac+5 on vous propose de distribuer des pub dans les boites aux lettres...

à écrit le 18/12/2013 à 21:04
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Ah bon un agriculteur paye des impôts, surprenant sachant que le fait de construire de nouveaux bâtiments ils pouvaient déduire ceux là de leurs impôts, lorsqu'ils achètent des matériels agricoles ils ont droit à des réductions d'impôts, qu'ils touch...

le 22/05/2014 à 23:25
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Tu as deja travaillé dans une exploitation agricole alors arrete ce genre de propos! C'est insuportable d'entendre ce genre de connerie, deja d'un tu connais rien a ce monde et second t'es bien content qu'il te nourrisse ! Et puis apprend a conduire ...

le 25/07/2015 à 16:38
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Rv8094, tout à fait d'accord ! Si on regarde le salaire moyen des agriculteurs, il s'élève à près de 2000€ par mois, il suffit de regarder les chiffres de l'INSEE (d'ailleurs, aucune source n'est citée ici sur le site, donc c'est un site pas trop sér...

à écrit le 15/12/2013 à 2:31
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29 400 c'est avant que la msa passe dessus pour en prendre la moitier oui

à écrit le 13/12/2013 à 22:58
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ils travaillent 70h par semaine, ont un salaire de misère et auront une retraite de misère. Ils ne sont pas fonctionnaires et n'ont pas de syndicats pour les mettre au chaud aux 35h, ils travaillent dur pour les nourir, los olvidados ! la honte

à écrit le 13/12/2013 à 14:25
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*Il faut espérer que la loi d'avenir prendra en compte cette donne économique, mais cela serait étonnant. On sait depuis 1985 que 50 000(toutes productions) exploitations actrices rentables sont largement suffisantes en France pour assurer 80% de la...

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