Lancer une marque 100% Made in France, le pari de La Bobette

Rien à voir avec "le Slip français". La startup aux petites culottes "chef d’œuvre" se situe sur un "format cadeau qui n'existait pas", selon les fondatrices, qui insistent sur la dimension artistique de leur projet. Un pourcentage non négligeable du prix de vente revient aux designers partenaires.
Mounia Van de Casteele
Pauline Guyau et Julia Jais, les deux co-fondatrices de La Bobette, entameront leur première levée de fonds le 23 mai. Objectif: récolter 6.000 euros en un mois.

Pas facile de percer dans le made in France pour une jeune griffe de textile. C'est pourtant le pari qu'ont fait Julia Jais et Pauline Guyau en lançant leur marque "La Bobette" le 4 décembre 2015. "Bobette, ça veut dire "culotte" en québécois", expliquent les deux jeunes femmes qui se sont rencontrées pendant leurs études (d'art pour l'une et de commerce pour l'autre) en 2013 à Montréal.

Rien à voir cependant avec une version féminine du "Slip français" de Guillaume Gibault. L'idée n'est pas non plus d'être assimilée à des sous-vêtements "connotés enfance comme peuvent l'être ceux de la griffe Petit-Bateau, ou connotés Grand-mère comme Damart", préviennent-elles. Leur positionnement se situe plutôt sur un "format cadeau, qui n'existait pas encore". "Car l'on ne s'offre pas des sous-vêtements", remarquent-elles. Or c'est là toute l'ambition de La Bobette, qui cible les 25-45 ans.

12% du prix pour les artistes

Pour cela, les deux entrepreneuses misent sur la dimension artistique de leur projet. Qui plus est "éco-responsable car 100% made in France", insistent-elles. L'originalité de leur démarche est en effet d'y associer de jeunes créateurs et designers chargés d'imaginer "une oeuvre", imprimée sur le produit, qui en devient alors une "véritable culotte chef d'oeuvre", sourient-elles. Sachant que 12% du prix de vente (35 euros) revient aux artistes.

Financé en partie par un apport personnel et complété par un prêt, leur projet est soutenu par plusieurs maisons d'entrepreneurs et accompagné par Paris Initiative Entreprendre (PIE). "Il eut été plus facile de délocaliser au Maghreb", concèdent-elles. Mais "pour l'expérience humaine", Pauline Guyau et Julia Jais ont préféré s'inscrire dans le mouvement porté à l'époque par l'ancien ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg.

L'essentiel de la commercialisation se fait via leur site internet. Cependant leur produit est également présent dans quelques concept-stores. Et si la consécration serait de figurer sur les étals des Galeries Lafayette et autres grands magasins, la marge s'en rétrécirait comme peau de chagrin compte-tenu de la commission prélevée par le distributeur. Il faut alors habilement arbitrer, pour une jeune pousse, entre la visibilité offerte par rapport au coût que cela représente... L'idéal est tout de même de se faire repérer lors d'un salon type Who's Next, qui se déroulera du 2 au 5 septembre à la Porte de Versailles, dans le sud de la capitale, confient-elles. Ajoutant que cet incontournable a un prix, sans résultat garanti:

"Mais cela représente un gros investissement pour les petites marques, sans avoir la garantie d'être remarquée par les acheteurs internationaux au milieu des milliers d'exposants".

Première levée de fonds

Pour l'heure, la start-up va entamer sa première campagne de levée de fonds en financement participatif le 23 mai. Et espère récolter quelque 6.000 euros en un mois. Reste à voir si les investisseurs seront au rendez-vous.

En attendant, nul doute que La Bobette séduira le site des boutiques du made in France (BMIF), tout fraîchement lancé par l'entrepreneur Thomas Landais, fondateur du webzine consacré aux "Petites boîtes françaises". "Il s'agit d'être à mi-chemin entre une place de marché, un annuaire et un moteur de recherche", nous explique-t-il, évoquant "un centre commercial digital qui rassemblerait toutes les marques 100% made in France". La plateforme ne prélève aucune commission sur les transactions, directement réalisées sur les sites e-commerce des marques, qui doivent toutefois s'acquitter d'un loyer de 50 euros par mois.

Mounia Van de Casteele

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