Les syndicats agricoles (FNSEA, JA) dénoncent les "prix cassés" de la grande distribution

La Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA), avec les Jeunes agriculteurs (JA), ont appelé "leurs réseaux à se mobiliser à l'échelle nationale pour une action de surveillance des prix et des origines, opérée par les enseignes de la grande distribution". Elle espère peser sur les négociations commerciales en cours et y faire respecter la loi Egalim 2, censée protéger la rémunération des agriculteurs.
Giulietta Gamberini
Un autre facteur pèse cette année sur les négociations commerciales: l'inflation.
Un autre facteur pèse cette année sur les négociations commerciales: l'inflation. (Crédits : Reuters)

Les négociations annuelles entre industriels et distributeurs autour des tarifs et des conditions générales de vente des produits des marques nationales, commencées à l'automne et censées se conclure avant le 1er mars, étaient déjà tendues. Elles le sont davantage avec la communication musclée de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA) et des Jeunes agriculteurs (JA).

"Alors que ces négociations commerciales évoluent dans un nouveau cadre législatif depuis la promulgation de la loi EGAlim2 le 1er janvier, des pratiques commerciales de prix cassés, en totale contradiction avec les dispositions réglementaires sont toujours en vigueur et démontrent un manque patent d'intention de se conformer à la loi", dénoncent les deux syndicats agricoles dans un communiqué publié ce mercredi, dans lequel ils appellent "leurs réseaux à se mobiliser à l'échelle nationale pour une action de surveillance des prix et des origines, opérée par les enseignes de la grande distribution".

Ils invitent aussi à suivre les opérations sur le terrain via le hashtag #TransparenceGMS.

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Un contexte inédit

Les négociations commerciales se déroulent cette année dans un contexte inédit: l'application de la toute nouvelle loi Egalim 2, adoptée en octobre 2021 et censée protéger la rémunération des agriculteurs. Pour les conventions signées après le 1er janvier 2022, elle rend non négociables la part des tarifs des industriels correspondant aux coûts des matières premières agricoles, à leur tour découlant de contrats souscrits entre l'agriculteur et son premier acheteur pour au moins trois ans.

A cette nouvelle contrainte, s'ajoute cette année une inflation record, pesant sur tous les coûts de production des industriels. Résultat: ces derniers demandent à la grande distribution des hausses qu'ils disent être nécessaires au maintien de leur capacité d'innovation.

"Un manque patent d'intention de se conformer à la loi"

Les distributeurs toutefois, traditionnellement attachés à la défense du pouvoir d'achat des consommateurs, rechignent.

"A date, les distributeurs refusent d'appliquer les demandes de hausse de tarif des industriels PME, d'environ 6 à 8%. La pression à la baisse est forte sur les produits alimentaires et non alimentaires", confirme la Fédération des entreprises et entrepreneurs de France (FEEF), qui représente les fabricants PME des produits de grande consommation.

Les agriculteurs craignent donc que Egalim 2 finisse par ne pas être respectée par leurs premiers acheteurs. D'autant plus qu'ils sont eux aussi confrontés à l'inflation des coûts de production : engrais, alimentation animale, énergie, services de réparation du matériel ou vétérinaires, biens pour la construction des bâtiments etc.

La FNSEA et JA les ont appelés à la mobilisation à la veille du comité de suivi qui encadre les négociations annuelles commerciales, prévue ce jeudi 27 janvier à 17h30. Il fournira un aperçu du positionnement de l'ensemble des acteurs, mais sera aussi l'occasion pour le gouvernement de rappeler sa volonté qu Egalim 2 soit "strictement appliquée", y compris par un "renforcement des contrôles".

Giulietta Gamberini

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Commentaires 3
à écrit le 13/05/2022 à 1:19
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La fnsea et Lambert

à écrit le 27/01/2022 à 22:29
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On voit que la FNSEA ne fait pas souvent des courses pour parler de prix cassés ? Au fait, quand ils ont cassé la filière des tracteurs en FRANCE, ils ne se plaignaient pas des prix cassés....

à écrit le 27/01/2022 à 18:46
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Prix cassés? pommes à plus de € 3 le kilo en pleine saison, Kiwi vert à 90 cents la pièce, kiwi jaune à plus de 1.15 la pièce, salade de serre à 1.20, carottes à plus de 1.90 le kilo, navet à plus de 2.50 le kilo, ,etc... dois je continuer? Bradés??...

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