La crise? Ah bon! Alors que Renault et PSA annonçaient mercredi une chute sensible de leur chiffre d'affaires au premier trimestre, l'allemand Volkswagen, le coréen Hyundai, l'américain Chrysler, affichent une étonnante vitalité. Le constructeur allemand fait ainsi état ce jeudi d'un résultat d'exploitation en hausse de 10% au premier trimestre à 3,21 milliards d'euros. Ce résultat a même surpris les analystes, qui attendaient un bénéfice en repli de près de 9%. Le chiffre d'affaires a crû de 26% à 47,3 milliards d'euros.

Hyundai et Chrysler en forme

Le sud-coréen Hyundai Motor annonce pour sa part un bénéfice net en hausse de 31% sur le premier trimestre à 2.450 milliards de wons (1,7 milliard d'euros) et un profit d'exploitation en augmentation de 25%. Le chiffre d'affaires a progressé de 11%, à 20.160 milliards de wons (13,4 milliards d'euros). L'américain Chrysler, contrôlé par l'italien Fiat, a vu son bénéfice net trimestriel quadrupler à 473 millions de dollars (370 millions d'euros), avec un bond de 55% de son profit opérationnel à 740 millions (570 millions d'euros). Et ce, avec un chiffre d'affaires en hausse de 25% à 16,36 milliards (12,5 milliards d'euros).

Bonnes livraisons hors d'Europe occidentale

Volkswagen profite de la bonne tenue des marchés extra-ouest-européens. Si les livraisons du groupe germanique ont  fléchi en Europe occidentale, elles se sont envolées de 35% en Europe centrale et de l'est, de 25% en Amérique du nord et de 15,6% en Chine. Le résultat net de Volkswagen a d'ailleurs été gonflé par les performances des sociétés communes en Chine, qui ne sont pas comptabilisées au niveau opérationnel.  Ces co-entreprises ont rapporté 848 millions d'euros au premier trimestre, soit moitié plus qu'un an auparavant.  Hyundai (hors Kia) a certes reculé en Corée (-7% à 154.800 unités), un marché morose. Mais ses ventes à l'étranger ont totalisé 917.879 d'unités, soit une hausse de 22%!

Chrysler profiter du boom des ventes aux Etats-Unis

Quant au rebond des résultats de Chrsyler, il est dû essentiellement à la hausse de 40% des ventes aux Etats-Unis, assure le communiqué de la firme d'Auburn Hills, qui réalise la très grosse majorité de ses ventes en Amérique du nord. Or, ce marché est en plein boom. Chrysler a même fait mieux que le marché, puisque sa part y a progressé à 11,2%, contre 9,2% au premier trimestre 2011. Il est vrai que la firme revient de loin...

(Modérément) optimiste

Pour l'ensemble de l'année 2012, Volkswagen est (modérément) optimiste. Malgré la crise en Europe, il a réaffirmé ce jeudi sa prévision d'un bénéfice d'exploitation de même niveau que celui - record - de 2011, soit 11,3 milliards d'euros. Grâce en particulier à une hausse escomptée de son chiffre d'affaires. En s'appuyant sur l'expansion du marché automobile en Asie, aux Etats-Unis, en Amérique latine et en Russie, le consortium de Wolfsburg espère des ventes supérieures aux 8,3 millions de véhicules de l'an dernier. Chrysler, qui avait dû recourir à la protection du Chapitre XI (loi américaine sur les faillites) en 2009 et a opéré un spectaculaire redressement sous la houlette du gouvernement fédéral puis de Fiat, table sur un substantiel bénéfice net annuel d'environ 1,5 milliard de dollars (1,1 milliard d'euros).

Fiat en perte sans Chrysler

Le groupe automobile turinois Fiat tire lui-même évidemment profit de... Chrysler. Il a ainsi vu son bénéfice net multiplié par dix au premier trimestre à 379 millions d'euros, puisque les résultats de la firme du Michigan ont consolidés dans ses comptes depuis l'acquisition par l'italien de la majorité du capital (58,5% désormais) en juin 2011. Mais, sans Chrysler, Fiat aurait accusé une perte nette de 273 millions d'euros sur les trois premiers mois de l'année! Et c'est toujours grâce à l'américain que Fiat peut afficher des objectifs financiers pour l'ensemble de l'exercice très positifs, avec un bénéfice net espéré  entre 1,2 et 1,5 milliard d'euros, un bénéfice courant allant de 3,8 à 4,5 milliards et un chiffre d'affaires supérieur à 77 milliards.

Les français en baisse

Les constructeurs tricolores ont annoncé des chiffres d'affaires en chute au premier trimestre. Celui du groupe Renault a fléchi de 8,6 %, à 9,53 milliards d'euros. Et PSA Peugeot Citroën recule de 7 %, à 14,3 milliards. Pis, les seules activités automobiles sont en baisse de 9,6 % chez Renault, de 14 % chez PSA. Les ventes du constructeur au losange (en nombre d'unités) se sont effritées de 7,9 %, à 638.498 unités. PSA dégringole de 14,2 %, à 790.100!