Automobile : le marché du neuf toujours à la peine, sauf les électriques

Sur fond de pénurie persistante de puces électroniques, les ventes de voitures essence et diesel ont continué de baisser en juillet, même si elles représentent encore 65% des ventes depuis de début de l'année. En revanche, les électriques continuent leur forte progression et représentent 12,1% du marché.
Peugeot (groupe Stellantis) a vu ses ventes de voitures neuves chuter fortement en juillet.
Peugeot (groupe Stellantis) a vu ses ventes de voitures neuves chuter fortement en juillet. (Crédits : Peugeot)

Le marché automobile français est à la peine. Depuis le début de l'année, sur fond de perturbations mondiales des chaînes d'approvisionnement et d'attentisme des acheteurs après des années 2020 et 2021 marquées par le Covid, les ventes de voitures neuves ne cessent de reculer dans l'Hexagone. Une tendance qui s'observe aussi dans les autres pays européens et au Japon.

En France, d'après la Plateforme automobile (PFA), qui représente les constructeurs, les ventes ont encore chuté  en juillet, de 7% par rapport à juillet 2021. Au total, la PFA a enregistré 107.547 immatriculations sur le mois qui vient de s'écouler. Depuis le 1er janvier, 879.527 voitures neuves ont été immatriculées, contre 1.338.667 sur la même période de 2019, avant la crise. Cela représente une « perte » de plus de 450.000 voitures. Le marché enchaîne les records à la baisse : il est en recul de 15,31% sur les sept premiers mois de l'année et rien qu'en juillet, les ventes ont chuté de 7% par rapport à juillet 2021.

Progression des électriques

Les voitures essence et diesel sont les plus touchées par cette baisse, même si elles représentent encore 65% des ventes depuis de début de l'année. De l'autre côté, les électriques continuent leur forte progression et représentent 12,1% du marché. Les hybrides (essence et diesel) sont en légère baisse pour le 5e mois consécutif et représentent 21,4% des ventes, tandis que les hybrides rechargeables (équipées d'une petite batterie électrique rechargeable sur une prise ou une borne), reculent fortement au mois de juillet et représentent 8% des ventes.

« On reste exactement dans les mêmes conditions, il y a toujours des problèmes de livraison », liés à la pénurie de semi-conducteurs et aux hoquets de la logistique mondiale, explique François Roudier, de la PFA. « La problématique du pouvoir d'achat et l'attentisme des acheteurs lié aux craintes sur l'avenir, à l'évolution des réglementations et des offres de motorisations s'ajoutent depuis plusieurs mois aux pénuries de voitures neuves », explique Marie-Laure Nivot du cabinet AAA Data.

Le marché de l'occasion, qui a enregistré des records en 2021, baisse depuis maintenant huit mois, à -19,5% en juillet, pénalisé par l'absence de véhicules récents. Les ventes de véhicules utilitaires continuent également sur une forte baisse, « reflet du moral des opérateurs économiques », souligne François Roudier, avec 24% de baisse en juillet et 24,35% sur les sept premiers mois de l'année.

Fort recul des ventes de Peugeot

Certains constructeurs ont connu un plus mauvais mois de juillet que d'autres : le leader Stellantis, qui a affiché des profits record au premier semestre alors même que les conditions de marché sont extrêmement dégradéesa vu ses ventes reculer de 9,91% en juillet avec moins de 36.000 véhicules écoulés, enregistrant notamment un fort recul de sa première marque, Peugeot. Par rapport aux sept premiers mois de 2021, les ventes de Stellantis ont reculé de 19,85%.

Renault-Dacia a vu ses ventes rebondir de 10,84% même s'il reste à un niveau faible, à 24.800 unités. Le groupe recule de 8,72% sur l'année. Le groupe Volkswagen a vu ses ventes reculer de 25%, à 13.526 unités, avec de forts replis des marques Volkswagen, Skoda et Seat, tandis que Hyundai-Kia poursuit sa croissance avec 8.223 exemplaires écoulés (+9,77%).

Lire aussiStellantis croûle sous les profits au premier semestre

Recul général des ventes européennes de voitures

La France n'est pas le seul pays où ce secteur tourne au ralenti. Depuis le printemps 2021, c'est l'ensemble du marché automobile qui est freiné par une série de problèmes logistiques, dont une pénurie de semi-conducteurs, ces puces électroniques, principalement produites en Asie, indispensables à la fabrication des voitures qui embarquent toujours plus d'électronique.

Au premier semestre 2022, les ventes d'automobiles ont chuté de 14% dans l'Union européenne comparé à la même période de 2021, indiquait le 15 juillet l'Association des constructeurs européens (ACEA). Quelque 4,6 millions de véhicules neufs ont été vendus dans l'UE où les principaux marchés affichent tous des chutes à deux chiffres. L'Italie s'est effondré ainsi de 22,7%, l'Allemagne de 11% et l'Espagne de 10,7%. Quant au marché britannique, il a reculé de 11,9% sur la même période.

Au Japon aussi, recul des ventes en juillet

Au Japon aussi, où l'industrie automobile est l'une des plus importantes au monde, les ventes de véhicules neufs continuent leur dégringolade depuis 11 mois. Elles ont chuté de 13,4% en juillet sur un an, selon des chiffres publiés également lundi par l'association japonaise des concessionnaires automobiles (Jada). Un total de 214.134 voitures, camions et bus neufs ont été vendus le mois dernier dans le pays, contre 247.148 en juillet 2021.

En juillet, les ventes du leader Toyota, qui en incluant sa marque haut de gamme Lexus représentaient 47% des ventes de véhicules au Japon, ont chuté de 26,3% sur un an dans le pays. Celles du deuxième constructeur nippon Honda ont limité leur baisse (-1,2% sur un an), et celles de Nissan, allié de Renault, ont augmenté de 6,1% sur la même période.

Sur le segment distinct des « kei cars », 135.201 de ces mini-véhicules très populaires au Japon ont été écoulés dans l'Archipel en juillet, un chiffre en augmentation de 3,8% sur un an, selon l'association japonaise regroupant les fabricants de ces véhicules. En ajoutant les kei cars, les ventes automobiles au Japon ont reculé de 7,4% en juillet sur un an, à environ 349.000 unités.

(Avec AFP)

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Commentaires 5
à écrit le 02/08/2022 à 9:14
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Pouvoir d'achat en berne, imbroglio sur les motorisations, politique punitive en ville (circulation et stationnement), radarisation et limite de vitesse ubuesques, ..., donc pourquoi investir dans une voiture neuve ?

à écrit le 01/08/2022 à 22:57
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Les puces électroniques font défaut car nos industriels ont tout ss traité en Asie …. Qu ils assument !! Au fait comment fait la Corée du Sud qui va fabriquer en 2023 630000 véhicules pour particuliers à hydrogène ??? Peut être que ça le tout élec...

le 03/08/2022 à 1:27
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La Coree est fantastique en terme de tech. Dans l'histoire automobile, l'electrique est tres recent sans retour sur experience [je parle 30 ans au moins]

à écrit le 01/08/2022 à 22:57
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Les puces électroniques font défaut cet bis i du syriens ont tout ss traité en Asie …. Qu ils assument !! Au fait comment fait la Corée du Sud qui va fabriquer en 2023 630000 véhicules pour particuliers à hydrogène ??? Peut être que ça le tout élec...

à écrit le 01/08/2022 à 17:45
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Les "puces" manquent plus en pétrole ou en électrique ? Mais si y a dix fois plus de pétroles que d'électriques, ça parait moins, les pénuries. Y a pas à gérer l'injection de carburant, une tâche de moins pour les calculateurs. Les bornes de recharg...

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