Batteries automobiles : Suez et Eramet vont construire deux usines de recyclage à Dunkerque

Les deux entreprises françaises ont conclu un accord pour construire un complexe industriel de recyclage des batteries de véhicules électriques à Dunkerque. Si Eramet mettra à profit son expertise en matière de collecte, tri, préparation, démantèlement et recyclage des matières, Suez envisage, lui, d'extraire les métaux stratégiques de la « blackmass », la poudre de batteries concassées, au sein de la seconde usine.
Au sein du futur complexe industriel, Suez démantèlera les batteries et Eramet recyclera les métaux stratégiques contenues dans ces dernières.
Au sein du futur complexe industriel, Suez démantèlera les batteries et Eramet recyclera les métaux stratégiques contenues dans ces dernières. (Crédits : Reuters)

La future « vallée des batteries » continue de grossir. Ce vendredi 22 septembre, le groupe minier Eramet et le groupe de traitement des déchets et de gestion de l'eau Suez ont annoncé qu'ils allaient implanter un futur complexe industriel de recyclage des batteries de véhicules électriques à Dunkerque (Nord).

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Le projet comporte deux usines : une usine en amont, de démantèlement, d'une capacité de 50.000 tonnes de modules de batteries par an - soit l'équivalent de 200.000 batteries de véhicules électriques -, et une usine aval où les métaux tels que le lithium, le cobalt et le nickel seront extraits pour être réutilisés dans la production de nouvelles batteries, précise un communiqué.

Suez démantèlera les batteries, Eramet recyclera les métaux

La première usine sera surtout gérée par Suez qui mettra en oeuvre son expertise en matière de collecte, tri, préparation, démantèlement et recyclage des matières.

Eramet, de son côté, souhaite extraire les métaux stratégiques de la « blackmass », la poudre de batteries concassées, en amenant son savoir-faire dans la deuxième usine. Le groupe minier dispose déjà d'une technologie d'hydro-métallurgie permettant de traiter la « blackmass », cette dernière ayant été développée dans son usine pilote de Trappes (Yvelines) située près de son centre de recherche.

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Les performances obtenues lors du processus de développement « indiquent qu'il est possible d'atteindre, voire de dépasser, les exigences de la future réglementation européenne en termes de recyclage », indique le communiqué.

Pour rappel, la réglementation européenne impose le recyclage, dès 2027, de 90% du cobalt, du cuivre et du nickel, 50% du lithium, et en 2031, de 95% du cobalt, du cuivre et du nickel et de 80% du lithium.

Eramet a bénéficié de 80 millions d'euros de subventions

La décision finale d'investissement du projet devrait intervenir d'ici la fin 2023 pour l'usine amont, et d'ici fin 2024 pour l'usine aval, pour « un démarrage en 2027 ». Pour ce faire, les deux entreprises devraient mettre sur la table plusieurs millions d'euros mais le montant des investissements nécessaires à la réalisation de ces deux usines n'a pas été dévoilé.

Néanmoins, Eramet a bénéficié d'une subvention de 70 millions d'euros de l'Union européenne et de 10 millions d'euros de Bpifrance qui « serviront à financer les études de pré-industrialisation, la construction des usines et les coûts de fonctionnement des 10 premières années d'opération ».

Dunkerque, futur « hub » européen du recyclage et des batteries?

Dunkerque va donc voir deux nouvelles usines dédiées aux batteries pousser dans son paysage. La ville du nord pourrait ainsi devenir un « hub » européen du recyclage de métaux et de batteries, de par sa proximité avec la future « vallée des batteries » dans les Hauts-de-France où plusieurs projets d'usines de batteries ont été annoncés.

L'autre groupe minier français Orano a, en effet, dévoilé en mai un projet avec le chinois XTC New Energy pour la production de matériaux critiques destinés aux cathodes des batteries de voitures, qui serait également implanté à Dunkerque, Orano prévoyant également une usine de recyclage de batteries à côté.

Mais la ville s'est surtout retrouvée sous le feu des projecteurs après l'annonce de l'implantation future usine de batteries construite par le Taïwanais Prologium. Le groupe compte produire des batteries à électrolyte solide, une solution prometteuse en termes de performance et de sécurité. Les batteries solides sont, en effet, censées pallier plusieurs limites des batteries lithium-ion actuelles : plus d'autonomie, plus de sécurité, moins d'incendies, et un temps de charge plus rapide. Mais leur production à grande échelle n'est pas totalement maîtrisée. La première chaîne de démonstration de ProLogium devrait commencer à tourner à la fin de l'année, à Taoyuan (Taïwan).

À Dunkerque, la construction de l'usine doit débuter au second semestre 2024, pour un lancement de la production prévu à la fin de l'année 2026. Le site sera situé non loin de l'usine de batteries de Stellantis, inaugurée fin mai, mais aussi de celles de Renault et Verkor. ProLogium cherche également un emplacement pour son centre de recherche et développement.

(Avec AFP)

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Commentaire 1
à écrit le 22/09/2023 à 17:00
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Ça permettra de montrer aux gens qui disent tout le temps que c'est non-recyclable, ou non-recyclé que les choses avancent. Vu la longévité des batteries y a encore du temps pour la mise en place, mais un jour il y en aura en quantité, à recycler. A...

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