Batteries électriques : Verkor sécurise 2 milliards d'euros pour créer sa gigafactory de Dunkerque

La startup grenobloise a sécurisé 2 milliards d'euros de financement pour lancer son projet de giga-usine à Dunkerque en 2025. Dernier investisseur en date, le Fonds Stratégique de Participations qui regroupe les compagnies d'assurances françaises. Les batteries électriques de Verkor devraient équiper les modèles électriques haut de gamme de Renault.
4 giga-usines sont prévues dans les Hauts-de-France pour alimenter en batteries électriques les constructeurs européens.
4 giga-usines sont prévues dans les Hauts-de-France pour alimenter en batteries électriques les constructeurs européens. (Crédits : Reuters)

Rarement un projet industriel français aura autant enthousiasmé les investisseurs. Verkor, la startup grenobloise, qui développe et produit des batteries électriques, a annoncé ce jeudi 14 septembre avoir sécurisé plus de deux milliards d'euros de financements nécessaire à la construction de sa gigafactory de batteries électriques à Dunkerque (Nord), grâce notamment à une augmentation de capital marquée par l'arrivée au tour de table de fonds d'infrastructure et d'assureurs.

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Ces financements se composent de 850 millions d'euros de capital - la plus importante levée de fonds pour une startup de la "French tech", selon l'Elysée - à laquelle s'ajoutent 600 millions d'euros de prêts de la Banque européenne d'investissement (BEI) et 650 millions d'euros de subventions publique françaises, en attente du feu vert de la Commission européenne. Au total, 2 milliards d'euros sont ainsi sécurisés, un montant record pour une startup industrielle et qui permet de boucler la première tranche de financement de ce projet, estimé à 1,9 milliard d'euros.

« Deux milliards d'euros pour l'usine de batteries électriques de Verkor à Dunkerque. Avec le soutien de France 2030 et de l'Union européenne, c'est un nouveau record pour une startup française », s'est réjoui sur X (anciennement Twitter), le président français, Emmanuel Macron.

Le Fonds Stratégique de Participations (FSP) qui regroupe sept compagnies d'assurances françaises (BNP Paribas, Groupama, Crédit Agricole entre autres), va prendre une participation dans le capital de Verkor, entre 5 % et 10 %, selon nos informations.

Une mise en production en 2025

Au Fonds Stratégique de Participations, s'ajoutent d'autres entreprises privées dont certains, comme Renault, avaient déjà annoncé leur participation dans le projet un peu plus tôt dans l'année. Le fonds australien spécialisé dans les infrastructures Macquarie et son homologue français Meridiam entrent au capital et deviendront les deux principaux actionnaires de Verkor.

L'opération est également marquée par l'arrivée du groupe de transport maritime CMA CGM (propriétaire de La Tribune). Renault, soutien de Verkor dès les premiers pas du groupe, a également participé à la levée de fonds, mais verra cependant dans cette nouvelle phase sa présence au capital diluée, passant de 24% à 10%. Le groupe au losange devrait conserver un siège au conseil d'administration du fabricant de batteries, a précisé une source proche du constructeur automobile.

Créée en 2020, la startup grenobloise démarrera sa production de batteries électriques en 2025 avec une capacité de 16 GWh dans la gigafactory de Dunkerque. Les travaux de cette vaste usine devraient débuter en 2024 et les premières batteries sortiront de chaîne en 2025. Renault absorbera les trois-quarts de la production pour ses véhicules électriques, soit 12 des 16 GWh par an que produira le site.

Avant les premières briques du site de Dunkerque, une première usine pilote a été inaugurée à Grenoble en juin dernier. Elle alimentera notamment le futur SUV de la marque Alpine. Le site de 15.000 mètres carrés a été construit pour 250 millions d'euros sur une ancienne usine Siemens, entre les rails SNCF et l'Isère. Dunkerque sera « une réplique au facteur 100 (du site) de Grenoble » sur un terrain de 150 hectares, a indiqué Christophe Mille, le directeur technique de Verkor.

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1.200 emplois à la clé

Ce dernier investissement marque l'attrait des entreprises pour ce projet made in France. Le Directeur général du FSP a déclaré à La Tribune vouloir investir en priorité dans des projets nationaux en lien avec la décarbonation. De son côté, le directeur général de Verkor a déclaré dans un communiqué :

« L'investissement du Fonds Stratégique de Participations, géré par ISALT, consolide les perspectives à long terme de Verkor. Avec l'engagement renouvelé de nos partenaires existants, et l'appui de nouveaux investisseurs comme le Fonds Stratégique de Participations, nous sommes plus que jamais sur la voie qui nous permettra de devenir l'un des leaders européens dans la production de batteries électriques. »

Le projet de giga-usine dans le Nord vient s'ajouter à ceux de Stellantis (Douvrin), de Renault (Douai) et du Taïwanais Prologium dans la région des Hauts-de-France. La levée de fonds de deux milliards d'euros permettra la création de 1.200 emplois directs et 3.000 emplois indirects dans les Hauts-de-France.

Le bonus écologique qui changera en janvier à destination des véhicules à l'empreinte carbone la plus faible prendra en compte le lieu de production des batteries électriques. Le projet Verkor intéresse fortement les constructeurs pour leurs premiers véhicules à batteries lithium-ions made in France. Une deuxième giga-usine de la startup grenobloise verra le jour en 2028 et pourrait produire des batteries solides, annoncées comme une révolution pour la voiture électrique.

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Commentaires 3
à écrit le 14/09/2023 à 13:43
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Bravo à Verkor. 2Md€ pour équiper les futures Alpines électriques en batteries. Maintenant, quid des Dacias et autres voitures plus "raisonnables", familiales censées être abordables aux "masses laborieuses" ? Ces masses devront-elles continuer à ...

à écrit le 14/09/2023 à 11:07
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"équiper les modèles électriques haut de gamme de Renault" car trop chères ou très "puissantes", trop pour une 'petite' watture légère ? Non, Renault ne fait que du haut de gamme, c'est pour ça. :-) Le poids des véhicules, même électriques, finira pa...

le 14/09/2023 à 16:02
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"Le poids des véhicules, même électriques, finira par jouer" C'est notamment pour cette raison que la France et d'autres pays se sont dotés d'un malus au poids.

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