Batteries électriques  : le gouvernement américain prête 9 milliards de dollars à Ford pour financer la construction de trois usines

Le gouvernement américain accordé un prêt pouvant aller jusqu'à 9,2 milliards de dollars pour la construction de trois usines de batteries électriques destinées aux véhicules de Ford dans le cadre de la politique de réindustrialisation promue par Joe Biden.
Le prêt accordé à Ford doit financer une usine de batteries électriques dans le Tennessee et de deux autres dans le Kentucky, gérées par BlueOval SK, une co-entreprise de Ford et du groupe sud-coréen SK On.
Le prêt accordé à Ford doit financer une usine de batteries électriques dans le Tennessee et de deux autres dans le Kentucky, gérées par BlueOval SK, une co-entreprise de Ford et du groupe sud-coréen SK On. (Crédits : PHIL NOBLE)

Le gouvernement américain fait de la transition vers les véhicules moins polluants un axe majeur. Depuis son arrivée à la Maison Blanche, Joe Biden pousse pour la montée en puissance des véhicules électriques, l'objectif étant qu'en 2030 la moitié des voitures neuves vendues soient sans émissions (électriques, à hydrogène) ou à faibles émissions (hybrides rechargeables).

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C'est pourquoi l'exécutif vient d'accorder un prêt à Ford qui pourra aller jusqu' 9,2 milliards de dollars. Il doit encore répondre à plusieurs conditions avant d'être finalisé pour financer une usine de batteries électriques dans le Tennessee et de deux autres dans le Kentucky, gérées par BlueOval SK, une co-entreprise de Ford et du groupe sud-coréen SK On.

« Les transitions technologiques majeures ont toujours été accélérées par la collaboration entre les secteurs public et privé », a souligné le trésorier du groupe Ford, Dave Webb, dans un message transmis à l'AFP.

7.500 emplois à la clé

C'est le montant le plus important jamais autorisé par le ministère dans le cadre d'un programme de soutien aux innovations dans le secteur des énergies plus propres. Un prêt de nature similaire mais d'un montant moindre, 2,5 milliards de dollars, avait déjà été accordé en 2022 à une co-entreprise de General Motors et LG Energy, Ultium Cells, pour la construction d'usines de cellules de batteries électriques dans l'Ohio, le Tennessee et le Michigan.

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Ces projets devraient permettre de créer 5.000 emplois au moment de leur construction et 7.500 emplois une fois qu'ils seront en production. Les batteries qui y seront fabriquées doivent alimenter les véhicules électriques des marques Ford et Lincoln.  Les deux constructeurs avaient levé le voile sur leur partenariat en 2021, affirmant alors vouloir investir 11,4 milliards de dollars au total dans un projet d'usines, avant d'officialiser la création de BlueOval SK en 2022.

Relocaliser des technologies essentielles

L'initiative s'inscrit aussi dans les efforts effectués par l'administration du président Joe Biden pour « relocaliser dans le pays la fabrication de technologies essentielles pour l'avenir de l'énergie propre et des transports » souligne le ministère de l'Energie dans un communiqué.

Afin de réduire leur dépendance commerciale à d'autres pays, notamment la Chine, les États-Unis ont parallèlement lancé plusieurs projets de réindustrialisation et d'investissement dans des secteurs considérés comme essentiels, dont les batteries de véhicules électriques. Pour inciter les constructeurs automobiles à installer leur production aux Etats-Unis, l'administration Biden a conditionné l'octroi de subventions aux véhicules électriques au fait que les composants doivent en partie venir du pays.

L'Europe tente de rattraper son retard

L'Europe, qui tente de rattraper un retard considérable dans la production de batteries électriques pour son industrie automobile, voit les projets fleurir sur son sol. Près de 50 usines de batteries lithium-ion doivent voir le jour en Europe d'ici 2030, alors qu'elles sont quasiment inexistantes aujourd'hui.

L'Allemagne est le pays le plus en pointe avec l'équivalent de 498 GWh de projets dans les cartons, suivie de la Hongrie (224 GWh) puis de la Norvège (136 GWh). La France n'arrive que quatrième avec 122 GWh, selon le suivi de l'ONG Transport and Environment. Mi-mai, un quatrième projet d'usine a été confirmé par le groupe taïwanais ProLogium à Dunkerque.

Mais d'après l'ONG, 68% de ces projets risquent d'être « revus à la baisse, retardés ou interrompus », en raison notamment de la concurrence américaine dopée par les subventions de l'Inflation Reduction Act (IRA). « Le coeur de l'IRA, ce sont des baisses de taxe sur l'électricité pour financer l'électricité verte », précise Tobias Gehrke, chercheur en géoéconomie au European Council on Foreign Relations (ECFR). L'Europe souffre d'un énorme problème de compétitivité : « nous payons le double pour l'électricité par rapport à la Chine », déplore le chercheur. Il faut « subventionner l'énergie pour ne pas être décroché. Les Américains ont très bien compris cela avec l'IRA », ajoute-t-il. En décembre, les batteries lithium-ion coûtaient 24% plus cher aux Etats-Unis qu'en Chine. En Europe, elles étaient 34% plus chères. Pour Tobias Gehrke, l'objectif de l'Europe de produire l'ensemble des batteries nécessaires à son industrie automobile sur son sol d'ici 2030 paraît à ce stade peu réaliste.

 (Avec AFP)

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Commentaire 1
à écrit le 23/06/2023 à 9:17
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Et là cela ne va occasionner aucun crie d’orfraie de nos chèvres néolibérales européennes,ce qui est logique les états unis favorisent leurs salariés, leur pays, mais par contre cela ne va engendrer aucun phénomène similaire vertueux en UERSS empire ...

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