Près de deux mois après avoir été interrompu, la construction de l'usine canadienne de batteries électriques de Stellantis va pouvoir reprendre « dès à présent », a fait savoir le constructeur dans un communiqué publié ce jeudi 6 juillet.
« Un accord a été conclu entre les gouvernements du Canada et de (la province de) l'Ontario, et Stellantis-LGES », a confirmé la vice-Première ministre du Canada et ministre des Finances Chrystia Freeland, dans un communiqué distinct et commun avec le ministre de l'Innovation, des Sciences et de l'Industrie, François-Philippe Champagne.
Les textes ne dévoilent toutefois pas plus de détails. Mark Stewart, le directeur de l'exploitation de Stellantis en Amérique du Nord, évoque un « effort collectif » qui « a permis de conclure l'accord ». Quant à la vice-Première ministre canadienne, elle juge que cet accord est « bon pour les travailleurs et pour le Canada ».
Désaccord sur des subventions
Le projet de construction de cette usine remonte à mars 2022. Stellantis l'avait annoncé en collaboration avec le fabricant de batteries LG Energy Solution, pour un investissement de 5 milliards de dollars canadiens (3,6 milliards d'euros). Cette méga-usine de batteries pour véhicules électriques s'érige dans la région de Windsor (Ontario), à la frontière avec le Michigan et la ville de Detroit, connue comme la plaque tournante du secteur automobile canadien. Elle doit permettre de créer 2.500 nouveaux emplois.
Mais les rouages se sont grippés à la mi-mai de cette année. Le constructeur franco-italo-américain avait estimé que le gouvernement canadien n'avait « pas respecté les engagements pris ». Résultat, il avait décidé d'interrompre tous les travaux de construction de l'usine. Une décision prise un mois après que le Canada a accepté d'accorder jusqu'à 13 milliards de dollars canadiens de subventions (plus de 8 milliards d'euros) sur dix ans au groupe automobile allemand Volkswagen pour la construction d'une immense usine, elle aussi destinée à la fabrication de batteries électriques.
15 milliards finalement accordés sur 10 ans ?
Selon Radio-Canada, l'accord conclu entre Stellantis et le gouvernement canadien mercredi pourrait atteindre « une valeur de 16 milliards de dollars sur 10 ans ». Le ministre du développement économique, Vic Fedeli, a déclaré au média canadien que « Stellantis et LG Energy Solution pourraient recevoir jusqu'à 15 milliards de dollars en allégements fiscaux dans la prochaine décennie. La province assumera le tiers de ce montant ». À cela s'ajoute un milliard de dollars négocié à l'origine du projet.
« La seule raison pour laquelle cette entente a été conclue, c'est que le Premier ministre [Doug Ford] est venu en aide au gouvernement fédéral pour finaliser l'accord », a également indiqué Vic Fedeli à Radio-Canada.
Depuis quelques années, le Canada déploie des efforts considérables pour attirer les acteurs du secteur des véhicules électriques, vantant ses incitations fiscales, son énergie propre et ses nombreux minéraux rares. Cette stratégie du gouvernement canadien s'inscrit d'ailleurs dans la lignée de celle de son premier partenaire commercial, les États-Unis, dont le grand plan climat et contre l'inflation (IRA, Inflation Reduction Act) prévoit des milliards de subventions pour les industries vertes.
(Avec AFP)
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