Chine : les ventes de voitures toujours en hausse en septembre

Avec une augmentation de +21,5 sur un an, les ventes de voitures particulières en Chine ont maintenu leur vigueur en septembre. Le premier marché automobile mondial est porté par la forte demande en véhicules propres. Les constructeurs chinois, qui se sont concentrés depuis plus de dix ans sur la conception de véhicules électriques et maîtrisent cette technologie, partent à l'assaut du marché européen, sans néanmoins délaisser leur marché intérieur.
Les ventes de véhicules hybrides et électriques ont presque doublé en septembre sur un an (+94,9%), pour le deuxième mois consécutif.
Les ventes de véhicules hybrides et électriques ont presque doublé en septembre sur un an (+94,9%), pour le deuxième mois consécutif. (Crédits : STEPHANE MAHE)

Les contractions du marché automobile chinois des mois d'avril et mai - respectivement -40,4% et -17% - semblent loin. 1,92 million d'unités ont, en effet, été vendues en septembre en Chine, soit une hausse de 21,5% sur un an, a indiqué la Fédération chinoise des constructeurs de voitures individuelles (CPCA) ce mardi 11 octobre.

Les ventes de véhicules hybrides et électriques ont pour leur part presque doublé en septembre sur un an (+94,9%), pour le deuxième mois consécutif. Le marché de la voiture électrique est particulièrement compétitif dans le pays. Sur ce créneau, le Chinois BYD était devant l'Américain Tesla en termes de ventes, selon la fédération chinoise. Quant aux achats de voitures de luxe, ils ont bondi en septembre de 45% sur un an.

Pour soutenir le secteur sur fond de ralentissement économique et de consommation atone dans le pays, le gouvernement a publié en juillet une série de mesures pour stimuler les ventes. Le secteur en tire profit, en particulier du prolongement de l'allègement fiscal pour l'achat de véhicules électriques, qui devait prendre fin cette année.

La Chine doit publier dans le courant du mois ses chiffres de croissance pour le troisième trimestre, ainsi que divers indicateurs économiques. Au deuxième trimestre, la croissance du PIB de la Chine n'a atteint que +0,4%, sa pire performance depuis 2020.

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Les constructeurs chinois à l'assaut du marché européen

Plusieurs marques chinoises - MG, BYD, Polestar, Nio ou encore Wuling - lorgnent sur le Vieux continent. Les constructeurs chinois cherchent surtout à « tester le marché et bien comprendre son fonctionnement », selon José Baghdad, associé responsable secteur automobile chez le cabinet d'audit et de conseil PwC.

Dans la perspective de l'interdiction de vente de véhicules thermiques ou hybrides en Europe d'ici 2035, l'industrie chinoise a une carte à jouer au vu de sa longue expérience sur le segment électrique. « Les constructeurs chinois ont fait l'impasse sur le développement des véhicules thermiques, car ils se sont vite rendu compte qu'ils n'allaient pas pouvoir remonter le "gap" technologique avec les constructeurs japonais, américains ou européens », explique Jamel Taganza, vice-président du cabinet de conseil Inovev.

Dès le tournant des années 2010, les marques se sont donc concentrées sur la conception de véhicules électriques. Et cette technologie, « développée depuis très longtemps par l'industrie chinoise », est aujourd'hui parfaitement maîtrisée, selon l'expert. Et José Baghdad d'appuyer : « Quand vous produisez certains modèles dix fois plus que vos concurrents européens, vous avez un savoir-faire, une qualité de prestation et une fiabilité sans doute meilleurs ».

En Europe, 80.000 voitures chinoises ont été écoulées en 2021, notamment en Angleterre et en Norvège. Cette année, ce chiffre devrait doubler et atteindre 150.000, selon le cabinet Inovev.

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La priorité reste le marché intérieur

Il n'existe toutefois pas de réseau de distribution bien implanté ou de projet d'installation d'usine en Europe dans les cinq ou six prochaines années. La priorité reste le marché intérieur, or « le marché chinois est en forte croissance et ils ont déjà du mal à suivre en termes de production. Le prix du lithium augmente, il y a la pénurie de puces électroniques, donc le marché est bien tendu et l'Europe entre dans un cycle difficile », assure José Baghdad.

Mais les constructeurs chinois veulent être prêts en cas d'opportunités. « Il peut y en avoir une si les constructeurs européens délaissent le marché des véhicules abordables ou de petite dimension par exemple », suppose Jamel Taganza. Les marques européennes concentrent de plus en plus leur production sur les véhicules haut de gamme, ceux les plus à même d'offrir des marges importantes.

Autre opportunité identifiée par l'expert : le rachat d'usines qui pourraient être libérées en Europe, comme l'avait un temps envisagé le groupe chinois Great Wall Motors (GWM) avec l'usine Nissan de Barcelone, définitivement fermée le 31 décembre dernier.

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(Avec AFP)

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Commentaire 1
à écrit le 11/10/2022 à 14:12
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Les caisses électrique chinoise à tarif contenus sont bien plus " premium " que les plus revendiqués " premiums " occidentaux thermique, ce dès les premiers prix. L'affaire est donc entendue.

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