COP26 : Etats et constructeurs automobiles prêts à sortir du thermique en 2040

La Norvège, le Royaume-Uni, l'Irlande, la Suède, Israël, mais aussi Ford, Mercedes-Benz, General Motors et Volvo veulent passer au zéro émission d'ici à vingt ans.
(Crédits : CHINA STRINGER NETWORK)

Ils sont tous alignés. Pays et constructeurs automobiles se disent prêts à en finir avec les voitures thermiques dans les vingt ans maximum.

« Ensemble, nous travaillerons pour faire en sorte que toutes les nouvelles voitures et camionnettes soient zéro émission au niveau mondial d'ici à 2040 et au plus tard d'ici à 2035 dans les principaux marchés », écrivent-ils dans un communiqué de la présidence britannique de la COP26.

Grande absente du document: la France

Co-signée par la Norvège qui a déjà pris cet engagement pour 2025, mais aussi par le Royaume-Uni, l'Irlande, la Suède et Israël, qui l'ont formulé pour 2030, la déclaration n'a, en revanche, pas été paraphée par la Chine, les Etats-Unis, le Japon, la France et l'Allemagne.

« Sur 2035, nous sommes d'accord sur le principe de la fin de la vente des véhicules non électrifiés », a, cependant, justifié la ministre française de la Transition écologique Barbara Pompili, citée par l'AFP.

En juillet, le président Macron avait en effet reçu Renault-Nissan-Mitsubishi, Stellantis (Peugeot-Fiat) et Toyota, les équipementiers, les partenaires sociaux et les représentants des filières pour promouvoir les hybrides rechargeables face à la probable proposition européenne d'interdiction des moteurs thermiques, catégorie dans laquelle font partie les voitures hybrides, indiquait l'Elysée à l'issue de cette réunion.

Mi-octobre, lors de la présentation du plan d'investissement « France 2030 », le chef de l'Etat a néanmoins franchi un nouveau palier en débloquant 4 milliards d'euros. Avec un objectif : deux millions de voitures électriques produites en 2030.

L'Allemagne et les Etats-Unis n'ont pas paraphé non plus

« L'Allemagne ne signera pas cette déclaration », a confirmé, de son côté, le secrétaire d'Etat à l'Environnement, Jochen Flasbarth, le document excluant les carburants de synthèse reposant sur des énergies renouvelables.

En juillet dernier, le gouvernement d'Outre-Rhin sortant avait pourtant surpris tout le monde en soutenant la proposition de la Commission européenne de baisser les émissions de CO2 de 55% en 2030 contre 37,5% prévu initialement, et l'interdiction des moteurs thermiques dès 2035 (y compris les hybrides). Berlin avait ainsi sapé les efforts de Paris pour maintenir une échéance à 2040 assorti du maintien des voitures hybrides.

De la même façon que les Américains veulent atteindre un objectif de 50% de véhicules zéro émission vendus en 2050, qui intègre les véhicules 100% électrique ou à hydrogène, ainsi que les hybrides ayant encore un moteur à explosion.

Toyota, Volkswagen et Renault-Nissan-Mitsubishi pas signataires

Chez les constructeurs, Ford, Mercedes-Benz, General Motors et Volvo, qui entendaient déjà sortir des moteurs thermiques, ont rejoint cette initiative. A contrario, Toyota, Volkswagen et Renault-Nissan-Mitsubishi ne sont pas signataires de la déclaration.

« Pour arrêter les énergies fossiles, nous devons mettre un terme à notre dépendance. Cela veut dire passer des moteurs à combustion aux véhicules électriques et créer des réseaux de transports publics propres sans délai », a réagi, dans un communiqué, Martin Kaiser, de Greenpeace Allemagne.

« Ce qui est très inquiétant est que des économies majeures comme les Etats-Unis, l'Allemagne, la Chine, le Japon et des constructeurs comme VW, Toyota et Hyundai n'ont même pas voulu signer une déclaration sur les véhicules électriques qui promet moins que ce qui serait nécessaire pour conserver une certaine sécurité climatique », a-t-il ajouté.

Ce n'est pas sans risque. Dans T, la revue de La Tribune de février 2021, l'économiste et urbaniste Pierre Veltz mettait déjà en garde : « Quand nous allons passer massivement au véhicule électrique, les emplois vont diminuer parce qu'une voiture électrique est beaucoup plus simple à fabriquer qu'une voiture thermique. » Et de conclure : « Si nous voulons atteindre la neutralité carbone en 2050, nous devons trouver dans l'urgence des chemins qui partent du monde tel qu'il est ».

Lire aussi 11 mn« Villes et territoires ont un rôle essentiel dans la transition sociétale et écologique », Pierre Veltz et Magali Talandier

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Commentaires 5
à écrit le 13/11/2021 à 7:34
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A quand le retour de la traction animale...? Un peu d'herbe et cela repart!

à écrit le 12/11/2021 à 8:04
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Notons que les américains y mettent seulement un pied ainsi grâce à leurs deux pieds ils pourront continuer de faire du fric partout.

à écrit le 12/11/2021 à 7:11
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une voiture electrique va non seulement generer un max de chomeurs (voiture plus simple a produire et pire nos constructeurs sont largués, donc on va acheter des voitures US ou chinoises) mais c est aussi un cauchemard pour les gens habitant qui n on...

à écrit le 11/11/2021 à 16:10
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Qui s'achète des véhicules électriques, en France ? Les français aisés. Donc les aides de l'état à l'électrique en France, sont des primes aux riches

le 11/11/2021 à 17:57
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commentaire puéril digne de la France qui pense......

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